Nous apprenons qu'un mouvement dans le corps des délégués sera annoncé, dans les tout prochains jours, par le ministère de l'Intérieur. S'annonçant de grande ampleur, il toucherait plus de la moitié des gouvernorats que compte le pays. Des têtes vont donc automatiquement tomber, aussi bien au niveau des premiers délégués qu'à celui des délégués, dans une opération qui a tout d'une «purge». Selon les mêmes indiscrétions, les candidats devant être promus aux nouveaux postes viennent d'achever les tests d'usage effectués dans les sièges de gouvernorats, en attendant de voir la tutelle entériner leurs dossiers. Des choix mûrement réfléchis ? Sur un autre plan, les critères de compétence et de neutralité politique auraient été primordialement pris en considération dans ce mouvement, l'objectif étant double : d'une part, mettre fin à la mainmise exercée, jusqu'ici, par les délégués dits à la solde de la Troïka et, d'autre part, préparer les prochaines élections présidentielle, législatives et municipales loin de toute instrumentalisation politique. Et c'est tant mieux. Cependant, qui dit qu'il n'y aura pas de fuites ou de défaillances, le jour «J», l'heure «H» ? Est-il sûr qu'on ne déplorera pas des brebis galeuses, dans les rangs des délégués ? Bref, ya-t-il une connotation politique derrière ce mouvement ? Trêve de pessimisme, et faisons confiance aux nouveaux venus. Et le corps des omdas? Si nous saluons le démarrage de l'opération lifting que va subir le corps des délégués, nous demeurons par contre perplexes face à la persistance de l'énigme qui enveloppe encore le corps des omdas. L'on sait que ce dernier s'est écroulé comme un château de cartes au lendemain de la révolution. On lui reproche d'avoir été un ramassis d'indics au service de l'ancien régime ! Or, des voix s'élèvent, en ce moment, appelant à la réhabilitation de ce corps qui pourrait, selon ses défenseurs acharnés, jouer au moins un rôle non négligeable dans la lutte contre le terrorisme en Tunisie. L'idée, qui semble encore... déplaire à la Troïka, ne cesse quand même de faire son chemin. Se transformera-t-elle, un jour, en réalité ! De toute façon, on n'en a cure, en ce moment, au ministère de l'Intérieur, où nos sources persistent à dire que «la question est encore à l'étude». Sans plus de détails.