Pour les cinq premiers mois de l'année 2013, le total des investissements déclarés dans l'industrie est passé de 1.503,6 à 1.759,9 millions de dinars (MD). Soit une progression de 17% par rapport à l'année 2012. Cependant, les investissements déclarés dans les régions de l'Est ont diminué de 28,2% et progressé de 161% dans les régions de l'Ouest du pays. Force est donc de relever que l'objectif d'une plus grande vitesse de convergence régionale est loin d'être atteint. Même si pour les zones de développement régional, l'investissement a augmenté de 71,8%. C'est à croire que le secteur privé est encore peu enclin à aller investir dans les régions intérieures du pays. Ces régions continuent sans doute encore de manquer des principales composantes qui font qu'un environnement devienne attractif et propice à l'investissement. A cet égard, même les compétences et les ressources humaines originaires de ces régions préfèrent souvent migrer vers d'autres régions considérées un peu plus clémentes et porteuses d'avenir! Là n'est cependant pas la raison fondamentale qui fait que les investisseurs se détournent un peu de ces régions. La raison est d'ordre culturel. Nos investisseurs sont trop frileux. Ils ont longtemps été habitués au confort que leur procurent les régions côtières. Ils ont aussi pendant longtemps été habitués à ce luxe que leur offre l'Etat providence à tel point qu'ils étaient parmi les plus craintifs face au spectre de la libéralisation de l'économie nationale et de son ouverture aux titans de l'économie mondiale. Quand ils avaient cherché à développer leurs activités, c'est vers l'Europe toute proche qu'ils s'étaient tournés: un terrain familier, maintes fois pratiqué, et offrant toutes les facilités et autres commodités... Il n'y a qu'à voir leur réticence à aller prospecter le marché africain, pourtant fort prometteur. Du continent africain, ils vous parleraient volontiers en termes de risques et d'aventure...bref, d'une aventure risquée! Leur réticence à aller investir dans les régions intérieures semble procéder un peu de cet ordre. Le nouveau code de l'investissement est, il faut le dire, bien plus qu'un code d'incitations fiscales et financières. Il est porteur de dispositions à même d'inciter le secteur privé à élargir les horizons. S'il donne enfin un sens à l'acte d'investir, il n'intègre toutefois pas les composantes «risque» et «aventure» qui sont intrinsèques à tout acte d'investissement. Ce serait d'ailleurs trop demander...