Les arts graphiques, les activités paramédicales et pharmaceutiques ainsi que le commerce ouvrent de nouveaux horizons pour les jeunes à la recherche d'une formation qui leur garantisse un emploi ou les aide à monter leurs projets personnels Le secteur de la formation professionnelle connaît ces dernières années une mutation appréciable non seulement en Tunisie mais également dans plusieurs pays du monde. En effet, compte tenu des changements opérés au niveau du tissu économique et industriel, des métiers ont vu le jour, d'autres ont été consolidés alors que certaines spécialités n'ont plus droit de cité. La Tunisie dispose, certes, d'une infrastructure assez solide en matière de centres de formation professionnelle répartis à travers les régions du pays, mais cela n'est pas suffisant pour former de bons spécialistes capables de s'intégrer facilement dans le monde du travail et satisfaire les besoins de l'entreprise. Plusieurs chefs d'entreprise se plaignent d'ailleurs du manque de main-d'œuvre spécialisée dans certains postes-clés dans le domaine de l'industrie malgré le nombre important de jeunes diplômés qui terminent chaque année leur formation. C'est dire qu'il existe un certain déphasage entre les besoins de l'entreprise et le contenu dispensé au sein de ces centres. Pourtant, nombre de chefs d'entreprise ont été impliqués par le passé dans la préparation des programmes de formation, et ce, dans le but de mieux cibler les besoins en main-d'œuvre, mais les résultats n'ont pas toujours été à la hauteur des ambitions formulées puisque l'on compte, d'un côté, de nombreux chômeurs diplômés et, de l'autre, des entreprises qui ne trouvent pas les compétences dont elles ont besoin. Potentialités de développement réelles Récemment, le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle a défini des spécialités de formation dans les secteurs des services et des industries diverses qui pourraient ouvrir des horizons devant les jeunes formés qui souhaitent intégrer la vie active par voie de recrutement dans une entreprise —encore faut-il attendre les offres d'emploi ou frapper aux portes— ou, mieux, en montant son propre projet. En tout cas, ces deux secteurs présentent actuellement des potentialités de développement réelles avec une possibilité d'y investir. Ainsi, 28 spécialités —chacune étant dispensée dans un centre de formation— sont disponibles dans ces secteurs, considérés comme prometteurs. Parmi ces centres, 6 délivrent à la fin des cours un certificat de compétence, 6 un certificat d'aptitude professionnelle (CAP), 13 un brevet de technicien professionnel (BTP) et 3 un brevet de technicien supérieur (BTS). Au cours de l'année 2012, le nombre de diplômés a été de l'ordre de 201 contre 1.328 stagiaires. Les spécialités disponibles concernent les arts graphiques, les activités paramédicales et les industries pharmaceutiques, la coiffure et l'esthétique, les services divers... Dans les arts graphiques, le jeune peut obtenir un certificat de compétence en tant qu'agent d'impression ou relieur manuel. La formation pour le BTP permet de devenir technicien en pré-impression, en impression ou en finition des travaux d'impression. Le candidat peut également choisir de devenir un technicien en sérigraphie. Quant au BTS, il donne la possibilité au candidat de se former en tant que technicien supérieur en industries graphiques, en techniques de communication graphique (option multimédia ou prépresse). Dans le domaine des activités paramédicales et des industries pharmaceutiques, la formation pour le CAP prépare les futurs aides-préparateurs en pharmacie et les agents en prothèse dentaire. Le BTP ouvre la voie aux candidats qui souhaitent devenir techniciens en prothèse dentaire, aux techniciens préparateurs en pharmacie, aux préparateurs en laboratoire de biologie médicale et aux auxiliaires de vie. Dans le domaine de la coiffure et de l'esthétique, un certificat de compétence prépare le candidat à la spécialité d'aide-coiffeur alors que les cours du CAP forment les futurs coiffeurs-maquilleurs, les aides-esthéticiens... Ceux qui optent pour le brevet de technicien en esthétique peuvent préparer leur BTP. Dans le domaine des services divers, le candidat peut, en préparant seulement le certificat de compétence, devenir vendeur d'articles de bonneterie et d'habillement ou de pièces de rechange automobiles. Il peut également choisir de devenir aide-magasinier. Les cours du CAP donnent la possibilité aux apprenants d'avoir les compétences de vendeur-caissier étalagiste ou d'assistant d'éducation de la prime enfance alors que les cours du BTP forment les animateurs de jardins d'enfants, les techniciens de surveillance à distance ou de sécurité et d'accueil. Le même niveau de diplôme est assimilé aux techniciens des industries des procédés en chimie. Autant de spécialités proposées aux jeunes qui désirent se former pour avoir une qualification leur permettant de décrocher un emploi. Les projets d'imprimerie, de coiffure et d'esthétique ainsi que les activités paramédicales et pharmaceutiques ouvrent la voie aux candidats à l'emploi pour monter aussi leurs propres projets en bénéficiant des aides financières et de l'assistance pédagogique ainsi que l'accompagnement pour réussir les nouvelles affaires. Les associations de développement devraient poursuivre leurs activités en matière de micro-crédit pour multiplier les projets dans toutes les régions sans encombrer ces promoteurs débutants qui n'ont pas encore de grandes possibilités de financement.