Le nombre de bacheliers tunisiens qui partent à l'étranger est de plus en plus important. L'Europe de l'Est, et surtout la Russie, reste la destination favorite des étudiants tunisiens. Entreprendre des études supérieures à l'étranger est un phénomène qui ne cesse de croître depuis des années. La baisse considérable des frais d'inscription dans les facultés étrangères a ouvert la porte à plusieurs étudiants tunisiens qui rêvent de continuer leurs études sous d'autres cieux. La Russie, destination favorite Faire médecine ou ingénierie est un rêve difficile à réaliser en Tunisie à cause de l'exigence élevée des notes. En effet, même avec 16 de moyenne au baccalauréat, un bachelier ne peut pas être certain de pouvoir rejoindre une faculté de médecine. Une solution de rechange existe toutefois : poursuivre ses études à l'étranger, et surtout en Russie, où la moyenne obtenue au Bac importe peu. Monsieur Sergueï Kuristyn, directeur du Centre russe de la science et de la culture de Tunis (CRSC), affirme qu'il y a deux possibilités pour entreprendre des études supérieures en Russie. La première consiste à percevoir une bourse étatique de la part du pays de Poutine. En effet, le gouvernement russe accorde une bourse pour quelques bacheliers tunisiens, sélectionnés sur dossier. L'avantage est donné selon l'âge du candidat, sa moyenne au Bac et la validité de son passeport (au moins un an et demi de validité). Les profils sélectionnés dépendent des exigences de la Russie. Le nombre de bourses accordées diminue d'une année à l'autre. En 2011, il était de l'ordre de 15 bourses. Cette année, seulement 3 bourses ont été octroyées. Et pour cause, les candidats à une bourse étatique sont de moins en moins nombreux. Les bacheliers qui ont obtenu une bonne moyenne au Bac préfèrent généralement continuer leurs études en Tunisie, ou se diriger vers le Canada et les Etats-Unis. Reste à mentionner que la bourse étatique russe ne concerne pas les étudiants du nouveau système LMD. Les étudiants ayant obtenu une licence ne peuvent pas poursuivre leur mastère en Russie, puisque ce pays d'Europe de l'Est utilise toujours le système MMD (Maîtrise, Mastère, Doctorat). La seconde possibilité est d'entreprendre des études payantes en Russie. Dans ce cadre, Mme Radhia Manaâ, chef de département d'enseignement supérieur et représentante officielle du groupe des universités d'Etat russes RACUS en Tunisie, affirme que de plus en plus de bacheliers tunisiens ont recours à cette option. En effet, plus de 100 bacheliers tunisiens ont poursuivi leurs études supérieures par le biais du CRSC en 2012. Cette année le nombre a déjà dépassé la centaine, alors que les inscriptions prendront fin le 30 septembre. Des frais moins élevés Il faut préciser à ce propos que les bacheliers tunisiens choisissent la Russie comme destination favorite en raison de ses frais moins chers qu'ailleurs. Les études dans les petites villes russes coûtent la somme de 3200 dollars en première année, tous frais inclus (études, foyer, assurance vie et maladie, accueil à l'aéroport, suivi...). Il faut compter entre 2000 et 2800 dollars par année durant les années d'études suivantes à entreprendre. Pour les grandes villes comme Moscou ou Saint-Pétersburg (plus en vogue), les études coûtent entre 3000 et 4500 dollars par année. Le recours au CRSC garantit l'obtention du visa et c'est le centre qui s'occupe de la traduction des papiers nécessaires via le traducteur du consulat russe. Reste à noter que les bacheliers tunisiens ont le choix de poursuivre leurs études en Russie en langue française, anglaise ou russe. La dernière option nécessite une année supplémentaire d'étude de langue russe. Outre la Russie, l'Ukraine présente presque les mêmes avantages avec les mêmes tarifs pour les bacheliers tunisiens. Il faut compter 1800 dollars pour la première année et entre 1600 et 2600 dollars pour les années d'études suivantes. La contrainte du travail associatif Par contre, le nombre de bacheliers tunisiens qui poursuivent leurs études aux Etats-Unis connaît de plus en plus une tendance à la baisse. Et pour cause, l'oncle Sam exige, outre une moyenne plutôt élevée, que les profils sélectionnés aient déjà été actifs dans le travail associatif. Une donne qui est considérée comme un obstacle pour les bacheliers tunisiens vu que nos lycéens, la plupart en tous cas, n'accordent pas d'importance au travail associatif. Fini donc l'époque où les pays d'Europe de l'Ouest (France, Italie, Espagne et Allemagne) étaient les destinations de choix des bacheliers tunisiens qui aspirent à poursuivre leurs études à l'étranger. Aujourd'hui, l'Europe de l'Est et surtout la Russie ont, grâce notamment à leurs offres imbattables financièrement ainsi qu'à la facilité d'obtention du visa, charmé les jeunes Tunisiens qui s'y rendent de plus en plus. Afin de poursuivre ses études à l'étranger, le bachelier peut aussi avoir recours aux cabinets d'intermédiation. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique reconnaît douze cabinets. Mais attention à l'arnaque parce que, toujours selon le ministère, plus de 50 cabinets exercent actuellement en Tunisie. Des cabinets qui n'ont pas eu l'approbation du ministère et qui ne cessent d'arnaquer les bacheliers qui rêvent de poursuivre leurs études à l'étranger.