Les Tunisiens peinent aujourd'hui à voyager, à voir grand et à retrouver le chemin de l'Afrique Alors que les nations désireuses de lendemains meilleurs multiplient les opportunités en procédant à nouer des relations économiques développées avec les contrées africaines les plus prometteuses économiquement, l'inertie semble atteindre son apogée chez nous. En effet, nul ne peut nier que les échanges commerciaux de la Tunisie avec les pays africains, à titre d'exemple, sont, aujourd'hui, très timides pour ne pas dire au point mort. Pourtant, Pline l'Ancien, écrivain et naturaliste romain du 1er siècle, a dit un jour que «les Puniques inventèrent le commerce». C'est que le commerce a de tout temps été à l'origine de la croissance et du développement de Carthage. Toujours est-il que les Carthaginois étaient de grands explorateurs et d'habiles commerçants, eux, qui, tout comme leurs ancêtres phéniciens, organisèrent de grandes expéditions maritimes, dont la plus célèbre demeure celle du Périple d'Hanon. Ce dernier partit, faut-il rappeler, de Carthage au Ve siècle avant J-C (Jésus Christ) pour atteindre les côtes occidentales de l'Afrique, passant par les colonnes d'Hercule. Durant ce périple, l'homme a exploré maintes contrées africaines avant de débarquer à l'actuelle Côte d'Ivoire. D'ailleurs, s'exprimant à propos de son exploit, un grand explorateur disait: «Jamais, si ce n'est dans les mythes, un marin n'avait accompli un tel périple». De là, compte tenu d'une histoire riche en exploits, la question est de savoir pourquoi les Tunisiens peinent aujourd'hui à voyager, à voir grand, à retrouver le chemin de l'Afrique et du reste des régions émergentes de ce globe. Chercheraient-ils vraiment le gain facile ? Sinon, seraient-ils en panne d'intelligence stratégique ? La plupart des économistes avérés l'admettent : le siècle que nous vivons est, à bien des égards, celui de l'Afrique. Toutefois, l'on continue à tourner le dos à ce continent qui regorge d'importantes richesses naturelles. Que ce soit par ignorance ou par outrecuidance, une telle passivité n'est point permise pour une nation qui cherche à renaître de ses propres cendres. Se rattraper, quoique d'une manière tardive, est bien plus qu'une nécessité. Car dans le recroquevillement il n'y a pas de salut.