L'Union tunisienne des jeunes travailleurs (Utjt) a tenu, hier matin aux Berges du Lac à Tunis, sa troisième rencontre sur le dossier des chômeurs, sous le signe «Suis-moi, tu auras un emploi». Un slogan qui, au regard des jeunes demandeurs, peut être sujet aux interprétations, quitte à leur apporter de fausses promesses. Mais le secrétaire général de l'Utjt, M. Chedhly Hammas, était aussi clair que direct. D'emblée, en tentant de dissiper le flou, il leur avait annoncé des nouvelles sur les offres d'emploi supposées garanties. Devant un jeune auditoire, venu de tous bords, muni de dossiers et d'idées de projets en suspens, M. Hammas a ouvert grande la porte aux chances d'intégration et de recrutement, notamment dans le secteur privé. C'est que le groupe industriel propre à l'homme d'affaires Lotfi Abdennadher s'est déclaré prêt à venir en aide aux chômeurs, sous la tutelle de l'Utjt. En fait, plus de 1.600 postes d'emploi leur seront, à l'en croire, fournis à travers les différentes entreprises privées en la possession dudit investisseur, situées à Bizerte, Souassi (Mahdia), à Kasserine et à Gabès. «Il s'agira là de recrutements directs sur dossier qui vont toucher les jeunes concernés et ceux qui se montrent intéressés de travailler partout, dans n'importe quelle région du pays...», a-t-il encore ajouté. Il a rassuré que l'Union ne ménagera pas d'effort pour aller défendre tous les jeunes postulants et de faire en sorte que les chances soient égales. «Suis-moi, tu auras un emploi n'est pas un slogan creux, mais bien une réalité palpable. Nous serons à la hauteur de nos promesses», affirme-t-il. Et M. Hammas de continuer, en toute confiance, d'exposer aux jeunes les autres solutions à leur apporter dans les jours et semaines à venir. Pour preuve, la convention de partenariat bilatéral qu'il compte incessamment signer avec le ministère des Affaires de la femme et de la famille, portant sur l'assistance des jeunes artisanes à créer leurs propres projets. Sur cette lancée, l'accent a été également mis sur la micro-finance pour encourager davantage l'initiative privée, comme voie de recours salutaire. Cependant, l'investissement régional donne à penser à toutes les commodités nécessaires d'une infrastructure de base appropriée. D'ailleurs, comme l'a rappelé le représentant du ministère du Développement et de la Coopération internationale, M. Bahri Cherif, il y a actuellement un programme de création d'un réseau de zones industrielles, à raison d'une dans chaque délégation. De même, une cellule de soutien et d'encadrement au sein du ministère a été mise à la disposition de nouveaux promoteurs qui veulent investir dans les régions intérieures. Cela permet, selon lui, de revoir à la baisse le flux massif de diplômés chômeurs en Tunisie. Toujours est-il que l'autofinancement déçoit les volontés d'investissement et freine les initiatives d'installation à compte propre. Afin d'y parvenir, le ministère, a-t-il relevé, a mis à la disposition de ces jeunes un fonds d'amorçage de 5 millions de dinars destiné à accorder des prêts sans intérêt, en guise de frais d'autofinancement, à raison de 10% de la valeur du projet dont le montant ne doit pas dépasser 50.000 dinars. Cela, bien entendu, en étroite coopération avec la Banque tunisienne de solidarité (BTS). «C'est un programme spécifique de développement intégré qui concerne, en premier lieu, quelque 90 délégations dites prioritaires pour soutenir l'économie solidaire», a-t-il indiqué. Dans cet ordre d'idées, M. Fayçal Zahar, représentant du ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi, a focalisé son intervention sur le système de microcrédit, un mécanisme d'appui au financement aux micro-projets. «Parmi les 65.000 demandes de création de projets parvenues au ministère et dont la valeur de chacun ne dépasse pas 5.000 dinars, seulement 5.000 jeunes demandeurs vont en profiter, faute d'une enveloppe de financement suffisante (20 millions de dinars)», a-t-il avoué, soulignant que même 5.000 dinars ne suffisent pas pour monter un projet productif. Et d'interpréter que «Suis-moi, tu auras un emploi» signifie aussi une orientation vers la facilitation d'accès à l'emploi, et cela requiert la conjugaison de tous les efforts. Le secrétaire général de l'Utjt a appelé à l'activation du fonds de chômage dont le projet de loi est jusque-là sur le bureau de l'ANC. La parole a été ensuite donnée aux jeunes présents.