La bonbonnière était pleine à craquer, cette soirée de dimanche 29 juillet. Un public nombreux, composé essentiellement d'adultes et de personnes férues de musique tunisienne authentique, étaient là pour voir l'un des plus prestigieux invités de la 30è session du Festival de la Médina : Zied Gharsa, un grand maestro au talent incontestable.
Accompagné d'une troupe composée de 11 instrumentalistes dont deux violonistes, un violoncelle, un flûtiste, un joueur de qanoun, un contrebassiste, un organiste, quatre percussionnistes et deux choristes, Gharsa apparut sur scène muni de son oud sous les applaudissements d'un public qui a fait preuve d'une attention passionnée durant toute la soirée. Le concert a débuté par un « wasla » de malouf, suivi d'improvisations musicales ayant trait à ce patrimoine riche en « mouachah » et « makamet » qui durèrent une bonne demi- heure, à la satisfaction générale. Des morceaux choisis du répertoire traditionnel bien connus d'un public qui s'avérait averti, attentif et connaisseur en la matière. L'artiste a ensuite repris des chansons tunisiennes qui remontent aux années 50, comme « Mahla Inik, okhzorli... ». Il enchaina avec un bel hommage rendu à feu Ali Riahi en interprétant deux de ses chefs-d'œuvre : « Ya Ghosn El Ben Ghanni » et « Ana Ki ettir », durant lesquels le chanteur a étalé tout son savoir-faire et tout son talent, procurant ainsi beaucoup de plaisir parmi la foule qui ne manqua pas de reprendre en chœur ces mêmes chansons. Le public eut droit aussi à un tube de feu Mohamed Jamoussi « Ki jitina » qui enflamma la salle. L'artiste revint au répertoire du malouf pour exécuter encore quelques extraits des plus belles chansons de ce genre traditionnel, un geste qui fut très apprécié par le public. On écouta ensuite des chansons personnelles de l'artiste, comme celle dédiée à la mère « Lommima » et une autre plus récente « Momkin Inkhaf minik, Momkin Inkhaf Alik », paroles de Adam Fethi et musique de Lotfi Bouchnak. La soirée s'acheva sur un ton liturgique avec des louanges adressées au Tout-Puissant. Les-à-côtés : **Manque de ponctualité ! Le concert, prévu à 22h, n'a pu commencer qu'à 22h30. Pourtant, toutes les places ont été occupées dès l'ouverture des portes ! Ces retards sont devenus très fréquents au niveau de toutes les manifestations culturelles qui se passent dans nos contrées. S.V.P, un peu de respect pour le public !
**A deux reprises, l'artiste, très ému par l'accueil chaleureux, s'adresse aux assistants en ces termes : « Vous êtes vraiment charmants ! Je vous aime tant ! » Cette déclaration d'amour fut suivie d'une salve d'applaudissements. Et l'artiste de renchérir : « Vraiment, il n'y a pas de public pareil, ni au Liban, ni en Egypte ! »
** A la grande surprise de tous et en pleine soirée, le grand ténor Lotfi Bouchnak fit irruption sur la scène et offrit un bouquet de fleurs à Zied Gharsa qui le reçut avec beaucoup d'émotion et de gratitude.