Ce que vous allez découvrir sur nos écrans cette saison... En dehors de la 24e session des JCC (première session après la Révolution) en Novembre 2012 et la Palme d'or du Franco-Tunisien A. Kéchiche en Mai 2013, la dernière saison culturelle ne s'est pas vraiment distinguée par des événements cinématographiques exceptionnels hormis les sorties attendues de quelques longs-métrages qui, finalement, n'ont pas apporté grand-chose dans leur majorité, sur le plan artistique. Qu'en est-il alors de la nouvelle saison que nous entamons ce mois-ci ? Malgré les difficultés et parfois le manque d'intérêt du grand public, un foisonnement de festivals et de manifestations cinématographiques se poursuit curieusement pêle-mêle à travers les quatre coins du pays et ce depuis 2011. Si cette année, les JCC (Journées cinématographiques de Carthage) laisseront leur place aux JTC (Journées théâtrales de Carthage), le public cinéphile n'aura que l'embarras du choix face à une panoplie d'événements et de rendez-vous cinématographiques de tout bord. Déjà, durant le mois actuel, pas moins de deux festivals internationaux : les 9es Rencontres Cinématographiques de Hergla qui se sont déroulées du 6 au 11 septembre et le 2e Festival International des Films des Droits de l'homme qui aura lieu à Tunis du 24 au 28 toujours en ce même septembre. Sans oublier la grande opération « La Route du Cinéma » qui a sillonné du 15 Août au 10 Septembre 18 villes tunisiennes. D'autres manifestations suivront tout au long de cette saison culturelle : le FIFEJ (Festival international du film de la jeunesse et de l'enfance de Sousse), les Rencontres Annuelles des réalisateurs tunisiens, les Journées du cinéma des Droits et des Libertés (16 au 25 Mars 2013), les Journées du cinéma européen, Tunis Tout Court (Soirées du court métrage tunisien), etc. Cette multiplication de manifestations cinématographiques est certes bénéfique pour le septième art en Tunisie mais elle représente surtout une alternative agréable pour un public en manque de salles de cinéma à l'intérieur du pays. Cependant, il convient de rappeler qu'il y a généralement un manque de coordination : des dates qui, parfois, s'entrecroisent, des programmations qui, souvent, se ressemblent en plus d'un manque flagrant de professionnalisme au niveau de l'organisation qui pourrait dans certains cas provoquer un effet contraire chez le public ciblé. Côté films, plusieurs sorties nationales sont annoncées cette année. Un rendez-vous dès ce lundi, en particulier pour les amateurs de comédie, avec le dernier long métrage d'Ibrahim Letaief : Hezz Ya Wezz (Affreux, cupides et stupides) qui sera à l'affiche dans les salles de Tunis, Sousse et Sfax. L'on s'attend également au mois d'octobre à la sortie de Bastardo de Néjib Belkadhi qui participe actuellement au Festival International du film de Toronto au Canada (du 5 au 15 Septembre). Par ailleurs, d'autres films sont attendus durant cette saison tels que : «A la recherche de Moheieddine» de Nacer Khémir, présent lors des dernières JCC, «Bab el falla» de Mosleh Kraiem, projeté également pendant les JCC, «La reine vagabonde» de Hmida Ben Ammar, Les petites mains de Moufida Tlatli, Tunis Blues de Lotfi Achour, «Loups et chiens» de Lassaad Dkhili .... et la liste est encore plus longue si on compte les projets de longs métrages subventionnés en 2012. Quant à la Palme d'or d'Abdellatif Kéchiche, à savoir son long métrage controversé La vie d'Adèle, il ne connaîtra pas probablement son chemin vers les salles tunisiennes pour raison de censure. Ces sorties annoncées de films tunisiens nous ramènent de nouveau à la question des salles de cinéma et à la dramatique situation de la distribution cinématographique en Tunisie. Espérons que le nouveau CNCI (Centre National du Cinéma et de l'Image) mis en place depuis maintenant une année se penchera très prochainement sur ce problème qui entrave gravement le développement d'une véritable cinématographie nationale.