Par ces temps caractérisés par le flou et l'incertitude, le tennis vient nous offrir une bouffée d'air frais Avant-hier en fin de matinée, la rue Alain-Savary et le Tennis Club de Tunis avaient un air de Côte d'Azur et de fête mondaine. Sans grande prétention mais avec le souci des détails : conférence de presse dans un espace digne de ce nom, hôtesses souriantes, équipe d'organisation disponible, sponsors heureux d'être là, brunch impeccable à la fin, le tout dans une ambiance bouillonnante où se mêlaient joueuses du Nana Trophy, membres du TCT et journalistes de tous bords, venus aux nouvelles. Pas de bousculades à la football, pas de responsables au zèle à l'excès et pas de sportifs qui se la jouent et qui se prennent pour ce qu'ils ne sont pas... Deux petits incidents tout de même, totalement indépendants de la volonté des organisateurs : l'intervention maladroite de Jilani Bouhafa, fraîchement intronisé président de la Fédération tunisienne de tennis, qui s'en est gratuitement pris aux journalistes et celle de son successeur à la tête du Cnot (où il est déjà très contesté et nous reviendrons dans les détails dans les tout prochains jours) qui a cru bon de s'inviter à la fête visiblement pour régler ses comptes avec quelque parti. Sinon, tout était bien dans le meilleur des mondes, à en juger les interventions ravies et convaincues de Aziz Zouheïr, désormais parrain à part entière du tournoi féminin, Nana Trophy, de Mehdi Mahjoub, patron de KIA, et du représentant de Syphax Airlines qui n'a pas caché son bonheur d'être, à part entière, partenaire d'un tournoi aussi médiatisé. Et si nous insistons sur les sponsors, c'est parce qu'aujourd'hui rien ne peut se faire sans eux et que les organisateurs ont su fidéliser des annonceurs qui font la force de l'évènement sportif le plus chic et le plus couru de l'année. C'est qu'au moment où le président du Cnot et celui de la FTT se plaignaient de l'absence de moyens pour leur sport, un groupe d'hommes a prouvé que l'argent est là, mais qu'il faut des arguments, un support et une campagne de séduction pour aller le chercher là où il est. Et qu'en l'utilisant pour fabriquer des champions, celui-ci peut en générer davantage pour l'intérêt de tous: le sport en question et le pays à travers des sportifs capables de hisser le drapeau national. D'ailleurs, l'Open et le Nana Trophy ont pris une autre dimension avec un Malek Jaziri qui a fait un bond de qualité dans le classement mondial et, surtout, Ons Jabeur qui avait enflammé les gradins et atteint la finale. A la veille du double tournoi qui s'ouvre, Malek Jaziri a perdu une centaine de places et Ons Jabeur a connu quelques malheurs. Mais l'espoir est bel et bien là et le public tunisien n'aura d'yeux que pour ces deux-là. Et si Malek et Ons avaient la bonne idée de briller, ce sera la cerise sur le gâteau. Pour tous. Tout est donc parfait dans le meilleur des mondes, disions- nous, exception faite des deux incidents précités. Et s'il n'y avait pas cette frustration de ne pas voir d'autres champions et d'autres championnes tunisiennes se battre à armes égales avec tout ce beau monde qui débarque pour la grande fête du tennis tunisien... Mais ça, c'est une autre histoire. Eternelle et douloureuse. Les présidents de la FTT et du Cnot auraient mieux fait de s'en occuper au lieu de s'embarquer dans une polémique stérile... Bon tournoi à tous ! Il n'y a pas que les jeunes... Au moment où les jeunes affûtent leurs armes pour l'Open de Tunis, les «vieux» ne baissent pas les bras. Seizième de finaliste en simple au championnat du monde senior à Antalya en Turquie, quart de finaliste en double, Adel Brahim vient de remporter le tournoi ITF à Hammamet-nord dans la même catégorie. De beaux restes.