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Autoportraits
Vendanges
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000


Par Hamma HANACHI
Quoi qu'on ait pu dire, l'autoportrait survit sous des formes modernes, complexes, mais il survit. Il n'y avait pas grande concurrence entre portraits et paysages, les deux genres ont cohabité pacifiquement, ont eu leur heure de gloire en faisant bon ménage pendant des siècles. Parmi les autoportraitistes, tout le monde connaît, au moins, quelques monuments de la peinture qui s'y sont adonnés; prenons parmi les exemples Rembrandt, Vélazquez, ou Van Gogh. Les deux premiers sont contemporains, ils ont vécu, peint à la période baroque (XVIe et XVIIe siècles). Le premier a peint plus d'une centaine d'autoportraits et tous n'étaient pas nécessairement à son avantage, mais racontaient sa vie, montraient son environnement et reflétaient son siècle. Un univers total. Dans les Ménines, tableau le plus connu de l'artiste (1656), Vélazquez a glissé son portrait en train de se peindre, pinceau à la main droite, palette et autres pinceaux à la main gauche. La toile, l'une des plus étudiées et analysées par les historiens de l'art, représente une figure complexe des jeux de miroir et la place que tient le portrait de l'artiste. Van Gogh, XIXe siècle et génie de tous les temps, était subjugué par les autoportraits de Rembrandt, il les a décrits avec passion, il avait les phrases qu'il faut pour les apprécier, ça compte. Lui, il s'est beaucoup peint aussi, une pipe au bec, à l'oreille coupée, tourmenté toujours, de face, de trois quarts, etc., il cherchait la vérité « absolue » même en se regardant, en captant l'instant où il se peint. Le genre de l'autoportrait a évolué, les artistes du XXe siècle l'ont adopté, popularisé même, mais au tournant du siècle dernier, l'abstrait a tué l'image, qui, du coup, a pris des rides, disparu. Heureusement, les arts visuels, photographie, vidéo, etc., l'ont récupéré au passage, beaucoup d'artistes en ont fait leur médium favori. On pense notamment à Urs Luthi, artiste-photographe suisse, dont le travail sur le corps questionne l'identité, le genre et le rapport à autrui. Ce qui nous a conduits à évoquer ces hauts personnages est une exposition à la galerie La Boîte à la Charguia, dirigée par Fatma Kilani, une amatrice d'art, esthète et collectionneuse d'œuvres modernes. Meryem Bouderbala, artiste contemporaine, y expose ses récents travaux, 4 séries de photos, de périodes différentes; la série intitulée « Spikédélik » montre ses autoportraits en pied. L'artiste, qui connaît bien les enjeux de l'art de l'autoportrait dans sa complexité historique et esthétique, s'est de tout temps intéressée au corps, elle n'hésite pas à confronter sa propre image à sa création, son travail se caractérise par l'importance donnée à l'humain, non pas pour montrer l'épaisseur, la densité des sentiments qui s'en dégagent, comme le faisaient les anciens, mais pour offrir une image qui exprime la meurtrissure, la blessure, le martyre. L'artiste, dont le travail est spontanément associé au corps, à son dévoilement, définit ses œuvres comme une «interrogation sur la souffrance infligée au corps au nom de Dieu... ». Douleur, corps, Dieu, tout cela ne nous renvoie-t-il pas à la représentation christique dans la peinture, à l'humanité souffrante en général. Ce qui est captivant dans ses autoportraits à la fois intimes et ouverts, c'est leur référence, à la fois à l'histoire de l'art occidental et à sa vie personnelle. Tout un programme. Aussi, dans cette série, « Spikédélik » (impression sur tissu de grande dimension 180/160 cm), on découvre l'artiste, posant debout, filiforme, au milieu du tableau, enveloppée dans des tissus et costumes régionaux de Mahdia, de Nabeul ou de Djerba, motifs décoratifs, ornements, couleurs. Photos imposantes tant par leurs dimensions que par le sujet, ni symboles ni visage d'une époque, ni regard critique, juste une composition richement décorée de plantes et autres fleurs géantes. Des œuvres qui nous rappellent les tableaux du Viennois Gustav Klimt chez qui la femme, le décor et la profusion des détails sont omniprésents. Ni regard critique sur la société, ni physionomie des lieux, le seul objet des photos, c'est l'artiste donnant son corps, un corps aux contours flottants, hiératique, sans désir, sans volonté, un corps qui pose sans expression autre que l'abandon, «Mon travail, dit-elle, tend aujourd'hui à se détacher de ses composantes matérielles».


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