Le chef du gouvernement provisoire, Ali Laârayedh, a révélé que les terroristes retranchés à Jebel Chaâmbi (gouvernorat de Kasserine) sont en partie «des éléments ayant réussi à échapper aux forces de sécurité lors de rafles opérées dans un certain nombre de quartiers et de villes tunisiennes au cours de la période écoulée et qui ont pris le maquis pour se mettre hors de portée de la police et de l'armée». Lors d'une séance de dialogue avec le gouvernement provisoire, hier matin à l'Assemblée nationale constituante (ANC), consacrée à la situation sécuritaire dans le pays, Laârayedh a fait part de la détermination des forces de sécurité et de l'armée à pourchasser ces éléments en vue de les capturer et les déférer à la justice. Selon lui, ces éléments avaient profité du climat de liberté, de la situation générale dans le pays, de l'affaiblissement du gouvernement central après la révolution, mais aussi de la conjoncture régionale, en général. Maintenant que l'Etat a, dit-il, retrouvé son autorité, nous sommes «désormais en mesure de traquer les réseaux terroristes, démanteler leurs relations et en connaître l'organisation structurelle», ce qui, poursuit-il, a déjà permis d'arrêter plusieurs de leurs membres, dont certains sont incarcérés et d'autres en liberté conditionnelle. «La bataille contre le terrorisme passe, dans l'un de ses volets, par la reprise en main des mosquées, en collaboration avec le ministère des Affaires religieuses», a ajouté Laârayedh, précisant qu'un grand nombre de mosquées sont de nouveau sous contrôle et que «seulement un petit nombre d'entre elles échappent encore à tout contrôle, y compris celui du ministère de tutelle». Selon le chef du gouvernement provisoire, les forces de sécurité ont réussi à démanteler nombre de cellules et réseaux qui avaient fait de l'organisation du voyage de compatriotes «vers des destinations suspectes» leur principale occupation. «Ainsi, a-t-il dit, un millier d'individus ont été empêchés de quitter le territoire pour cause de destination suspecte. De même, il a été procédé au démantèlement de réseaux spécialisés dans le trafic illicite d'armes et à la confiscation de leurs stocks d'armements et munitions». Il a, en outre, assuré qu'il «n'y a plus aucun réseau dans le pays pratiquant le trafic d'armes, à notre connaissance». Pour Ali Laârayedh, il y aurait seulement deux explications au phénomène de constitution de stocks d'armes dans le pays: «Soit que ces éléments stockent des armes pour les utiliser, le moment venu, dans des opérations de sabotage et de torrorisme; soit que le but recherché est d'en approvisionner des parties extérieures». Tout le monde, armée, forces de sécurité et l'ensemble des Tunisiens, a encore déclaré Ali Laârayedh, est animés de la même détermination afin de faire front au fléau du terrorisme en Tunisie, de le combattre et d'en démanteler les cellules dans le cadre de l'application des lois. Réussir cette gageure, a-t-il ajouté, commande de développer les législations et de doter les forces de sécurité d'une logistique suffisante pour leur permettre de remplir au mieux leur mission, sans pour autant négliger le soutien qui doit être apporté par toutes les composantes de la communauté nationale, à commencer par le ministère des Affaires religieuses afin asseoir les attributs d'un islam médian et modéré. Après avoir rappelé le train de réformes introduites depuis la révolution dans l'institution sécuritaire pour l'avènement d'une «sécurité républicaine n'ayant d'autre allégeance qu'à la patrie», Laârayedh a fait état de trois projets de lois actuellement en cours d'étude au niveau de la présidence du gouvernement pour être transmis incessamment à l'ANC et destinés à codifier la conduite à suivre en cas d'attroupement ou de menace à la sécurité des personnels, assurer l'intégrité des locaux des unités et organiser la couverture sociale des agents.