La réussite de nos clubs en Afrique passe par l'efficacité offensive Le football tunisien côté cour, c'est tout ce qui se passe à l'heure actuelle sur la scène, qui nous pourrit le ballon rond et qui nous pourrit tout simplement la vie. C'est le résultat de la démission et de la transparence de la Ligue et de la Fédération qui ont mis tout le monde dans le pétrin et qui clament leur innocence et leur... impuissance face à tout ce branle-bas de combat. Côté jardin, les clubs tunisiens continuent à travailler, malgré le huis clos, malgré un professionnalisme bâtard, malgré d'insurmontables difficultés financières, malgré des lois et des règlements désuets. Pas uniquement les grands, pas uniquement les nantis, même s'il y a, comme partout, les riches et les pauvres et qu'à l'arrivée, on récolte toujours ce qu'on a... dépensé. C'est vrai que l'OKef a chuté en Ligue 2, mais il a fait voir de bien belles choses. Idem pour l'ESHammam-Sousse, le Stade Gabésien, le CSHL et pratiquement tous les clubs de la Nationale. Dans des conditions souvent prohibitives, avec des terrains infâmes, des caisses vides, des joueurs et des cadres techniques impayés. Les «riches» respectent également leur rang. Il n'y a qu'à voir comment se sont — plutôt — bien comportés nos quatre clubs, tant en Ligue des champions qu'en coupe de la CAF. Ils auraient pu mieux faire si leurs lignes d'attaque avaient été à la hauteur du volume de jeu exprimé et si (pour le CSS) l'arbitre ne nous a pas replongés dans un passé obscur pour le football africain. Aujourd'hui l'Espérance, l'Etoile, le CAB et à un degré moindre le CSS nous semblent mieux armés sur ce plan. Examinons plus en détail cette question. Jouini, Blaïli et... ? L'Espérance a changé. Pas beaucoup, il est vrai, mais elle a tout de même changé. Son axe central a sauté pour céder la place au duo Antar Yahia-Dhaouadi. Et si l'entrejeu est toujours le même (avec Ragued qui a eu le grand mérite de réarracher une place de titulaire) mais évoluant nettement plus avant, on ne peut pas en dire autant pour l'attaque. Paraxdoxalement, ce n'est pas tant Youssef Msakni qui manque à cette attaque (Blaïli fait du bon boulot) mais plutôt Ndjeng. Jouini est en légère baisse mais il est bon avec sa rapidité, sa technique, sa vivacité et son sens du but. Nous nous étonnons d'ailleurs qu'il soit parfois un trop baladé et pas là pour fixer et gérer l'axe de la défense adverse. Mais le problème n'est pas vraiment là. Il concerne, à notre avis, la nécessité de flanquer Jouini d'un coéquipier à la pointe de l'attaque. A ce propos, deux solutions s'offrent à l'entraîneur de l'Espérance : Akaïchi ou Clottey et ce n'est pas du tout évident. Du moins à l'heure actuelle car ni l'un ni l'autre n'ont prouvé quelque chose. L'autre solution, c'est une attaque «à la Barcelone» avec la relance du jeune Mhirsi dont la «disparition» nous apostrophe et nous interpelle à plus d'un titre. Franchement, l'Espérance ne nous a pas habitués à dilapider ses talents. Une chose est sûre : un trio Blaïli-Jouini-Mhirsi serait le cauchemar des défenses. CAB : l'apprentissage du haut niveau Les Cabistes font leur apprentissage du haut niveau et ils ont été, à notre avis, un peu trop «impressionnées et respectueux» de leurs adversaires égyptiens. Un Ahly aussi faible et aussi léger, nous n'avons pas vu cela depuis longtemps. Dimanche dernier, ils étaient très prenables et, sans une certaine «légèreté» des Cabistes, ils auraient bien pu subir un carton. L'absence de Mbegué ne peut tout justifier... Avec un...Zouaï, l'issue aurait été tout autre. Là aussi, le CAB a intérêt à s'améliorer devant car l'Afrique, ce n'est pas le championnat local. Etoile : le flop Maazou, l'énigme Jaziri L'Etoile a ramené un bon résultat d'Angola. Là aussi, elle aurait pu être meilleure mais l'équipe sahélienne continue à souffrir d'un déficit d'efficacité devant. Maazou est un flop monumental (il y en a eu d'autres dans notre championnat) et il n'y a plus rien à espérer de ce joueur. Dramé n'est pas mal mais lui faudra un peu plus de temps de jeu. Mais celui qu'on attend toujours, c'est Lassaâd Jaziri. Très talentueux mais très inconstant. Il lui manque toujours ce petit quelque chose : physique, tactique et mental. Ça, c'est le boulot de ceux qui l'encadrent, et pas uniquement l'entraîneur. Voilà en tout cas un joueur qui risque de passer tout près d'une grande carrière mais qui peut réussir de très belles choses s'il décide de s'y mettre vraiment. CSS Venons-en à présent au CSS. Kouatyé, Mansar, Khénissi et Ben Youssef : du beau monde devant, mais c'est encore un peu jeune. Dans le championnat local, ces joueurs ont déjà réussi de bien belles choses. En plus, ils sont en progression constante avec le beau travail de Krol. Serait-ce suffisant pour conquérir l'Afrique? Nous l'espérons tous, même si pour atteindre le palier supérieur, il faut toujours un grand avant-centre. Or, aucun de nos quatre clubs africains n'en dispose à l'heure actuelle.