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«Monument» en grave péril !
La Zitouna Sports a 85 ans — Rachid Barouni (président du club)
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 04 - 2012

A 85 ans, la Zitouna Sports cherche toujours les moyens et l'infrastructure pour développer ses activités qui concernent 800 licenciés.
Cela fait plusieurs années que ce club mythique, installé du côté du Belvédère, lance régulièrement des appels de détresse. En plus de l'absence de sources de revenus fixes pour boucler un budget squelettique de 100 mille dinars par an, il y a la question vitale d'une infrastructure désuète et ne répondant plus aux besoins. Le constat est dressé lucidement par le président du club, Rachid Barouni, qui a succédé voilà un an à Faouzi Ben Chaâbane lequel s'était engagé dernièrement dans la campagne pour la présidence de la fédération de volley-ball (FTVB). Y ayant échoué sur le fil, il réintègre ses fonctions de vice-président de la ZS.
Nommé depuis mai 2011 au poste de directeur général du Centre des recherches et des études dans le domaine de la sécurité sociale après avoir longtemps exercé au ministère du Développement et de la Coopération internationale, Rachid Barouni observe dans une forme de boutade que son engagement sportif constitue un prolongement de ses fonctions professionnelles dans le social : «Je crois que j'ai toujours nourri cette sensibilité pour tout ce qui est social. L'épanouissement des jeunes et leur éducation par le sport, j'y ai toujours cru. J'ai essayé de mettre ces valeurs en pratique à la ZS, le club de mes premières amours», nous confie-t-il dans cet entretien.
Un budget maigre
«Notre budget annuel tourne autour de 100 mille dinars, avec un déficit prévisible allant de 20 à 30 mille dinars. L'essentiel des dépenses est constitué des salaires pour entraîneurs, les frais de transport...», analyse M. Barouni qui poursuit : «C'est vraiment le SMIG permettant tout juste de survivre. Cette année, la situation se complique davantage, la contribution de plusieurs entreprises qui nous aident venant à manquer. Notre marge de manœuvre est pour ainsi dire si étroite qu'il nous faut aujourd'hui trouver les 50 mille dinars permettant de boucler l'exercice comptable 2011-2012. Nous avons eu la promesse de la municipalité pour le renouvellement de l'exploitation de cinq panneaux publicitaires donnant sur l'avenue Taïeb Mhiri. Chose qui doit générer des recettes de l'ordre de 30 mille dinars. En fait, il nous faut témoigner du maximum de rigueur dans la gestion pour maîtriser les dépenses et juguler les déficits», insiste M. Barouni qui apporte une comparaison significative sur la lutte inégale menée par son club : «Notre équipe de basket féminin rivalise contre des clubs (CS Sfaxien, ASF Cap Bon, AS Police de circulation, Stade Tunisien...) pouvant compter sur une ou deux étrangères. Or, une seule basketteuse sénégalaise, malienne, nigériane... coûte près de 30 mille dinars par an. Soit le budget de toute notre section BB. Inutile donc de vous dire que nous n'en comptons guère, et que, du reste, cela n'a jamais été notre vocation».
Pourtant, le palmarès de cette section filles comprend huit championnats (dont le dernier remonte à 1981) et treize coupes de Tunisie (la dernière en 2004). La galerie des trophées du basket hommes présente de son côté un championnat (1973) et trois coupes de Tunisie.
Une infrastructure à développer
C'est là le cheval de bataille de tout le bureau directeur zitounien : «Nous sommes régulièrement confrontés à un véritable casse-tête, glisse le patron du club. Nous avons été la première équipe tunisienne à disposer d'une salle, celle de la Rue de Vésoul. Aujourd'hui, nous n'en avons plus alors que la Tunisie compte plus d'une centaine de salles couvertes. On en trouve même dans les petits villages. Forcément, l'infrastructure de notre complexe du Belvédère est devenue vétuste et anachronique. La surexploitation rend les terrains en terre battue dangereux pour la santé des sportifs, d'où la multiplication des blessures (cinq accidents dernièrement). Le planning quotidien d'exploitation prévoit en effet la mise de l'infrastructure à la disposition des scolaires entre 8h00 et 12h00, du sport et travail entre 12h00 et 16h00. Et ce n'est qu'à partir de 17h00 que la ZS peut exploiter son infrastructure juste pour trois heures chaque jour. Car, à partir de 20h00, les jeunes des cités les plus proches investissent nos stades pour y jouer sans que nous puissions disposer des moyens de fermer nos terrains devant cette invasion. Pour les rencontres, nous recevons chaque semaine dans un lieu différent : à Mégrine, à Sejoumi, à la Cité des jeunes... Les séances d'entraînement effectuées ailleurs que sur notre infrastructure constituent des frais supplémentaires (un millier de dinars pour trois séances par semaine) qui viennent grever notre budget», déplore le président du club.
