Cette 8e édition nous mènera, après le Mali, le Pays basque et l'Argentine, en Roumanie, au Venezuela, en Iran, pour revenir au pays avec une Nubat Sikah C'est un retour aux sources que semble effectuer Vieux Farka Touré avec son dernier album Mon pays. Un album paisible et davantage ancré dans les traditions musicales de sa petite ville natale, Niafunké, située au nord du Mali, à quelques kilomètres de Tombouctou. La guerre semble avoir eu — en quelque sorte et le temps d'un album — raison de ses pérégrinations musicales et de cette volonté acharnée de donner des teintes internationales à sa musique. C'est en rentrant au pays, après plusieurs mois de troubles, que le chanteur et musicien Vieux Farka Touré compose cet album qui le rapproche également de la musique de son père, le grand bluesman africain Ali Farka Touré, décédé en 2006. Nous avons eu l'occasion de goûter au talent du fils lors du concert d'ouverture de la 8e édition de Musiqat. Un rendez-vous incontournable attendu chaque année par les mélomanes et autres amoureux de musique traditionnelle de tous bords. Cette année, Musiqat nous mènera, après le Mali, le Pays basque et l'Argentine, en Roumanie, au Venezuela, en Iran, pour revenir au pays avec une Nubat Sikah, un spectacle qui promet et qui est tout droit sorti des archives du Baron d'Erlanger. Mais revenons au récital de Vieux Farka Touré. Sur scène, la batterie reste, durant la première partie du concert, inoccupée, remplacée par la calebasse. Le chanteur, muni de sa guitare et accompagné par un guitariste et bassiste, nous convie à un voyage paisible, dans la tradition du «desert blues», éclairé par le souffle chaud, sage et multicolore de la région de Tombouctou. Il nous chante l'amitié avec « Fafa », la paix et la tolérance, narguant la guerre qui secoue son pays. «D'habitude je préfère rester debout mais comme j'ai trouvé une chaise en entrant sur scène...», plaisante-t-il, en promettant plus de rythmes pour la suite du concert. Il n'oublie pas d'interpréter le fameux morceau de son père «Ai Du», mais en y ajoutant bien sûr sa touche personnelle avec un rythme rock à souhait et de belles performances de guitare et de batterie. Comme promis, il fait monter la cadence vers la fin du concert avec trois morceaux détonants qui ont fait danser toute la salle. Merci Vieux Farka!