Les Aiglons font rêver. Leur début de Mondial leur permet tous les espoirs Stade Al Charjah. Temps chaud. Pelouse en bon état. Public peu nombreux. Tunisie bat Venezuela (2-1). Score à la mi-temps (1-0) pour la Tunisie. Buts de Jebali (25') et Belarbi sur penalty (47') pour la Tunisie; Marquinez (51') pour le Venezuela. Arbitrage de Khalil Jalel El Ghamdi (Arabie Saoudite). Avertissements: Sahraoui 26', Akrout 35' (Tunisie); Pinto 63' (Venezuela). Expulsion: Akrout 38' (deuxième avertissement). Tunisie: Ben Hassen-Akrout, Henid, Othmane (cap.), Sahraoui-Naghmouchi, Abboud, Belarbi (Drager 64'), Ben Salem (Salem 90')-Jebali (Arfaoui 57'), Haj Hassen. Venezuela: Velazquez-Tineo, Benitez, Diaz (cap.), Maceira-Marquinez (Hernandez 46'), Zalzman (Herrera 72'), La Mantia, Caraballo-Marquina, Osio (Pinto 55'). Superbe, grandiose, géant ! Tous les superlatifs ne rendront sans doute guère justice à la sélection tunisienne cadets qui a inauguré hier à Al Charjah sa participation au 15e Mondial par un très important succès (2-1) aux dépens du Venezuela. L'exploit prend tout son relief quand on sait que les Aiglons ont évolué en infériorité numérique durant une cinquantaine de minutes suite à l'expulsion très sévère de Sabeur Akrout pour un deuxième avertissement franchement immérité. De plus, ce succès a été obtenu devant une séduisante équipe du Venezuela qui a fait admirer la technique sud-américaine de ses solistes et un jeu collectif de première qualité. D'ailleurs, menés (2-0) dès le retour des vestiaires, les hommes de Dudamel ont produit un pressing asphyxiant qui aurait pu leur valoir l'égalisation. Mais c'était sans compter avec la classe du gardien Sabri Ben Hassen auteur d'arrêts décisifs à la 8' face à Marquinez, à la 39' sur le coup-franc de Caraballo et à la 90' lorsqu'il plonge dans les pieds de Pinto. Toute l'équipe fit bloc à cet instant pour défendre ce maigre avantage mis en danger par deux frappes sur les montants: Zalzman à la 18' et à la 71' . Tous pour un, un pour tous: voilà la devise des Aiglons dont l'esprit de corps et la discipline collective firent grosse impression. Naghmouchi multiplia les anticipations et les récupérations au cœur de l'ouragan sud-américain qui a soufflé en seconde période, Othmane et Sahraoui montèrent au créneau pour s'opposer aux tentatives adverses de s'infiltrer par l'axe par des une-deux et des triangulations qui en disent long sur la qualité technique de l'adversaire. Bref, après l'équipe A dimanche dernier face au Cameroun, la grinta et la rage de vaincre étaient hier de nouveau au rendez-vous. C'est comme si la plaisanterie du Cap-Vert avait subitement réveillé le football tunisien, toutes sélections confondues, de sa torpeur pour le réconcilier avec ses vertus guerrières. Résistance héroïque La partie ne pouvait mieux commencer pour la Tunisie qui résista au baroud d'honneur des Sud-américains lesquels en sont à leur première participation à un Mondial U17. A la 25', Chihab Jebali, alerté par un long ballon de Hnid qui transperce l'organisation défensive adverse, dribble le gardien de but Velazquez, sorti à sa rencontre aux 20 mètres, met dans le vent Osio et marque du plat du gauche dans une cage vide. Les nôtres rendent ainsi la partie plus facile, même si une erreur d'appréciation du Saoudien El Ghamdi les condamne à jouer plus d'une mi-temps à dix suite à l'expulsion injustifiée pour une supposée obstruction de Sabri Akrout, déjà averti à la 26'. A la pause, malgré son avantage au niveau des tirs (8 à 4), le Venezuela est mené au score. Il n'a même pas eu le temps de mettre en place son stratagème de remontée au score que Firas Belarbi enfonce le clou. Parti côté droit, il va s'engouffrer dans la surface de réparation et obtenir un penalty pour une charge irrégulière d'Osio. Le penalty sera transformé avec succès par le même joueur marsois (47'). Dans la foulée, l'adversaire se remet en selle. Jose Marquinez place une superbe frappe du gauche, hors de portée de Ben Hassen, à la conclusion d'une jolie triangulation (51'). A 2-1, cette opposition de style s'enflamme. Suivra une longue phase de pression sud-américaine. Un Fort-Alamo érigé par la bande à Ben Soltane ! Cela ressemblait de plus en plus à un attaque-défense qui trouve des Aiglons s'accrochant bec et ongles à leur précieux butin malgré quelques frissons, mais aussi certaines occasions gâchées de se mettre à l'abri (Abboud à la 82' seul face aux buts adverses). Mais qu'à cela ne tienne. Les trois points d'hier rapprochent les nôtres du deuxième tour. A condition de confirmer lundi prochain face au redoutable onze russe, champion d'Europe de la catégorie.