Après une récession sans précédent en 2011 avec un taux de croissance du PIB à prix constants à hauteur de -1,9%, une reprise de l'activité économique s'est amorcée en 2012 avec 3,6%, malgré un contexte politique et social plus qu'incertain, avec une prévision actualisée pour 2013 du même ordre contre une projection initiale à hauteur de 4,5%. Basée sur les activités marchandes qui ont contribué en moyenne à hauteur de 76,7% à la valeur ajoutée aux prix de marché durant la période 2011-2012, cette reprise est essentiellement imputable à la résilience du secteur de l'agriculture et de la pêche (8,45% en moyenne contre 7,47% en 2010) et d'autres secteurs conventionnellement compétitifs: -De l'industrie manufacturière (16,31% en moyenne contre 16,83% en 2010), tels que essentiellement les industries agroalimentaires (2,95% en moyenne contre 2,92% en 2010), les industries textiles, habillement et cuir (3,23% en moyenne contre 3,35% en 2010), les industries mécaniques et électriques (5,48% en moyenne contre 5,45% en 2010), -De l'industrie non manufacturière (12,54% en moyenne contre 12,51% en 2010) avec essentiellement les bâtiments et génie civil (4,07% en moyenne contre 4,16% en 2010), -Des services marchands (40,74% en moyenne contre 41,13% en 2010), tels que le commerce (7,97% en moyenne contre 7,74% en 2010) et le tourisme (4,31% en moyenne contre 4,99% en 2010). Toutefois, les taux de croissance affichés durant la période de transition dénotent aussi une prépondérance plus accrue des services d'administration publique dans les activités non marchandes (16,78% en moyenne contre 15,06% en 2010) ainsi que la récession ou déclin transitoire des contributions d'autres secteurs productifs à la valeur ajoutée, et en particulier des industries chimiques (1,47% en moyenne contre 2,06% en 2010) et des mines (0,45% en moyenne contre 0,77% en 2010). Une lecture complémentaire des taux de croissance respectifs des valeurs ajoutées par secteurs d'activité aux prix de l'année précédente (glissement annuel en %) durant toute la période de transition de janvier 2011 à juin 2013 permet d'apporter un éclairage plus édifiant du profil du schéma de l'offre. On remarque ainsi qu'en dépit de la reprise apparente de la croissance, la période de post-révolution a été marquée essentiellement par le recul des taux de croissance de la valeur ajoutée de deux secteurs clés, en l'occurrence les mines (-52,2% en 2011 contre une reprise escomptée à 9,7% en 2013) et le tourisme (-20,7% en 2011 contre une reprise escomptée à 3% en 2013). Les services non marchands d'administration publique ont pour leur part crû à une moyenne de 6,8% contre 4,8% en 2010 et donc contribué artificiellement à la dynamique de croissance en raison des recrutements massifs dans l'administration publique (48.000 nouveaux fonctionnaires) et des augmentations substantielles des traitements et salaires publics par suite des multiples revendications salariales satisfaites par les autorités. C'est ce qui ressort aussi de la lecture des contributions sectorielles au taux de croissance du PIB à prix constants.