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Quand on sème le vent, on récolte la tempête
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 09 - 2013


Par Adel Zouaoui
Le terrorisme est comme une grave maladie, s'il vous tombe dessus, vous aurez du mal à vous en débarrasser. Il déstructure une société, accable les esprits, ébranle l'autorité et sème la psychose. Ce qui le caractérise c'est sa force de frappe surprenante, brutale, lâche et aveugle. Bien des pays, pourtant plus développés et dotés de plus de moyens que la Tunisie, ont eu du mal à venir à bout. Les prémices annonciateurs d'une vague de terrorisme à laquelle pourrait faire face notre pays peuvent se révéler gravissimes si des décisions idoines ne sont pas prises à temps. C'est pourquoi toutes les composantes de notre société doivent être mises à contribution et redoubler de vigilance. La lutte contre le terrorisme est par conséquent l'affaire de tous : Etat, associations, société civile, partis politiques et citoyens lambda. Mais, pourquoi la Tunisie en est-elle arrivée là, après de longues années de paisible quiétude? Certainement pas par hasard.
Plusieurs ingrédients ont rendu possible l'occurrence de ce phénomène. D'abord, la complicité passive d'Ennahdha, le parti au pouvoir et la principale composante de la Troïka, à l'endroit de certaines formations enclines à la violence, telles que les ligues de protection de la révolution et certains groupuscules salafistes, et puis les discours enflammés dans lesquels les caciques de ce même parti et certains imams partisans vomissent leur haine de tous ceux qui aspirent à plus de modernité, d'ouverture et de liberté. Rappelons ce que disait un certain Sadok Chourou, pourtant constituant à l'ANC, vis-à-vis des sit-inneurs appelant à ce que soient coupées leurs mains et jambes. Rappelons aussi les propos de Rached Ghannouchi à l'endroit des jeunes salafistes les qualifiant comme étant ses enfants ou alors le laisser-faire lors de l'attaque de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique par des jeunes fanatiques écervelés. Face à l'inquiétude et l'incompréhension générale, le parti Ennahdha, avec la complicité de ses partenaires, le CPR et Ettakattol, a souvent tenté de banaliser cette vague de violence en arguant que même les pays les plus développés ont subi et subissent encore, d'une manière épisodique, le terrorisme. Tous ces arguments avancés dans une tentative d'apaiser le courroux du peuple pourraient être pertinents si ce n'est l'état de vulnérabilité de la Tunisie et sa fragilité économique qui l'empêcheraient de faire face à de pareilles situations.
La lutte contre le terrorisme exige somme toute de gros moyens financiers et logistiques qui sont malheureusement hors de notre portée. La Tunisie est un petit pays avec des ressources naturelles bien limitées et, si par malheur le terrorisme s'y installe, il pourrait la faire happer dans une spirale de violence de laquelle il sera difficile de sortir. L'exemple du Liban est édifiant. Ce pays arabe, presque de la même taille économique que la Tunisie, a sombré dans une guerre civile qui a duré quinze longues et interminables années. Une guerre qui a mis à sang et à feu le pays des cèdres, pourtant connu pour avoir été pendant de longs siècles un havre de tolérance et de paix entre différentes communautés confessionnelles et raciales. Force est de souligner que les Tunisiens, essentiellement les jeunes, se sont insurgés contre l'injustice et la répression d'un régime corrompu qui a refusé de les écouter et de répondre à leurs attentes. Leurs revendications étaient foncièrement sociales. Ils revendiquaient plus d'opportunités de travail, l'accès au logement, aux soins, plus de liberté, de justice sociale, de développement régional et au demeurant le droit au bonheur et à la dignité. Ils ont été désagréablement surpris par un discours décalé, plutôt religieux et moralisateur. Avaient-ils besoin, au lendemain de ce qui a été communément appelé la révolution du jasmin, qu'on leur rappelle les vraies valeurs de l'Islam, qu'on les incite à prier plus ? Notre classe dirigeante aurait-elle oublié que l'Islam est profondément ancré dans notre identité depuis quatorze siècles et imprègne la moindre parcelle de notre vie? Serions-nous en train de marcher sur la tête ? Pourquoi cet acharnement et cette hâte à vouloir réislamiser une société qui n'a jamais rompu avec les valeurs de l'Islam? Pourquoi continue-t-on à nous faire croire qu'avant le 14 janvier nous étions moins musulmans que nous le sommes aujourd'hui? Qu'insinue-t-on par éveil et renouveau de l'islam qu'on brandit à tout bout de champ dans les prêches du vendredi? Pourquoi a-t-on fermé les yeux sur l'abrutissement d'une partie de nos citoyens, généralement à faible niveau d'instruction, par des obscurantistes prédicateurs qu'on ramène à coups de milliers de dollars du Moyen-Orient? Pourquoi ferme-t-on les yeux sur l'embrigadement et l'endoctrinement systématiques des enfants dans les jardins d'enfants coraniques? Et pourquoi a-t-on sciemment divisé la population tunisienne entre islamistes et laïcs, tout en sachant que toute la société se revendique fièrement de son appartenance à la culture musulmane ? Qu'on ne s'étonne donc pas, aujourd'hui, de se retrouver englué dans un tel imbroglio avec des impacts désastreux aussi bien sur notre économie que sur notre image à l'extérieur. Et qu'on ne s'étonne surtout pas de cette tempête glaciale qui nous frappe violemment après qu'on s'était échiné volontairement à semer le vent durant deux longues années, depuis l'accès des islamistes au pouvoir, un certain dimanche 23 octobre 2011.


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