L'art du malouf partagé avec de jeunes artistes à Paris C'est à l'occasion d'une master class tenue avec Zied Gharsa en partenariat avec l'association «Malouf tunisien» qu'on a assisté à un mini-concert représenté dimanche dernier à la fondation de la Maison de Tunisie à Paris. Tout a commencé par un cours magistral qui a permis aux jeunes artistes de malouf de collaborer avec l'artiste tunisien Zied Gharsa. Deux journées étaient suffisantes pour faire connaissance, pour partager les douceurs musicales du malouf, bref pour rendre hommage à une musique qui n'aura jamais de rides. Raffinement à fleur de corde Le spectacle a commencé par une nomenclature de muwashahat parée de cantiques traditionnels. Le tout incorporé dans un langage savant, fin et allègre. Le groupe «Malouf tunisien» est entré en communion parfaite avec le maestro. Les psaumes chantent l'amour, la joie et la douceur de vivre. Des accords qui chantonnent un hymne à la passion, à la délicatesse et la sérénité. Portant la chéchia rouge, couvre-chef national, cher aux Tunisiens, la fanfare a enchanté elle aussi le public par ses élégies dont l'intonation était bien enjouée. L'artiste a été accueilli chaleureusement ; il était souriant, paisible et très sensible à l'ardeur qui se dégageait des acclamations et de la brillance des yeux de l'assistance. Les femmes proféraient avec entrain le charivari des youyous, berçant la salle de ces cris de joie. Ainsi, l'émotion, la méditation et la saveur de notre fonds culturel étaient partagées entre Tunisiens et Orientaux. La salle, pourtant étriquée, contribuait au charme et à la convivialité de la soirée. Cependant, beaucoup de personnes sont restées à l'extérieur, et ont été privées de cet enchantement. Joindre l'agréable à l'euphorique La fanfare, dont la portée était harmonieuse, a révélé avec cette rencontre sa magnifique clé de sol : avec cette master class qui permet aux jeunes talents de partager des moments de bonheur purement musicaux et artistiques, on voit bien que le public tunisien a cette chance de goûter à ce fruit et à ce labeur comme un joyau rare. D'ailleurs, ce soir-là, la salle était comme une caisse de résonance, amplifiant ainsi l'expressivité musicale et l'émotivité charmante. Le grand maestro, qui puise dans la poésie tunisienne tout en s'attachant à notre patrimoine traditionnel, a rendu un bel hommage dans le cadre d'une master class très classe, dans un bel éloge de notre tunisianité enjouée et gracieuse. Dolce, dolce malouf !