Groupements de développement agricole : pour une implication du consommateur à la bonne gestion de l'eau Dans le cadre du projet intitulé «l'utilisation durable de l'eau dans le Bassin méditerranéen» financé par le programme ENPI-CBCMED (www.swmed.eu), le centre des recherches et technologies des eaux, pôle technologique de Borj Cedria (CERTE) a organisé, récemment, un atelier consacré à la gestion locale des eaux et la bonne gouvernance ainsi que les différentes manières de la mise en pratique de ces notions, et auquel ont pris part, en nombre, différentes parties concernées par le sujet, notamment des représentants des secteurs public et privé, des experts, des chercheurs et des acteurs de la société civile. Les participants se sont accordés à juger que seulement le tiers des groupements de développement agricole (GDA) fonctionnait d'une manière satisfaisante. Les deux-tiers restants rencontrent des problèmes au niveau de l'exploitation et de la distribution de l'eau dans différentes zones engendrant ainsi des perturbations au niveau de la consommation de l'eau. Les causes de ces dysfonctionnements vont de l'absence de toute implication du consommateur dans les questions relatives à la bonne gestion ou à la prise de décision en matière d'exploitation des eaux, au manque flagrant en matière d'équipement requis, en passant par l'absence d'encadrement, de contrôle et de suivi des activités des différentes unités, sans oublier l'absence des éléments de base pour une gestion efficiente des eaux. Dans ce contexte, la gestion locale des eaux et, précisément, la bonne gouvernance qui lui est rattachée se présentent comme une priorité à étudier d'une manière pratique et scientifique. L'atelier organisé par le CERTE a, à cet effet, évoqué deux éléments nécessaires pour une bonne gouvernance, à savoir le droit d'accéder à l'information et celui de participer à la prise de décision. Des éléments de mesure des pratiques démocratiques Le droit d'accéder à l'information est un droit fondamental permettant de garantir les principes de légitimité et de transparence. Il est, en outre, un moyen d'évaluer la mise en pratique de la démocratie au sein d'une société, ce qui requiert un effort général de la part des différentes parties concernées, d'une manière directe ou indirecte, qu'elles soient rattachées aux instances gouvernementales telles que ministères ou administrations, aux organismes de recherche mettant le droit de leurs études à la disposition de leurs partenaires et utilisateurs ou encore de la société civile. Les experts ont souligné la difficulté qui caractérise la recherche de l'information en matière d'eau et ont insisté sur l'absence d'harmonie dans la présentation d'une même information au sein d'un même organisme et entre des structures distinctes. Ils ont relevé le manque d'informations brutes ou analysées. Les participants ont jugé nécessaire de créer une structure permettant la quête, la collecte, l'évaluation et la mise à jour des données, afin de faciliter l'accès à l'information et de développer les ressources humaines et financières nécessaires à une offre d'informations de qualité tant par leur nature que par les moyens technologiques mis à disposition pour leur recherche, leur collecte, leur traitement, leur diffusion et les moyens d'y accéder, tout en prenant en compte les impératifs découlant des considérations locales.