«Objectif : lutter contre la nouvelle dictature qui s'installe en Tunisie», déclare Lina Ben Mheni Une dizaine de jeunes blogueurs tunisiens ont entamé, hier, une grève de la faim symbolique d'une journée. Réuni à la place des droits de l'Homme à Tunis, ce collectif cherche à s'organiser pour entreprendre une série d'actions de militantisme. «Après cette grève de la faim, les jeunes grévistes comptent s'organiser pour se tailler une place dans le paysage actuel», avance Sofien Chourabi, initiateur de ce mouvement. En effet, le but central de cette action, continue-t-il, est de regrouper les militants pour un nouveau départ. Revenant sur les faits, l'activiste a lancé cette initiative personnelle, trois jours en arrière, à quatre de ses confrères. Et l'acceptation de cette formule s'est étendue par la suite à un groupe plus important. Pour sa part, Lina Ben Mheni, fervente activiste des droits de l'Homme et des libertés, s'est montrée très inquiète de la dégradation du climat général dans le pays, «principalement la liberté d'expression, principal acquis de la révolution», insiste-t-elle. « Notre action est une alerte pour dénoncer la situation actuelle du pays, surtout les atteintes aux libertés», relève-t-elle. Et de préciser : «Nous contestons les arrestations arbitraires et les procès à l'encontre des journalistes, les activistes, les politiciens et les citoyens qui exercent leur droit à la liberté d'expression». Par ailleurs, elle a exprimé son regret quant à la dispersion des efforts des activistes, «notamment ceux qui ont lutté sous la dictature de Ben Ali et qui ont organisé ‘‘Nhar ala Ammar'', ‘‘Sayeb Salah''... », précise-t-elle. «Malheureusement, après le départ du président déchu, déplore-t-elle, nous ne sommes plus unis comme avant. D'où l'objectif de cette journée de grève, celui de regrouper toutes les énergies». « Nous prévenons le gouvernement actuel et le monde entier que nous sommes, désormais, un seul mouvement unifié et solidaire contre la nouvelle dictature qui s'installe en Tunisie », peut-on lire sur le communiqué de ce collectif.