Résistant aux coups du sort, la Zitouna Sport multiplie les initiatives. La dernière a vu le club des Pépinières, au Belvédère, organiser le week-end précédent dans la convivialité le 1er Festival régional des sports scolaires. 23 rencontres furent jouées sur les installations du club en handball, basket-ball, volley-ball, gymnastique... Le 1er mai, pour la cinquième année consécutive, c'était le meeting national d'athlétisme qui a vu affluer 300 athlètes venant de dix clubs concourir dans 23 spécialités. «Malgré des moyens financiers très limités et un budget inférieur au prix moyen d'un joueur de L1 (moins de 100 mille dinars, en fait), nous avons démontré que nous restions debout, insiste le président du club, Rachid Barouni. Tout en étant en difficulté, nous sommes capables de nous relever. La ZS assume en tout temps sa vocation de locomotive du sport en ouvrant ses portes pour des évènements sportifs. Après ce festival régional, la prochaine fois, ce sera le tour du festival intergouvernorats. Imaginez un peu que depuis le gros coup du sort du mois de mars dernier lorsque nos locaux et une partie de nos installations furent incendiés et saccagés, le comité directeur se réunit soit en plein air si le climat le permet, soit dans mon bureau de travail à partir de 19h», détaille M.Barouni. «Nos dossiers et boîtes à archives voyagent dans les malles de nos voitures. Tout simplement, le club n'a plus de locaux depuis que l'on s'en est pris à ses installations. Le terme SDF résume parfaitement notre cas», ajoute-t-il. Tout cela fait indiscutablement désordre pour un club appartenant au patrimoine du sport national qui fêtera en 2017 son 90e anniversaire. La ZS paraît vivre dans un autre monde, celui de l'amateurisme pur et dur d'antan. Des générations de sportifs ont porté les couleurs de la ZS, les honorant et honorant celles du pays. Sans rien demander. Sans chichi ni fioritures. Certes, l'argent vient aujourd'hui à manquer cruellement pour gérer les affaires. Mais c'est prioritairement l'infrastructure qui constitue le frein le plus sérieux pour les 800 licenciés du club. Et là, le calvaire est quotidien. Les «Rouge et Noir» ont appris à encaisser les coups. Les valeurs séculaires Pourtant, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Tarek Dhiab, avait fait une promesse ferme lors de sa visite le 7 mars dernier quelques heures après l'incendie criminel qui a ravagé une grande partie des installations du club: une salle couverte et de nouveaux vestiaires seront édifiés sur les décombres des installations détruites. «Je tiens à ce que les travaux de construction soient achevés avant la fin de cette année», avait alors insisté le ministre. «Les travaux auraient dû commencer en mars dernier d'autant que le projet date de plusieurs années déjà, observe le président de la ZS. Tout ce qui est plans d'études, appel d'offres...a été effectué. Sans doute certaines lenteurs administratives bloquent le démarrage des travaux. Le budget global ne dépasse pas un million de dinars. Il s'agit de la refonte des terrains de basket en tartan, de la construction d'une salle couverte avec de petits gradins, et de nouveaux vestiaires. Ces installations sont vitales pour nos activités. Elles représentent tout simplement un vieux rêve très cher à la famille zitounienne», rappelle Rachid Barouni. En attendant, les joueurs et joueuses consentent d'énormes sacrifices en exerçant dans des conditions prohibitives, voire carrément impossibles. Malgré tout, ils tirent leur épingle du jeu comme le démontrent les résultats sportifs. L'équipe de handball séniors est en voie d'accéder en Nationale B au bout des play-offs qu'elle dispute actuellement. Les basketteuses seniors ont, de leur côté, assuré leur accession en Nationale A un an seulement après la relégation. La ZS poursuit le combat. Une poignée de dirigeants, souvent des hauts cadres, s'emploient à perpétuer les valeurs séculaires, conscients que carburer aux vraies valeurs ne cause pas de pollution.