Depuis sa prise de fonctions, Kanzari a déjà convaincu sur ses desseins tactiques avec l'apport des jeunes L'Espérance Sportive de Tunis (version Maher Kanzari) a déjà montré son visage de conquérant : deux victoires (OB, OK) et une défaite (ESZ). Ce qui continue de démontrer que la Ligue 1 est de plus en plus un championnat déséquilibré entre EST, CA, CAB, ESS, CSS et USM et les autres qui, justement, ne peuvent pas suivre. Tactiquement, les champions de la saison 2011/2012 n'évoluent plus dans le même registre de Nabil Maâloul ou de Decastel et avec un effectif remanié avec les départs de Youssef M'sakni et Yannick N'djeng. Et si ces deux derniers ont quitté l'Espérance, à ce jour, le club de Bab Souikha a recruté l'Algérien Yahia Antar, les Tunisiens Chamseddine Dhaouadi, Lamjed Chehoudi, Ahmed Akaïchi et le Nigérian Emeka, des joueurs prometteurs Toujours organisée en 4-3-1-2, l'équipe de Maher Kanzari (encore un exemple d'entraîneur qui a changé radicalement de philosophie tactique en quittant le CAB, en passant du 4-3-2-1 en arbre de Noël au 4-3-1-2 en forme de losange) est, certes, impressionante physiquement et collectivement (héritage de Nabil Maâloul), mais peine dans la créativité. A noter tout de même que depuis Faouzi Benzarti, aucun entraîneur étranger (Cabral et Decastel) n'a su composer avec cet effectif. Seul Nabil Maâloul a su en tirer profit ! Défense remodelée La défense a été totalement remodelée avec les recrutements des deux défenseurs Antar Yahia et Dhaouadi. Ce duo a stabilisé un secteur qui a donné des sueurs froides avec le duo Hichri-Ben Mansour. Ce fut la plus faible paire défensive qui a opéré à l'Espérance. L'arrivée de Kanzari a consolidé ce secteur qui a donné satisfaction. Les deux arrières latéraux seront Derbali et Chammam ou Afful. Mais l'international tunisien devra structurer son jeu, parce qu'il est devenu vulnérable face à tous les attaquants. Pour Kanzari, la concurrence et le travail seront déterminants pour composer son onze rentrant. Le milieu de terrain a été modifié en trois matches, respectivement face à l'OB, l'ESZ et l'OK ce qui démontre que Kanzari n'a pas encore trouvé le quatuor idéal pour former son entrejeu. L'entraîneur «sang et or» possède actuellement beaucoup de joueurs dans ce secteur (Mouelhi, Traoui, Bouazzi, Blaïli, Iheb M'sakni, Regued et Chaker Zouaghi). Face à l'OK, Kanzari a réuni Mouelhi, Traoui, Blaili et Iheb M'sakni. Il a vu juste puisque l'Espérance a marqué quatre buts et a évolué avec maîtrise. Il est vrai que cette équipe espérantiste marque beaucoup de buts, mais elle n'est pas pour autant aussi spectaculaire. Toutefois elle prouve qu'on peut gagner en jouant dans un autre registre que le jeu collectif et technique. Le rôle de Blaïli Déficitaire dans la créativité et l'animation, l'Espérance de Maher Kanzari se distingue par sa puissance physique, sa vitesse d'exécution en contres et son agressivité dans la conquête du ballon. Kanzari est là pour rendre le club de Bab Souikha plus spectaculaire, il l'a fait avec le CAB. Pour revenir sur le cas Blaïli, celui-ci s'est rendu indispensable aux yeux de Kanzari en sachant parfaitement s'adapter au changement tactique de l'équipe et en reculant d'une position d'ailier gauche à celui de milieu en soutien côté gauche avec un plus gros travail défensif et un apport offensif beaucoup plus axial. L'intelligence tactique de Blaïli a donné un peu de fantaisie à l'entrejeu «sang et or». Seul Iheb M'sakni n'a pas encore justifié son transfert à l'EST. Il semble trahi physiquement, M'sakni devrait faire de la musculation pour gagner ses duels avec ses vis-à-vis. Jouini : phénoménal ! Il a fallu l'arrivée de Maher Kanzari pour que l'international «sang et or» Haïthem Jouini se réveille et devient incontestablement un titulaire à part entière. L'attaquant a confirmé ses grandes qualités techniques et tactiques. Ses tirs, ses dribbles et ses chevauchées ont donné à son équipe du tonus et de l'imagination dans son jeu. Il est actuellement le meilleur buteur de la Ligue 1 avec sept buts. Kanzari ambitionne de faire une Espérance qui confectionne un beau football, donne du beau spectacle et une belle image. Ce n'est pas un rôle facile, il ne peut pas le faire en trois semaines. Lors de ces trois matches (OB, ESZ et OK), l'EST n'a pas montré beaucoup de choses intéressantes à part sa rencontre face aux Keffois. Mais nous avons senti que les joueurs étaient à l'aise dans le système de jeu imposé par Kanzari. Ce dernier a de grandes ambitions tactiques, mais il faut lui laisser le temps. Avec l'apport des jeunes, l'EST peut aller très loin...