L'importance de la fête de l'Aïd se révèle à Kairouan dans la précocité des préparatifs qui commencent deux à trois semaines avant le jour «J». Beaucoup de familles font l'acquisition du mouton devant être sacrifié comme le veut la tradition perpétuée depuis le Prophète Ibrahim qui devait sacrifier son fils Ismaïl, par obéissance à Dieu qui, au moment du sacrifice, lui substitua un bélier. Ensuite, on procède à l'entretien des ustensiles de cuisine et à l'achat de tous les condiments nécessaires à la préparation de plats traditionnels à base de merguez, de osben et de kadid. N'oublions pas les petits métiers qui, à cette occasion, prennent vie et corps. Tel celui des affûteurs qui, tous les ans, à l'apporche de l'Aïd Al Idha, reprennent du service. Outre les quatre boutiques permanentes situées en plein cœur de la Médina, d'autres remouleurs s'installent dans plusieurs quartiers de la ville proposant leurs services aux citoyens tout occupés à préparer la fête du sacrifice et à faire sortir les haches, les couteaux et les machettes qui ont besoin d'un coup de neuf. Ainsi à longueur de journée, on a l'occasion de voir ces artisans s'affairer, aiguisant des lames rouillées pour qu'elles deviennent coupantes et reluisantes. Mohamed Fatnassi, 48 ans, a établi des prix fixes pour affûter les ustensiles : 1d500 le grand couteau, 2D la hache et 2d500 le coutelas. Par ailleurs, on remarque dans baucoup de quartiers la prolifération d'étalages qui proposent des kanouns, des barbecues et des accessoires métalliques pour les grillades.