Le prochain gouvernement devra se concentrer sur des objectifs précis, à savoir « arriver aux élections, lutter contre le terrorisme, surveiller le financement des partis et des associations et appliquer plus rigoureusement les lois de l'Etat» Le comité de médiation composé de Abderrazak Kilani, ancien bâtonnier, Mokhtar Yahyaoui, juriste, et Taoufik Ouannès, juriste et ex-haut fonctionnaire onusien, a déclaré, à l'issue de sa rencontre hier à la Kasbah avec le chef du gouvernement, que « les différents acteurs politiques sont dans leur grande majorité d'accord sur la nécessité de préserver l'Assemblée nationale constituante afin qu'il n'y ait pas de vide juridique». Lors de la première phase de la transition démocratique nous avions accepté que le gouvernement soit conduit par des personnes comme Mohamed Ghannouchi et Foued Mebazaâ, hommes de Ben Ali, car le souci était à l'époque de préserver la continuité de l'Etat. Aujourd'hui, nous devons faire preuve de la même intelligence en préservant l'ANC», explique Abderazek Kilani. Le comité a expliqué que quelle que soit la nature du prochain gouvernement, il devra se concentrer sur des objectifs précis, à savoir «arriver aux élections, lutter contre le terrorisme, surveiller le financement des partis et des associations et appliquer plus rigoureusement les lois de l'Etat ». L'ancien bâtonnier a par ailleurs invité différents protagonistes de la scène politique à observer un «cessez-le-feu médiatique et un moratoire sur les sit-in». « Merci pour l'effort, mais ce n'est pas une bonne idée dans le contexte actuel », c‘est ce qu'a répondu grosso modo le chef du gouvernement Ali Laârayedh à Ahmed Rahmouni, président de l'Observatoire tunisien pour l'indépendance de la magistrature,reçu hier à la Kasbah, en compagnie de quelques figures politiques et culturelles, en tant que chef de file de l'initiative de « protection du processus de transition démocratique ». Les instigateurs de l'initiative qui préconise la transformation du gouvernement actuel en un gouvernement d'expédition des affaires courantes vise, selon Slaheddine Jourchi, à montrer de la bonne volonté et à amorcer ainsi le débat national. « Le chef du gouvernement nous a écoutés avec beaucoup d'attention, mais a émis des réserves quant au concept de gouvernement d'expédition des affaires courantes, car, selon Ali Laârayedh, mais également d'autres protagonistes, un tel gouvernement affaiblirait l'Etat, surtout que le pays doit faire face à la menace terroriste», explique Ahmed Rahmouni. Même si personne ne souhaite l'affirmer de façon claire, il semble que ni les légitimistes ne sont en mesure de préserver le gouvernement et surtout sa présidence sans changements significatifs, ni l'opposition n'est en mesure de tenir bon dans sa demande initiale de dissoudre l'Assemblée nationale constituante.