Le rêve de la grande famille de la ZS consiste, en attendant la construction d'un complexe moderne et fonctionnel, en l'édification d'une salle couverte capable de soulager ce SDF condamné à l'exil pour les séances d'entraînement et pour les rencontres à domicile.
«Il est vital que le club dispose de sa propre infrastructure afin qu'il puisse pratiquer le sport dans une structure digne et viable. Une petite salle dont les coûts vont de 500 à 800 mille dinars : voilà le grand rêve des sportifs du club dans un site extraordinaire, celui du Belvédère où l'on peut développer beaucoup d'activités (athlétisme, VTT...). Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Tarek Dhiab que j'ai rencontré dernièrement, a promis de visiter très bientôt notre club. Je crois qu'il est sensible aux attentes et aux espoirs du club», poursuit M. Barouni qui rappelle que la ZS a toujours ouvert gracieusement ses installations devant d'autres clubs, le dernier en date étant l'équipe de basket de l'Espérance de Tunis qui vient de revoir le jour.
En tout cas, le décalage existant entre l'infrastructure et le potentiel humain nourrit une certaine frustration chez les enfants de cette école de sport et de civisme.
«Club avant-gardiste»
«Nous fêtons cette année notre 85e anniversaire. Grâce à la vision éclairée et avant-gardiste des Cheikhs fondateurs de la Zitouna, nous avons été les premiers à créer une équipe de basket féminin il y a 65 ans. Nous avons mis en place un comité pour mettre en vigueur les festivités de célébration de cet anniversaire.
La ZS a produit des générations de grands athlètes qui ont servi dignement les couleurs nationales : Moncef Hajjar, Mounir Jelili, Mustapha Bouchnak, Ali Karabi, Hamouda Frey, Sarra Touibi, Aïda Sallem... Une dizaine d'entraîneurs issus de la ZS exercent aujourd'hui dans les pays du Golfe. D'autres travaillent dans notre club contre des salaires plutôt symboliques car ils se considèrent d'abord comme des enfants du club. Leur engagement est beaucoup plus moral que destiné au gain.
Nous nous adressons aujourd'hui aux centaines de sportifs issus de quartiers défavorisés qui entourent nos installations : El Omrane, Jebel Lahmar... Et nous faisons tout pour accompagner leur scolarité et pour les aider à devenir des citoyens épanouis socialement et professionnellement», indique Rachid Barouni.
«Malgré les vicissitudes»
«La vie du club n'est pourtant pas sans anicroches. Dernièrement, les basketteuses ont fait la grève pour réclamer les frais de déplacement, ce qui constitue une première. On laissa entendre sur le coup que nous entendions geler les activités de cette section, ce qui n'a jamais été dans nos intentions.
Par ailleurs, nos locaux sont si mal protégés que l'on nous a volés dernièrement nos plus beaux trophées et coupes, en plus des archives.
Pourtant, nous avons conscience de l'importance du rôle que nous menons. La Zitouna reste une institution politique et socio-culturelle. La servir est un devoir national. Nous œuvrons à ouvrir de nouveaux horizons devant les 800 licenciés (dont 300 jeunes filles). Certes, cela tient plutôt de la gageure d'autant que nous n'avons jamais intégré dans nos activités le sport-roi, le football. Mais nous y croyons fermement, et faisons tout afin que la ZS survive à la machine infernale de l'oubli qui s'acharne contre les moins nantis», conclut le président de la ZS.


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