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Soudain, la stupeur et la colère...
De l'Avenue à La Kasbah, des milliers de Tunisiens en marche
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 10 - 2013

«Le mouvement incarne ce moment si rare où l'idée de fatalité disparaît, où le peuple prend l'avantage », déclare un protestataire ému
«Les signes avant-coureurs d'un bouleversement à venir étaient perceptibles dès l'aube d'une journée gardant encore une part de son mystère. Sur bien des visages pâles et au fond de regard exprimant crainte et malaise, j'ai songé à une fatalité qui se prépare» : ainsi s'exprime Amira, étudiante, en commentant la triste nouvelle provenant de Sidi Bouzid. Il est question des six morts et des deux blessés parmi les agents de la Garde nationale, à Sidi Ali Ben Aoun, lors d'un affrontement, hier, avec des terroristes occupant une maison dans la région. La triste nouvelle est donc venue briser le silence des masses, qui donnait jusque-là une impression de fatigue et de lassitude. Ainsi, pleurs, cris de colère et imprécations à l'encontre des gouvernants actuels se sont multipliés dans l'approbation des masses.
Amira participait aux manifestations de ce 23 octobre aux côtés de milliers de Tunisiens descendus dans la rue, à l'appel du mouvement Tamarrod et des principales coalitions de l'opposition relevant essentiellement du Front du salut national. A leur voix, elle est venue joindre la sienne, pour scander le mot emblème de la révolution du 14 janvier. Elle a lâché la bride : «Dégage, oui, dégage. J'y tiens énormément. Ma conviction étant que les chemins de la liberté et de la dignité qu'a ouverts le peuple tunisien grâce à son insurrection contre la dictature sont toujours incertains, voire périlleux. Mais le retour en arrière n'est pas permis », déclare la jeune apprentie du savoir en fixant d'un œil le palais de La Kasbah et en scrutant, de l'autre, l'incessant mouvement de la foule.
Un mal, une origine
La même inquiétude, le même sentiment de malheur, la même déception se laissaient percevoir chez bien d'autres protestataires. Mais le spectacle de ces masses, à la réception de l'accablante information s'est vite métamorphosé. Les esprits se sont montrés foudroyés sous le coup d'une fatalité qui persiste. Les écouteurs des portables et des radios ont été mis rapidement aux oreilles. Six morts et quatre blessés, lancent les uns. Sept morts et deux blessés, corrigent les autres. Alors que le reste des contestataires continuent à scander les mêmes slogans en haussant le ton : « Dégage Ennahdha, dégage !», « La Troïka est l'origine du mal », « La Tunisie n'est pas un butin de guerre », « Le peuple demeure vaillant », « La liberté vaut du sang » et «Pas de salut dans la trahison», entre autres.
Brahim, enseignant universitaire, évoluant au sein du mouvement Tamarrod, est l'un de ces protestataires. Pour lui, l'assassinat des martyrs de la Garde nationale est venu enfoncer davantage un clou dans le cercueil de la Troïka. «Que reste-t-il encore ? Quelle autre preuve, quelle autre tragédie attendre pour que ces gouvernants qui ne sont bons qu'à diviser le peuple démissionnent et nous débarrassent de leurs assassines gaucheries ?, s'est-il interrogé.
Le peuple prend l'avantage
Un témoignage qui renvoie à un autre, non moins expressif. Celui d'un sociologue. Ammar Ben Hamed a, auparavant, difficilement rassemblé ses mots avant de formuler sa propre lecture de la marche populaire qui a sillonné l'Avenue Habib Bourguiba. « Ce mouvement incarne, souligne-t-il, le moment si rare où l'idée de fatalité disparaît, où le peuple prend l'avantage ». De la façon dont il l'appréhende, la demande de ces manifestants, venus dénoncer des pratiques qu'on croyait révolues, est d'abord défensive. C'est que, selon lui, ils entendent rétablir un contrat social qu'ils jugent violé par les gouvernants en place.
La même position est adoptée par Fatma, femme au foyer. Croisée au cœur de la foule, la femme est d'un enthousiasme manifeste. «Le pain, le travail, un logement, des études pour nos enfants et un projet de vie : c'est tout ce qu'on exige. Pas encore un avenir radieux, mais l'image d'un présent débarrassé de ses aspects les plus douloureux. Pour la réalisation de ces objectifs, il faut de nouveaux meneurs pour la barque». Des propos qui suscitent l'approbation de Sameh Ben Hassine, étudiant en beaux-arts. En commentant les propos de la dame, il enchaîne: «Quand une fois la liberté a explosé dans l'âme d'un homme, les dieux ne peuvent plus rien contre cet homme-là». Une phrase reprise par un sympathisant des Ligues de protection de la révolution qui veut taxer le jeune beausariste d'athéisme et d'incrédulité. Il a vu en lui un de «ces instigateurs du mouvement contestataire, qui ne sont en réalité que des émeutiers contre-révolutionnaires».


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