Il ne faut pas perdre de vue l'exemple des cadets en 1993 et en 2007. L'après-exploit était un fiasco! Ça fait des années qu'on voit nos sélections des jeunes manger leur pain noir en Afrique. Les éliminations précoces en éliminatoires des coupes d'Afrique des nations sont devenues la règle. Et l'exploit est devenu une exception. Comme celui de l'équipe cadette, classée 3e à la dernière CAN U17 et qualifiée au Mondial. Irréprochable comme prestation et comme résultat pour des jeunes mal encadrés dans leurs clubs (même les plus grands) et qui n'ont pas de traditions. Ce qui est frappant, c'est qu'on renoue avec les anciens réflexes. On savoure un peu trop cette 3e place comme si c'était l'apogée de la carrière de cette sélection. Ben Soltane et ses joueurs ont fait honneur au football tunisien et ils méritent tous nos encouragements. Attention surtout à l'excès d'euphorie, on a l'impression que ces jeunes footballeurs sont déjà arrivés au top. Et on sait comment le footballeur tunisien (jeune et moins jeune) perçoit et gère l'après-performance. Le plus dur reste donc à faire pour ces jeunots dorés. L'idéal est de les voir monter en junior et de faire carrière dans leurs clubs, en attendant de devenir un jour membres de la première sélection. Pour cela, la FTF et la DTN vont devoir établir un programme visible et échelonné avec des moyens conséquents. Sélection 2007: que sont-ils devenus ? Il ne faut pas avoir la mémoire courte. Ce n'est pas la première fois que les cadets vont au Mondial et font une performance. On a deux exemples et deux dates : 1993 et 2007. Pour la première date, on a le souvenir d'une sélection formée de plusieurs talents à l'époque et qui a fait un tabac. Jameleddine Bouaâbsa était le maître à bord de cette sélection où il y avait Ben Chehouda, Boujemaâ, Arouri, Daâ et Ben Salem, entre autres. Il y avait un grand talent, mais malheureusement, ça a été dilapidé. Hormis Ben Chehouda, tout le monde a presque disparu. Quatorze ans plus tard, nous entendons parler d'une courageuse équipe qui se qualifie au Mondial sud-coréen. Maher Kanzari fait ses débuts en tant qu'entraîneur confirmé. Toute la Tunisie vit le bon parcours des équipiers de Hadhria qui s'arrête devant la France. On n'a pas oublié les promesses faites et les espoirs noués sur cette génération. Six ans plus tard, que sont-ils devenus, ces joueurs? Ont-ils réussi leurs carrières? On va essayer de parler des succès, mais aussi des flops. Pour être plus précis, peu ont réussi à monter en seniors et à rallier la sélection. Les révélations? D'abord Youssef Msakni, brillant à l'EST et en sélection, même si son passage à «Lakhoua» n'est pas le meilleur choix sportif. Il y a aussi Atef Dekhili et Bilel Ifa, titulaires au CA et internationaux, Nour Hadhria, pièce maîtresse au CAB. Le reste? Il y a des joueurs qui ont eu des moments agréables, d'autres beaucoup moins. Malgré leur talent, ils n'ont pas pu percer. On peut citer Mossaâb Sassi, joueur tant attendu à l'ESS et qui semble retrouver le second souffle dernièrement. Il y a Khaled Ayari, peu convaincant à l'EST, en dépit d'un talent d'avant centre, qui essaye de se relancer à Angers. Déceptions et même flops, le registre est plus riche. Oussama Boughanmi (ST-EST-ESS), Mohamed Ali Souidi (gardien remplaçant au CA), Alaâ Abbas (ESS-OB) et puis des noms dont on n'entend plus parler. Du statut d'espoir à celui de joueur de l'ombre, le football ne leur a pas été clément. Habib Tounsi, Sadok Karoui, Sadok Arbi, Maher Jaballah, Ahmed Mejri, Rafik Dekhil, Mohamed Ben Azouz, Mohamed Wazzane, Majdi Makhzoumi et enfin Hamza Tlili débarqué de Kairouan à l'EST mais complètement «grillé» au Parc B, voilà des cadets qui ont atteint le Mondial, mais qui s'étaient perdus dans l'impitoyable monde du football. Alors messieurs les deux DTN (une structure que vous ne trouvez qu'en Tunisie!), pensez au futur de cette sélection. Les épreuves ne font que commencer!