Dans le dossier Hached remis par le président Hollande à la famille du leader syndicaliste, un document lève le voile sur un lourd secret. Les services de renseignements français (Sdece) sont impliqués dans l'assassinat du 5 décembre. Tunis. Télégramme du 16 mai 1952. Envoyé à18h27. Reçu à 23h40 « Tous ceux qui connaissent les affaires tunisiennes associent dans la même responsabilité et dans une action commune Bourguiba et Farhat Ached. Je crois donc devoir poser nettement au gouvernement la question de savoir si nous devons nous laisser déborder par le second après avoir jugulé le premier. Pour moi, mon opinion est faite : seule l'annihilation de Farhat Ached permettra d'avoir le calme...». C'est sur ces mots sans ambiguïté aucune, durs et fermes, que le résident général Jean de Hauteclocque conclut un long télégramme «très urgent», destiné à son ministre des Affaires étrangères.