La situation économique actuelle du pays est, selon les experts, en nette amélioration, après une année 2011 difficile, caractérisée par une récession économique qui a enregistré un recul de la croissance et une nette décélération de certaines activités économiques Certains économistes pensent que la reprise a été amorcée en 2012 et s'y installera à partir de 2013. D'après les estimations du gouvernement provisoire, la Tunisie compte réaliser une croissance économique de l'ordre de 4,5% et même plus en 2013. Les prévisions et les grandes lignes du projet du budget économique au titre de l'année 2013 identifient les priorités qui étaient celles du gouvernement lors de l'élaboration du budget complémentaire pour l'année 2012, à savoir l'emploi, le développement régional et la promotion sociale. Quoique les priorités demeurent les mêmes, l'année 2013, par contre, verra des tensions en termes de dépenses. Aussi, les dettes, contractées depuis des années, dont la valeur s'élève à 1.200 ou 1.300 milliards, outre les augmentations des salaires dans le secteur public et les répercussions de la compensation moyennant 320MD, tomberont à échéance en 2013 et constitueront des pressions sur le budget économique 2013. L'élaboration du budget économique 2013 revêt une dimension particulière dans la mesure où il prépare l'édification d'une étape décisive et cruciale dans le processus de développement du pays. Une étape qui balise la voie de la relance économique après une année (2011) rude et le démarrage de l'élaboration d'un nouveau modèle de développement global et inclusif, outre la projection d'une nouvelle vision du développement régional plus équitable et décentralisé. Les fondements de cette vision contribueront à la concrétisation de la stabilité sociale et politique, la reprise de l'activité économique et la durabilité de la croissance. Dans la préparation du budget économique 2013, les experts ont pris en considération les perspectives économiques mondiales caractérisées par un recul de la croissance durant le premier trimestre de l'année 2012 et par une perturbation des prix des carburants malgré la régression des pressions sur les prix des produits de base. Des indicateurs positifs durant les premiers mois de 2012 Des indicateurs positifs ont été enregistrés au cours des premiers mois de l'année 2012, projetant un début de relance progressive de l'économie nationale et de la redynamisation des secteurs du tourisme, du transport, des mines et des énergies. Cette dynamique de croissance a été accélérée après l'adoption par le gouvernement d'une politique économique expansionniste visant à sortir graduellement de la situation difficile post-révolutionnaire avec le minimum de dépenses. Une politique dont les mesures et les dispositions ont apporté des solutions idoines aux entreprises en difficulté. Néanmoins, et à partir du mois d'avril dernier, un léger ralentissement est enregistré au niveau du rythme des échanges commerciaux, dû à la réticence de la demande extérieure en direction de la Tunisie et aux pressions sur les équilibres financiers. Sur le plan social, la première période de l'année a été marquée par une baisse du nombre des grèves, à raison de 32%, durant les cinq premiers mois de 2012. Cette amélioration est observée notamment après le démarrage des négociations sur les augmentations salariales et du dialogue social avec l'UGTT, qui aboutira prochainement à l'élaboration d'un contrat social entre les différentes parties. D'un autre côté, le PNB a évolué de 4,8% au cours du premier trimestre de 2012, concourant ainsi à l'augmentation de la valeur ajoutée dans les secteurs agricoles et de la pêche (2,9%) et dans le secteur des industries non manufacturières (2,1%). De plus, la production de l'électricité a évolué de 10,3% durant les quatre premiers mois de l'année contre 2,3% en 2011, et celle des phosphates de 32,8% contre une baisse de 70,2% l'année dernière. Ceci, outre l'évolution de la valeur ajoutée dans les secteurs des industries manufacturières (4,6%) et de services (6,7%). Néanmoins, les résultats préliminaires enregistrés durant la même période (quatre premiers mois de l'année 2012) montrent une progression de l'indicateur du produit industriel de l'ordre de 2,3%, évolution due à la baisse du taux de croissance dans les secteurs des industries manufacturières, essentiellement celles destinées à l'exportation. Volet investissement, la période écoulée a enregistré une augmentation importante des importations des produits de construction (12,1%), une évolution des ventes du ciment dans le marché intérieur (9,2%) et des IDE (44,6%) qui atteindront 1.121,2MD, notamment dans les secteurs de l'énergie et des industries manufacturières. Dans le domaine de l'emploi, il a été décidé la révision des programmes et des politiques actives de l'emploi, outre la restructuration du FNE pour relier ses interventions avec la création des postes d'emploi permanents. Par ailleurs, la loi de recrutement dans la fonction publique mise en place depuis le mois de juin 2012 touchera environ 25 mille nouveaux agents et cadres, qui seront recrutés progressivement dans le secteur public d'ici la fin de l'année en cours. Les indicateurs ont montré, aussi, que le taux de chômage a régressé de 8% durant le premier trimestre de 2012, par rapport à la même période de l'année dernière. Les prévisions de l'année 2012 Concernant les échanges commerciaux durant le premier semestre de 2012, ils ont évolué de 4,5%. Idem pour les importations qui ont bénéficié d'une augmentation de l'ordre de 14,8%. Quant à l'indice des prix à la consommation, il a évolué de 5,5% au cours des sept premiers mois de 2012. Compte tenu des résultats enregistrés durant les premiers mois de l'année 2012 et d'après la relance progressive des secteurs du tourisme, du transport, des mines et des carburants, contre un rétrécissement de la production industrielle dans les secteurs destinés à l'exportation, il a été décidé l'actualisation des prévisions de l'année 2012, et ce, en vue de garantir une croissance positive , liée à la rationalisation des prix et à la préservation des équilibres globaux de l'économie. Les résultats attendus pour cette année seront axés sur l'évolution du PNB de 3,5% tout comme celui de la valeur ajoutée de plusieurs secteurs (l'agriculture, la pêche, les services, le tourisme, les industries manufacturières...), le développement du volume global des investissements pour atteindre 15.976,6MD, à raison de 13,4%, soit l'équivalent de 22,6% du PNB, l'augmentation des dépenses de développement à 6.400MD, soit 32%, couvrant les besoins de développement dans les régions de l'intérieur . Autres estimations, dont l'augmentation du volume des investissements extérieurs, pour atteindre 2.400MD et celui des échanges (exportations 9,1% et importation 9%), et l'évolution de l'indice des prix à la consommation de 5% au cours de l'année 2012, et ce, grâce à l'augmentation des prix des produits alimentaires.