« Construction d'une vision commune pour la gestion des ressources en eaux souterraines en Tunisie », c'est le thème d'un atelier par le centre international des technologies de l'environnement de Tunis vise comme l'a précisé le Pr. Dionysis Assimacopoulos coordinateur du projet INECO à « renforcer l'alliance entre l'équipe de recherche de l'INECO et les intervenants locaux en Tunisie par débattre du problème focal de gestion de l'eau rencontré dans la région, promouvoir le développement d'un processus où les gains de chaque contribuant à une meilleure compréhension du problème et un aperçu sur la façon dont les autres participants voient le problème, initier la participation des parties prenantes dans la détermination, la définition et l'évaluation d'autres instruments économiques et institutionnels en vue de l'atténuation du problème. Cet atelier servira de forum de discussion sur les problèmes et les difficultés rencontrées par les parties prenantes. Il offrira aux participants l'occasion de partager leurs expériences, leurs connaissances d'idées, les préférences, les espoirs, les craintes, les opinions et les valeurs. » L'INECO ajoute le Pr. Dionysis « est une action de coordination du projet soutenu par la commission européenne à travers le 6ème programme cadre, adressant des mesures spécifiques à l'appui de la coopération internationale. Ce consortium regroupe 14 institutions de 10 pays méditerranéens dont La Tunisie. Notre objectif est d'introduire une approche interdisciplinaire de la gestion de l'eau en s'appuyant sur l'intégration des trois aspects principaux : l'environnement, l'économie et la société. Il est vrai que la rareté de l'eau en Tunisie est en train de devenir un problème préoccupant en raison de la hausse du niveau de vie, l'urbanisation et l'agriculture et cet atelier qui se tient à Nabeul vise à développer avec les pays membres de l'INECO un esprit constructif engagé pour la gestion intégrée des ressources en eau et de jeter les bases pour parvenir à une compréhension commune de ce que sont les vrais problèmes et la manière dont ils pourraient être traités dans un commun accord »
La surexploitation des eaux souterraines : La consommation de l'eau ne cesse d'augmenter ces dernières années en Tunisie en raison de la croissance de la demande, l'urbanisation accélérée et le développement agricole et comme l'a précisé MAhmed Bouzid consultant à la CITET « La consommation de l'eau nous préoccupe. Les agriculteurs continuent à surexploiter les nappes phréatiques. Ce qui a a abouti au problème de l'épuisement des eaux souterraines et de la salinisation. A l'heure actuelle, 71 des 273 nappes phréatiques sont surexploitées à un taux de 146% tandis que les eaux souterraines représentent près de 52% du total des ressources en eau renouvelables. » Cette surexploitation est principalement imputable à l'exploitation illégale des forages pour la plupart creusés par les agriculteurs à des fins d'irrigation, au creusage et à l'équipement des puits d'une façon illégale, à l'extraction des eaux souterraines non mesurée, à la gestion irrationnelle de l'utilisation des eaux souterraines, au faible coût d'exploitation des eaux comparé à d'autres sources, au manque de contrôle et de réglementation, au faible efficience de l'utilisation de l'eau spécialement en irrigation, au mode de cultures à usage d'eau intensif, à la capacité technique limitée des agriculteurs et à l'absence d'une stratégie et d'une planification intégré dans le secteur agricole.
Pour une utilisation rationnelle et réglementée des ressources en eau : Face à cette consommation sans cesse galopante des ressources en eau, il est urgent comme l'a expliqué M.Bouzid : « Rationaliser la gestion des ressources en eaux souterraines en contrôlant et réglementant le forage des puits, mesurer les extractions des eaux souterraines, promouvoir une utilisation efficace des eaux souterraines. Ceci nécessite une augmentation du prix de l'exploitation des eaux souterraines pour les propriétaires des puits. Le forage de ces puits devra être soumis à un permis dans tous les cas. Il faudra en outre encourager l'application des techniques d'irrigation efficaces et offrir des incitations vers des méthodes de cultures moins intensives, l'utilisation d'autres sources d'approvisionnement en eau telles que les eaux usées traitées, le renforcement des capacités techniques des agriculteurs » Des campagnes de sensibilisation sont nécessaires pour la bonne gestion de l'eau. Jean Marc Berland chef du projet à l'office international de l'eau à Paris appelle à une sensibilisation des intervenants en leur montrant les techniques qui permettent d'économiser l'eau. Le rôle des associations est primordiale pour atténuer cette surexploitation des eaux et leur utilisation rationnelle. C'est le cas par exemple en France des agences de l'eau françaises où se retrouvent les différents usagers, les agriculteurs, les industriels et les représentants d'usagers domestiques qui se mettent autour de la table en discutant des travaux à faire et des tarifs de l'eau à fixer. L'implication de l'administration est souhaitable pour une bonne approche en matière de gestion de l'eau.