Il y a des héros que l'histoire, quelle que soit sa version, honore et retient. C'est le cas de Mohamed Daghbaji (1885-1924), figure emblématique du mouvement de résistance contre l'occupation française, qui a fini fusillé à El Hamma, après avoir été capturé par les forces d'occupation italiennes en Libye. Aujourd'hui, son histoire est enseignée à l'école et narrée dans les contes populaires comme une épopée immortalisée, entre autres, par la voix du chanteur populaire Ismaïl Hattab. Elle a inspiré bon nombre d'artistes tunisiens. Parmi eux Abdelkarim Basti qui consacre à ce personnage historique une opérette qui porte son nom. Cette production sera présentée aujourd'hui à la salle 4e Art. Il s'agit dun projet qui date de dix ans, mais qui a été remis au goût du jour par Abdelkarim Basti pour qui l'épopée de Daghbaji est un fragment de l'histoire qui ne doit jamais être oublié, un passé qui éclaire le présent, en quelque sorte. Les textes sont signés Hassan Chalbi et Bechir Lakkani, les dialogues sont écrits par Hbib Lassoued et la réalisation est conçue par Taïeb Shili. Ce n'est pas par hasard que Abdelkarim Basti a choisi ce moment pour faire revivre son opérette. La symbolique du personnage de Daghbaji et de son parcours, qui inspirent tout patriote ainsi que la force des textes qui le racontent en font, selon lui, un facteur essentiel à cette période de l'histoire de la Tunisie, où l'on a plus que jamais besoin de patriotisme, de réconciliation avec soi, de rassemblement autour de l'intérêt général, mais aussi d'une œuvre dans la perspective d'un avenir meilleur. Taïeb Shili proposera, ce soir, une nouvelle vision pour ce projet qui reprend vie grâce à de nouveaux décors, mise en scène et costumes. Le personnage de Daghbaji sera interprété par Fethi Meniaoui, celui de sa mère le sera par Olfa Hkimi. Toute l'équipe donne rendez-vous au public au 4e Art, à partir de 19h00.