50 nouveaux délégués, 37 évincés et 100 permutations Le vent du changement continue de souffler sur le ministère de l'Intérieur, faisant la joie des uns et le malheur des autres, sous un...déluge d'interrogations sur le timing et les critères choisis par ordonner le mouvement opéré récemment dans le corps des délégués exerçant sous la houlette des gouverneurs des régions. Commençons d'abord par les détails pour préciser que ce mouvement s'est traduit par l'avènement de 50 nouveaux délégués, l'éviction de 37 autres et la permutation de poste entre une centaine d'entre eux. Soit, arithmétiquement, 187 décisions, ce qui constitue, de l'avis d'un vieux délégué, un record en la matière, dans la mesure où, souligne-t-il, on était habitué, avant la révolution, au rythme des mouvements partiels dans ce corps. Aucune comparaison ! Connotation politique ? Du coup, surgirent les questions suivantes : pourquoi a-t-on ordonné ce mouvement en ce moment précis, c'est-à-dire dans une conjoncture difficile qui plus est précède les prochaines élections présidentielle, législatives et municipales ? Qui a motivé toute cette hâte ? Y a-t-il une connotation politique derrière ? Le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, en tant que tutelle, a-t-il agi, là, tout seul, en toute transparence et...en son âme et conscience ? Ou, par hasard, lui a-t-on dicté (imposé) certaines nominations, comme le soutient ardemment l'opposition ? Celle-ci n'a-t-elle pas exigé, depuis l'année dernière, l'annulation de plusieurs nominations opérées dans ce corps, ainsi que dans les autres rouages de l'Etat, tout en appelant à l'urgence de mettre fin à ce qu'elle considère comme «le jeu d'intérêts sordides» que ne cesse de déployer la Troïka au pouvoir, en prévision des prochaines élections ? La Troïka qui rit, l'opposition qui pleure... Ce qui est certain, c'est que la Troïka n'en fait cure. S'en...balance même, puisque une première lecture du dernier mouvement des délégués révèle que la part du lion de ces nominations est revenue incontestablement à Ennahdha (bien sûr) suivi successivement d'Ettakatol et du CPR. Derniers de...la classe, l'opposition et les indépendants se sont contentés de miettes ! Autre zone d'ombre: l'éviction de pas moins de 37 délégués. Un autre triste record. Si triste que la majorité de ces responsables, renseignements pris, auraient été virés, en dépit de leur compétence, pour...incompatibilité d'humeur avec les instances de la Troïka ! Rappelons, pour la petite histoire, que celle-ci demeure, jusqu'à présent, la plus massivement représentée dans les corps des gouverneurs, des délégués et des maires. A méditer...