Comme chaque année en cette période, les rosiéristes s'installent à l'ombre des remparts, du côté de la porte de Tunis pour exposer et vendre leur production. Ainsi les familles kairouanaises s'approvisionnent en fleurs de bigaradier, en géranium et en roses pour extraire les essences servant à des fins domestiques multiples, à savoir des arômes pour les gâteaux, le café turc, le parfum de linge et d'argile pour le bain-maure et les différentes thérapies traditionnelles. Les rosiéristes se frottent les mains car ils écoulent facilement leur production grâce aux nombreux clients de la région et à ceux venus d'autres villes tunisiennes, dont surtout les professionnels en parfumerie. Cette ambiance bon enfant crée une dynamique sociale et économique, même si les prix ont augmenté par rapport aux dernières années. Ainsi, le kilo de bigaradier et de rose coûte entre 5 et 6D, alors que celui des feuilles de géranium coûte 1,D500 la botte. Notons que la superficie réservée aux roseraies dans le Kairouanais dépasse les 40 hectares alors que la production moyenne annuelle varie de 50 à 60 tonnes. D'un autre côté, les citoyens trouvent que l'espace de ce marché est très modeste et insalubre, puisqu'il est installé sur les trottoirs, à même le sol, dans un endroit où stationnent les véhicules et les motos. C'est pourquoi il serait souhaitable d'aménager un souk des fleurs dans un autre endroit plus propre et moins pollué.