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La coopération sud-sud : Tunisie-Afrique subsaharienne
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 05 - 2013


Par le général Youssouf Ahamat TYERA *
Parler de la coopération sud-sud c'est parler du sud, composé en majorité de pays en voie de développement, et par opposition du nord, composé en majorité de pays industrialisés. Je parlerais seulement de la coopération sud-sud : Tunisie-Afrique Subsaharienne. Nous vivons dans un monde d'interdépendance dans lequel les changements ne peuvent intervenir que tous ensemble. Cela implique une solidarité africaine. Cette solidarité, la Tunisie avec sa triple appartenance arabo-musulmane et africaine peut bien en être le ciment.
La Tunisie est l'un des premiers pays du sud à avoir développé une politique de coopération sud-sud dès son indépendance, notamment avec le placement d'enseignants tunisiens dans des pays frères et amis.
Le nom Afrique que porte actuellement notre continent, c'était Ifriqiya que portait jadis la Tunisie actuelle.
Les relations culturelles et socioéconomiques entre la Tunisie et l'Afrique subsaharienne ne sont pas nouvelles. Déjà depuis le XIVe siècle, les commerçants tunisiens quittaient Kairouan (centre de la Tunisie) avec des caravanes pour se rendre à Tombouctou (nord du Mali).Ces commerçants ne transportaient pas seulement de la marchandise, mais aussi du savoir.
Les formes de la coopération sud-sud sont multiples, mais je parlerais seulement de la coopération culturelle, qui est académique et scientifique, en particulier et la coopération socioéconomique en général.
La coopération culturelle
Nous ne voulons pas d'une pédagogie culturelle fondée sur la nostalgie ou l'attachement à une époque révolue. Il s'agit, au contraire, de plaider pour un investissement socioculturel dans nos écoles, faire prendre conscience à la jeunesse des spécificités de notre temps. Notre principe d'éducation doit privilégier les missions futures des jeunes : comprendre le rôle qui leur revient, assimiler les nouveaux progrès scientifiques, technologiques et culturels afin de s'intégrer dans la modernité.
Partout où le niveau de l'éducation est élevé, le niveau du développement l'est également.
Un effort encore plus grand pourrait également être entrepris en ce qui concerne la télévision, proportionnel à la place toujours plus grande qu'elle occupe dans la distribution des savoirs de tous ordres et dans la vie de tous les individus. Il paraît urgent que, dès maintenant, tous les établissements d'enseignement disposent d'installations en circuit fermé. Elles permettraient à tous non seulement de recevoir l'enseignement audio-visuel auquel ils sont de plus en plus sensibles, mais aussi de commencer à mieux le critiquer et à mieux le comprendre. Ils participeraient activement à la création d'émissions et à l'animation de débats qui leur seraient consacrés. Les élèves de demain devraient pouvoir se familiariser avec la télévision, comme pouvaient le faire ceux d'hier, avec les livres et les journaux.
Quant à la télévision, nationale ou privée, ne devrait-elle pas, en attendant les stations régionales ou locales, offrir une place plus large aux émissions éducatives et culturelles, ne serait-ce qu'en créant une ou plusieurs chaînes spécialisées, dont le contenu viendrait compléter et enrichir les savoirs dispensés par l'école, comme le font aujourd'hui les bibliothèques ou les films documentaires ?
La pédagogie numérique/du E-Learning au M-Learning.
Le M-Learning est une notion très récente qui permet de délivrer des formations à distance sur d'autres supports que les postes informatiques. Ainsi, grâce aux nombreuses applications développées, l'étudiant peut poursuivre sa formation où qu'il soit grâce à un appareil mobile, que ce soit un Smartphone ou une tablette mobile.
Pour ce qui est de la coopération socioéconomique et plus particulièrement dans le domaine de l'agriculture, la véritable sécurité alimentaire pourrait être assurée dans une production suffisante pour tous, à laquelle les ressources financières peuvent contribuer, et non dans la mainmise sur des espaces que la misère et la faim rendraient incontrôlables.
En Afrique plus de 60% de la population vivait essentiellement de l'agriculture et de l'élevage.
Pendant des décennies, les élites ont ignoré l'agriculture et affiché un mépris ouvert pour les paysans sans instruction. Cette stigmatisation est tellement enracinée dans l'Afrique actuelle, que même les personnes titulaires de diplômes agricoles préfèrent généralement travailler dans un bureau à la capitale plutôt que de proposer des formations continues aux paysans.
Certains chercheurs en économie du développement, tel Theodore Schutz, prix Nobel en 1979, avaient constaté qu'un agriculteur alphabétisé dans les pays en développement est plus productif qu'un agriculteur analphabète.
Les transports et communications
C'est l'un des domaines où le progrès de la politique commune est une sorte de préalable au marché commun en raison des distances séparant les Etats africains et des énormes carences dans le domaine des voies de communications, qu'elles soient terrestres, aériennes ou maritimes.
