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La TV nationale, cet obscur objet de désir
Démission d'Imen Bahroun
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 10 - 2013

La demande de démission d'Imen Bahroun, P-DG de la télé nationale, a été refusée par le chef du gouvernement. Pour la seconde fois
«Imen Bahroun n'est plus seulement la cible des ligues de protection de la révolution et du Congrès pour la République, mais pratiquement de tous les partis politiques. Tous veulent mettre la main sur la télé, qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition... Personne ne comprend que les choses ont changé : les salles de rédaction sont devenues incontrôlables après la révolution». Les propos de cet ami proche de la famille Bahroun confirment également la présentation par la P-DG de la télé nationale de sa démission la semaine passée à Ali Laârayedh, chef du gouvernement. Une demande, selon des sources proches de la directrice, officiellement refusée : «ce n'est pas le moment !», lui a-t-on répondu du côté de La Kasbah.
La cadence des pressions, menaces et intimidations que la présidente- directrice générale subit, notamment à cause du traitement de l'actualité du JT de 20h, a augmenté parallèlement à l'aiguisement de la dernière crise politique. Le député nahdhaoui Nejib M'rad est allé jusqu'à l'accuser récemment de mener un « projet de putsch».
Rappelons que le directeur de la Wataniya 1, Abdelaziz Touati, a décidé lui aussi de partir. Une démission acceptée.
Polémiques, dérapages et excuses
C'est la seconde fois depuis sa nomination à la tête de la TV publique en août 2012 qu'Imen Bahroun demande à être démise de ses fonctions. Sa requête avait été refusée par le chef du gouvernement le mois d'août dernier lorsque le CPR avait appelé au limogeage de la première responsable de la télé publique suite à la diffusion, dans le journal de 20 h du 29 juillet dernier, des images brutales et éprouvantes des soldats martyrs du Mont Chaâmbi. Des scènes de pleurs et de désespoir à l'arrivée des dépouilles lynchées et mutilées à l'hôpital de Kasserine que beaucoup avaient jugées «portant atteinte à l'honneur et au moral de l'Armée nationale».
Un dérapage ? Sûrement, même s'il a été suivi d'excuses de la direction. En fait, la ligne éditoriale des deux chaines nationales n'a cessé depuis la révolution de provoquer polémique sur polémique de la part des politiques, du public et des journalistes eux-mêmes. Ici et là, l'enjeu de l'indépendance de la télé nationale, hier instrument de propagande de l'ancien régime, revient comme un leitmotiv. Au desk du JT, l'idée de ne pas satisfaire toutes les sensibilités ne semble pas indisposer outre mesure une bonne partie de l'équipe, une soixantaine de journalistes, que le peu de moyens et une administration au fonctionnement lourd et archaïque incommodent beaucoup plus que le baromètre de l'audimat et des satisfactions. «Ne pas faire que des heureux parmi les hommes politiques est la preuve de notre impartialité», affirme un des journalistes.
Le refus de la TV nationale de diffuser l'interview du président Marzouki réalisée par l'acteur Raouf Ben Yaghlane et des techniciens étrangers à la Wataniya 1 n'a pas plu ni à la présidence, ni au CPR. Une raison de plus pour pousser Imen Bahroun au départ ? Probablement...
Ce n'est que partie remise
Ici encore, le gouvernement joue les prolongations. Est-ce à cause d'une prochaine «fin de règne» du cabinet Laârayedh? Par manque de candidats «de confiance» ? Ou encore par crainte des protestations de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) contre une nomination unilatérale de plus et sans le recours à l'avis conforme de l'autorité que le gouvernement a reporté une fois encore l'acceptation de la démission d'Imen Bahroun ?
Cette démission n'est que partie remise. Et le jour où elle deviendra effective ?
Voilà une question qui taraude Rachida Enneïfer, juriste, ancien reporter à La Presse et membre de la Haica.
«A la Haica, nous ne voulons pas représenter une police de la régulation en fonctionnant en aval à travers une série de sanctions visant les médias audiovisuels ayant transgressé les règles déontologiques, nous voulons agir en amont en participant au choix des directeurs». Hichem Senoussi, journaliste et également membre de la Haica, est de cet avis lui qui, perplexe, s'interroge : «De quelle indépendance des médias publics parle-t-on si les directeurs de ces institutions continuent à être désignés par le gouvernement auquel ils seront systématiquement redevables?».
Libérez les médias !
Les discussions entre l'autorité et le gouvernement ont commencé depuis le 1er août 2013. Elles ont justement porté sur les mesures d'application de l'article 19 du décret-loi 116 portant création de la Haica. L'article stipule que, parmi les prérogatives de la Haica, celle-ci est « chargée d'émettre des avis conformes concernant la nomination des P-DG des établissements publics de la communication audiovisuelle ». Très bref, il ne donne aucun détail sur la procédure du choix des P-DG.
Rachida Enneïfer cite les expériences comparées et explique que, lors des réunions de La Kasbah, les membres de l'autorité ont proposé la création d'une commission mixte (gouvernement/Haica) présidée par une personnalité indépendante pour sélectionner les candidats à la direction des radios et des télés nationale selon des critères précis : diplôme, ancienneté, indépendance politique, responsabilités antérieures, projet...
Sur ce point des nominations, objet de toutes les discordes, le gouvernement semble jouer au chat et à la souris avec la Haica. Rachida Enneïfer témoigne : « A la seconde réunion, on nous a rétorqué qu'il fallait tout d'abord se mettre d'accord sur l'interprétation de l'article 116. Nous leur avons répondu que cette question était du ressort de la justice... ».
La Haica menace aujourd'hui de recourir au Tribunal administratif pour pousser le gouvernement à appliquer la loi. Et surtout à libérer les médias du joug du pouvoir politique.


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