Stand tunisien d'exposition : 192 m2 au lieu de 64 C'est dans les murs du palais Brussels Expo, dans la capitale belge, qu'aura lieu prochainement la 21e édition du plus grand salon au monde des produits de la mer. La Tunisie y participera cette année avec une importante délégation de professionnels et d'hommes d'affaires et un stand plus de deux fois plus grand que les précédents. L'opportunité pour les aquaculteurs et investisseurs tunisiens est de taille en termes de prospection de nouveaux marchés pour développer leurs exportations et de rencontres avec des investisseurs étrangers. Ce méga salon attire en effet une moyenne de 25.000 acheteurs et vendeurs du secteur des produits de la mer venant du monde entier. Il s'agit en fait de deux événements en un, voire trois. L'European Seafood Exposition (21ème édition) et le Seafood Processing Europe (14e édition) qui forment ensemble le plus grand salon au monde des produits de la mer avec ses 1.600 exposants venant de 70 pays. Le salon propose une large gamme diversifiée en produits de la mer et en équipements : poissons et autres produits frais ou congelés, traités et emballés ; équipements de traitement et d'emballage; services de transport et de logistique et services de production. Parallèlement, le salon abrite le concours Seafood Prix d'Elite New Products (13e version). Créée pour récompenser les produits les plus innovants de l'année apportés sur le marché européen, cette distinction récompense le meilleur nouveau produit de la mer destiné à la distribution et celui destiné aux services alimentaires. L'importance de l'événement réside dans le fait que “fournisseurs et acheteurs comptent sur les trois jours du salon pour négocier de nouvelles affaires, développer leur réseau et leurs relations avec les acteurs-clé de l'industrie, trouver de nouveaux produits à travers le monde et avoir l'opportunité de partager de nouvelles stratégies au sein de la communauté internationale des acteurs de produits de la mer", lit-on dans le communiqué de presse. D'ailleurs, selon une étude effectuée à l'issue de l'édition 2012, 83% des visiteurs étaient responsables des achats, 71% avaient une intention d'achat à l'issue de leur visite du salon et 82% des visiteurs interrogés avaient découvert de nouveaux produits ou de nouvelles entreprises. Du chemin à faire Pour ce salon qui attire un grand nombre d'entreprises internationales à la recherche de nouveaux marchés, la Tunisie s'est sérieusement préparée cette année en mettant les bouchées doubles. Le pays sera représenté par l'Agence de promotion des investissements agricoles (Apia), le Groupement interprofessionnel des produits de la mer et le Groupement interprofessionnel de l'industrie alimentaire ainsi qu'un nombre d'hommes d'affaires. Pour cette 21e édition du plus grand salon au monde des produits de la mer, la participation de la Tunisie se distinguera également par l'aménagement d'un stand d'exposition plus de deux fois plus grand que les précédents, soit 192 m2 au lieu de 64. Il est ainsi clair que le ministère de l'Agriculture et les professionnels tunisiens cherchent à tirer profit au maximum de cette bourse internationale des produits de la mer en présentant la plus large gamme possible du savoir-faire et des produits tunisiens. Ce sera également l'occasion propice pour les professionnels tunisiens de tirer les bonnes leçons en matière de diversification des produits et de modernisation des projets. Mais là il y a encore du chemin à faire. Le domaine de l'aquaculture est en pleine expansion en Tunisie : 7.000 tonnes en 2011 contre 1.500 tonnes seulement en 2.000 alors que les premiers investissements remontent à la moitié des années 80. Cette augmentation de la production, qui reste tout de même timide, a été rendue possible grâce à des mesures d'encouragement accordées aux fournisseurs et aquaculteurs telle que la suppression de la TVA sur l'importation des équipements et des intrants. L'impact sur les investissements s'est traduit par une évolution de 94% du nombre de projets d'élevage de poissons en cages, soit 26 projets nouveaux pour un investissement de 240MD et la création de 560 emplois. Malgré ces signes de progression, le positionnement du secteur des produits de la mer reste encore timide en raison des nombreux problèmes rencontrés par les professionnels du secteur et les procédures longues et difficiles devant être suivies pour monter de nouveaux projets. Parmi ces problèmes, la multiplicité des structures délivrant les agréments, la complexité des procédures de création de nouveaux projets, le coût très élevé des projets basés sur l'utilisation des nouvelles technologies d'élevage, le manque de financements, les problèmes climatiques et environnementaux sans oublier les faibles avantages financiers accordés au secteur. Le secteur de l'aquaculture a de beaux jours devant lui si on lui accorde l'intérêt qu'il mérite et l'on ose espérer que les aquaculteurs tunisiens feront, dans les prochaines années, partie des candidats au Seafood Prix d'Elite New Products qui compte cette année une quarantaine de finalistes représentant dix pays. Les produits gagnants seront exposés au salon et l'on imagine aisément leur devenir.