Les zones de développement régional accaparent des investissements d'une valeur de 1.352,4 MD, soit un accroissement de 58,9%. Du chemin reste encore à faire pour améliorer le climat des affaires qui s'est beaucoup détérioré au cours des derniers mois, ce qui a contraint plusieurs chefs d'entreprise aussi bien tunisiens qu'étrangers à délocaliser vers d'autres pays plus stables. Mais cela n'a pas empêché d'autres investisseurs résidents ou non d'investir en Tunisie. L'attraction de nouveaux investissements passe d'abord par le renforcement de la sécurité dans toutes les régions et de poursuivre les travaux de développement de l'infrastructure de base et des équipements collectifs afin de permettre aux différentes entreprises de fonctionner dans des conditions normales. La visibilité politique pour les années à venir est également nécessaire pour l'investisseur qui a besoin d'avoir une idée claire sur le système politique, la date des élections et les stratégies arrêtées dans le domaine économique pour prendre ses décisions en toute connaissance de cause. D'après les chiffres disponibles, les intentions d'investissement dans les industries manufacturières déclarées du mois de janvier au mois de juin 2013 ont été d'une valeur totale de 2.154,4 MD contre 1.750,8 MD à la même période de l'année précédente, soit une évolution de l'ordre de 23,1%. Au cours de cette période, la situation politique et sociale a pourtant poursuivi ses perturbations caractérisées notamment par les agitations sociales et l'arrêt des activités de certaines unités de production. Mais certains investisseurs croient encore en la capacité de la Tunisie de résister aux effets négatifs de la crise. Matières premières pour les pays voisins Malgré les potentialités des industries agroalimentaires, les intentions d'investissement déclaré ont connu une baisse de 3,6% passant de 792,5 MD au cours des six premiers mois de 2012 à 474,7 MD à la même période de cette année. Les atouts de ce secteur s'expliquent notamment par les grandes possibilités d'exportation sur les marchés internationaux des produits comme l'huile d'olive, les produits biologiques et ceux provenant de l'aquaculture, en plus des conserves. La demande est très importante aussi bien au niveau du marché local qu'au niveau du marché étranger. Par contre, une importante évolution des intentions d'investissement de l'ordre de 137,2% a été enregistré dans le secteur des industries des produits de bâtiment, de la céramique et du verre. La valeur est estimée au cours de ce premier semestre à 616,5 MD contre 259,9 MD. Face à la demande effrénée en produits de construction, il est normal que les investisseurs s'intéressent à ce secteur qui peut fournir des matières premières aux pays voisins comme la Libye et l'Algérie qui constituent des marchés à forte capacités de consommation. L'un des secteurs les plus performants en Tunisie est sans doute celui des industries mécaniques et électriques dont l'évolution des intentions d'investissement est de 54,7% au cours de ce premier semestre. Les unités étrangères établies dans notre pays depuis des années ont apporté le plus nécessaire dans ce secteur qui se distingue par une valeur ajoutée élevée, ce qui le rend compétitif. Des investisseurs comptent tenter leur chance dans notre pays pour installer d'autres unités de production dont les produits sont destinés essentiellement au marché extérieur. Nouvelles créations Les intentions d'investissement dans les industries chimiques est de 65,1%. C'est un bon signe qui signifie que ce secteur dispose encore de potentialités de production non encore exploitées. La demande en ces produits provient notamment des unités industrielles reparties à travers le monde. Par contre, les intentions d'investissements dans les industries du textile et de l'habillement ont chuté de 15,8% contre une baisse plus importante de 81,8% dans les industries du cuir et des chaussures et une régression de 26,8% dans les industries diverses. Ces secteurs comptent déjà plusieurs unités de production avec un rythme de production variable et des volumes d'exportation qui dépend d'une entreprise à une autre. La valeur des investissements relevant de nouvelles créations est de 1.635,6 MD, ce qui correspond à une évolution de 39,4% par rapport au premier semestre de l'année écoulée. Il s'est avéré aussi que 584,1 MD des intentions d'investissement dépendent d'entreprises totalement exportatrices alors que 1.570,3 MD relèvent d'entreprises commercialisant pour le marché local. Les investissements dont la valeur est de plus de 5 MD totalisent des fonds de l'ordre de 1.438,4 MD soit une évolution de 65,6%. Quant aux investissements totalement étrangers, ils totalisent 258,1 MD avec une diminution de l'ordre de 29,8% alors que les investissements mixtes sont d'une valeur estimée à 812,3 MD. Les promoteurs commencent à s'intéresser aux régions de l'intérieur mais c'est toujours celles du littoral qui ont la part de lion. En effet, la valeur des investissements dans les régions de l'Est est de 1.181,1 MD avec une diminution de 10,8% alors que la valeur des investissements dans les régions de l'Ouest pour une valeur de seulement 973,3 MD correspondant, cependant, à une évolution de 127,8%. Les zones de développement régional accaparent des investissements d'une valeur de 1.352,4 MD soit un accroissement de 58,9%.