Il faut savoir que pour se rendre de certaines villes africaines vers d'autres, il est souvent plus commode de passer par l'Europe, dont les liaisons avec le continent sont plus régulières et plus denses. La même remarque est valable pour le commerce maritime qui transite par les ports européens, en l'absence de lignes directes entre les ports africains, malgré quelques efforts qui ont échoué ou sont demeurés très limités.
Le réseau ferroviaire est d'une grande faiblesse et d'une très forte inégalité, car certains pays n'ont aucune ligne de chemin de fer.
Enfin, le réseau routier est surtout composé de pistes peu favorables au développement des échanges modernes.
Bien que les solutions à ces multiples difficultés soient d'abord liées à des données financières et techniques, il est urgent de veiller à mettre en œuvre :
- les accords de normalisation des réseaux et des équipements en matière ferroviaire pour éviter les ruptures de charge et leurs inconvénients ;
- la coordination des différents modes de transport afin de les rendre complémentaires et plus efficaces ;
- les accords en matière aérienne pour mieux utiliser et rentabiliser les moyens existants, encourager les compagnies aériennes à multiplier la desserte de villes africaines et à décloisonner le continent.
Il est à noter que cette année 2013, la compagnie aérienne tunisienne, Tunisair a prévu de desservir certains pays africains y compris mon pays, le Tchad.
Rappelons que la société multinationale de transport aérien Air Afrique, créée par un accord du 28 mai 1961 entre douze Etats francophones y compris mon pays le Tchad, a été déclarée en faillite le 7 février 2002, et elle a été mise en liquidation le 26 avril 2002.
Dans le domaine de la médecine aussi, la Tunisie est considérée comme étant l'un des pays africains les plus avancés en matière de performance médicale, pendant que des milliers de personnes meurent à cause du paludisme en Afrique subsaharienne, la Tunisie a réussi à éradiquer cette maladie depuis 1972. Dans le cadre de la coopération sud-sud, il serait possible d'exporter l'expertise médicale tunisienne vers les pays africains qui en ont grandement besoin.
La Tunisie, mise à part la performance de son système éducatif, est l'un des pays reconnus également pour la qualité de son tourisme, même après la révolution du 14 janvier 2011, et alors que les amateurs du tourisme s'inquiétaient, il ya eu plus de 7 millions des touristes en 2012, soit 7% du PIB, le tourisme tunisien emploie directement, ou indirectement plus de 400.000 personnes.
La Tunisie est le premier pays arabe, et le deuxième pays africain après le Sénégal à avoir organisé le forum social du 26 au 30 mars 2013 au campus universitaire d'El Manar lequel a regroupé plus de 70.000 personnes de par le monde. Ce forum a permis aux altermondialistes de par le monde de s'exprimer, mais aussi il a constitué une opportunité importante pour la reprise du tourisme tunisien.
L'esclavage et la colonisation, qui ont favorisé des structures politiques et économiques archaïques, se prolongent par une économie toujours dominée, et une industrialisation trop lente.
L'Afrique pourrait développer son industrie locale et l'inciter à transformer sur place ses matières premières innombrables et diversifiées.
- Au-delà de l'économie conventionnelle, il faut miser sur l'économie du savoir.
Il faut beaucoup de rigueur, et de contrôle dans l'enseignement primaire et secondaire car il faut un enseignement de qualité à partir de la base.
C'est ainsi que dans certains pays d'Afrique en particulier la Tunisie, il faut obtenir une moyenne supérieure à 17 /20 au bac pour entrer à la Faculté de médecine.
Il faut s'engager à mettre en œuvre une coopération sud-sud renforcée en préconisant des relations plus favorables au développement avec les partenaires du nord, fondées sur le respect mutuel et les échanges équilibrés.
Lutter contre la pauvreté et les inégalités, assurer l'éducation pour tous, garantir la reconstruction d'une économie au service des citoyens, et instaurer une justice indépendante, constituent pour l'Afrique les fondements d'un avenir meilleur.
Il faut diminuer le prix des médicaments pour faciliter l'accès aux soins pour tout le monde.
La cherté des médicaments encourage voire même oblige les personnes démunies de moyens financiers à s'orienter vers des médicaments prohibés, périmés, ou des médicaments traditionnels.
Grâce à la coopération sud-sud, il peut être possible de trouver un équilibre entre croissance et équité à l'échelle mondiale. Ces dernières années, la coopération sud-sud a continué d'être le moteur d'échanges et de flux financiers soutenus, même dans des situations marquées par une forte instabilité économique, sociale et politique (M.Ban Ki Moon, Secrétaire Général de l'ONU, le 12 septembre 2012).
Unie, l'Afrique pourrait devenir l'un des pôles influents des relations internationales à l'image de l'Europe, de la Chine ou de l'Inde.
La coopération sud-sud : Tunisie-Afrique subsaharienne serait une véritable source d'inspiration et d'opportunités culturelles et économiques pour une nouvelle Afrique émergente, industrielle, et verte.
* (Expert militaire en études stratégiques et analyste en sécurité)


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