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L'inutile visite de Netanyahu à Moscou
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 05 - 2013


Par Hmida BEN ROMDHANE
L'attentat sanglant perpétré samedi dernier dans la ville turque de Reyhanli, frontalière avec la Syrie, faisant 46 morts, est l'objet de controverse en Turquie même. Si le gouvernement de Tayyip Erdogan n'a pas perdu de temps pour accuser le gouvernement syrien d'être derrière les attentats terroristes, le parlementaire turc Mehmet Ediboglu, figure influente de l'opposition, a accusé, lui, l'organisation djihadiste Jebhet Annusra.
Qui a raison ? Qui a tort ? Si l'on fait un raisonnement logique, on pourra dire que le gouvernement syrien, même s'il en veut à mort au gouvernement turc, n'a aucun intérêt à ouvrir un autre front avec un pays ennemi. En d'autres termes, la Syrie a suffisamment d'ennemis actifs qui, depuis plus de deux ans, cherchent à renverser le régime, pour qu'il ouvre un nouveau front avec un pays fort militairement et économiquement.
En revanche, l'accusation de Jebhet Annusra par une grande figure de l'opposition turque est loin d'être absurde. Il faut dire d'abord que l'attentat a eu lieu juste deux ou trois jours après la visite du secrétaire d'Etat américain John Kerry à Moscou, suivie d'un changement sensible dans la position de Washington vis-à-vis du conflit syrien, un changement traduit par certains analystes comme une victoire diplomatique pour le régime de Bachar Al Assad qui est en train d'engranger des victoires militaires sur le terrain contre l'opposition armée, toutes branches confondues.
Dans ces conditions, il est normal que Jebhet Annusra cherche à impliquer d'autres ennemis du régime syrien dans la bataille dans le but évident d'accroître les difficultés de ce régime, à défaut de pouvoir provoquer sa chute. Un petit calcul machiavélique pourrait convaincre Jebhet Annusra qu'un attentat perpétré dans une ville turque frontalière, avec plusieurs morts et blessés, pourrait engendrer une réaction de colère populaire et gouvernementale en Turquie contre le régime syrien qui sera sans aucun doute tenu pour premier responsable des attentats. Les soupçons sont d'autant plus grands que la région frontalière où a eu lieu l'attentat est gardée, côté syrien, par les combattants de cette organisation extrémiste.
Mais quel que soit le ou les auteurs des attentats, le but recherché est clair : tenter d'impliquer la Turquie directement dans le conflit. Raté. Non seulement la Turquie s'est contentée de réagir verbalement contre l'attentat, mais la Syrie garde intact le soutien de ses rares amis, dont la Russie, qui semble déterminée à lui fournir quatre rampes de lancement de missiles ainsi que 144 S-300, le tout pour un montant de 900 millions de dollars.
C'est précisément ce marché, conclu en 2010, c'est-à-dire avant le déclenchement de la guerre civile en Syrie, qui explique la visite effectuée il y a trois jours en Russie par le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu.
Il y a une bonne dose de cynisme dans la décision de Netanyahu de faire ce long voyage pour aller à Moscou demander à Poutine de rendre les 900 millions de dollars à Bachar Al Assad et de garder la marchandise en Russie. Les dirigeants russes ne peuvent ignorer que le cynisme est l'une des «qualités» de Netanyahu. Mais ils doivent se dire que le dirigeant israélien pousse le bouchon un peu trop loin. En effet, en l'espace de quelques semaines, Netanyahu a décidé deux interventions de l'aviation israélienne contre la Syrie, dont la dernière qui a fait un véritable carnage dans les rangs de l'armée syrienne.
Il est vrai que les relations russo-israéliennes ne se sont jamais mieux portées qu'aujourd'hui. La tension entre Washington et Moscou et l'amour américano-israélien sans faille n'ont pas empêché une amélioration sensible des rapports israélo-russes, dont les moments forts sont la visite de Poutine en Israël en juin 2012 et l'arrivée dans le port de Haïfa, il y a quelques jours, d'un navire de la marine russe, une première depuis la création de l'Etat d'Israël.
Cependant, cette nouvelle amitié russo-israélienne, aussi solide soit-elle, n'a aucune chance d'évoluer en une relation stratégique. Elle restera superficielle tant que la relation entre Washington et Moscou oscille entre tension et suspicion. D'où l'impossibilité pour Netanyahu de convaincre Poutine de renoncer à son marché de missiles avec Damas.
Reste qu'Israël a la capacité de perturber l'exécution des clauses du contrat d'armement russo-syrien en menaçant de détruire les rampes de lancement et les missiles dès leur arrivée en Syrie. Conscient de ce danger, Vladimir Poutine a fermement signifié à son hôte israélien d'éviter tout acte de nature à déstabiliser encore plus la Syrie.
Evidemment, si Netanyahu se soucie très peu des recommandations et des conseils qui lui viennent de son grand allié américain et n'en fait qu'à sa tête, il se souciera encore moins des mises en garde de la Russie. Reste qu'une nouvelle agression contre la Syrie ne sera pas aussi dépourvue de risques pour ses pilotes et ses avions comme c'est le cas jusqu'ici. Avec près de 150 S-300 à sa disposition, des missiles très performants, la Syrie serait en mesure de protéger ses espaces aériens contre les agresseurs israéliens ou autres.
La possession de tels missiles par le régime de Bachar Al Assad est un grand élément dissuasif pour tous ceux, pays et groupes de pression, qui poussent encore vers une intervention armée des Etats-Unis et de l'Otan. Ceux-ci nous ont déjà habitués à ne mener des guerres que si les risques pour leurs pilotes et leurs avions sont proches de zéro. Ce qui ne sera plus le cas dès la livraison de la cargaison russe.


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