La journée d'étude préparatoire du Congrès national contre la violence a démarré, hier matin, à Tunis, en « l'absence remarquée » du Mouvement Ennahdha et du Congrès pour la République (CPR). Les organisateurs de cette manifestation ont regretté l'absence de ces deux partis au pouvoir, malgré leur invitation. Cette journée d'étude à laquelle ont pris part plusieurs partis et associations doit aboutir à l'élaboration d'un projet de charte du Congrès national contre la violence. Prévu le 18 mai prochain, ce congrès sera organisé à l'initiative des composantes de la société civile, dont l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme (Ltdh), l'Institut arabe des droits de l'Homme et le Conseil de l'Ordre des avocats. «Nos alliés au pouvoir dont Ennahdha et le CPR auraient dû être présents à cette journée d'étude», a indiqué le porte-parole officiel du parti «Ettakatol», Mohamed Bennour, mettant l'accent, à ce propos, sur la nécessité de mobiliser tous les efforts pour réussir à remédier au phénomène de la violence, à mettre en place un programme national à cet effet, à consacrer la culture de la tolérance et à favoriser le respect de l'opinion et de l'opinion opposée. «Le phénomène de la violence nous concerne tous et nous devons nous asseoir à la table de négociation en laissant de côté les calculs élitistes et partisans», a affirmé, pour sa part, le coordinateur général du Congrès national contre la violence, Ghazi Ghraïri. Plusieurs associations et partis, a-t-il précisé, sont unanimement d'accord sur la nécessité de parvenir à des décisions et résultats réalistes, visant à adopter une charte contre la violence, à mettre en place un mécanisme institutionnel de détection, d'enquête et de lutte contre la violence, ainsi qu'à décréter le 6 février de chaque année, Journée nationale de lutte contre la violence. Pour le président de l'Institut arabe des droits de l'Homme, « le gouvernement doit assumer ses responsabilités, poursuivre en justice les agresseurs et mettre fin à l'impunité », mettant l'accent sur l'impérieuse nécessité de protéger les jeunes générations contre les idéologies extrémistes, d'instaurer une culture de lutte contre la violence et de promouvoir les législations dans ce domaine.