Le vaccin antigrippal sera disponible dans les pharmacies dans quelques jours. La Tunisie en importe, cette année, quelque 270 mille doses. Les semaines qui nous séparent de la saison des rhumes et de la grippe se comptent sur les doigts. L'hiver représente la période de l'année où l'on consomme le plus de médicaments pour aider notre organisme à mieux lutter contre les infections virales. Ceci, sans compter évidemment la consommation habituelle des médicaments préconisés pour le traitement des maladies chroniques ou autres. Aujourd'hui, des Tunisiens se plaignent de l'indisponibilité de certains médicaments considérés comme basiques ou vitaux, notamment les antibiotiques ou les médicaments nécessaires aux malades chroniques. Le vaccin antigrippal figure également sur la liste des produits médicamenteux usuellement recommandés en automne, notamment pour une population à risque, dont les malades chroniques, les femmes enceintes et les enfants. Existe-t-il, donc, un réel problème d'approvisionnement en médicaments et en vaccin antigrippal ? Mme Nadia Fenina, directrice générale de la pharmacie centrale et des médicaments à la direction des soins et de la santé de base (DSSB), rassure le public quant à l'imminente disponibilité du vaccin antigrippe. «Nous avons déjà passé la commande auprès de deux laboratoires de renom. Nous avons reçu la moitié de la quantité requise et nous attendons de recevoir la moitié restante. Le retard de la mise sur le marché du vaccin ne dépend pas de nous. Il revient essentiellement aux fournisseurs », explique-t-elle. Et d'ajouter que la direction a préféré s'abstenir de mettre, sur le marché, la quantité obtenue jusque-là, de peur d'endurer, brusquement, une rupture de stock. Cette année, tout comme l'année précédente, la Tunisie importera quelque 270 mille vaccins antigrippe. «Certes, l'OMS recommande de se faire vacciner en début du mois d'octobre. Cependant, et pour ce qui est de la Tunisie, dont le climat est encore quasi estival en cette période de l'année, un retard de quelques semaines n'est pas pour autant grave», renchérit Mme Fenina. Indispensable rationalisation de la consommation des antibiotiques Les anti-infectieux (antibiotiques et antiviraux) chapeautent la liste des médicaments les plus consommés par les Tunisiens. Le chiffre d'affaires relatif aux anti-infectieux a carrément doublé de 2008-2009 à 2012-2013. Quant aux quantités commercialisées, elles ont été multipliées par deux et demi. «Nous enregistrons, ces dernières années, un réel pic en matière de consommation d'antibiotiques. D'où l'impératif de sensibiliser le public sur l'indispensable rationalisation de l'usage de ces produits, car plus on en consomme, plus les germes s'habituent aux antibiotiques et plus le risque de résistance augmente», indique la responsable. Par ailleurs, et pour ce qui est de la disponibilité de ces produits, la responsable indique qu' il s'agit d'un faux problème en raison, notamment,de l'importante — et croissante — offre en matière d'antibiotiques génériques outre ceux, principaux actifs (ou médicaments d'origine). L'augmentation du recours aux antibiotiques s'explique, entre autres, par la baisse des prix des produits génériques. La responsable ne manque pas de souligner qu'il arrive de retirer un stock de médicaments non conformes aux normes ou déclarés comme tels par les laboratoires-fournisseurs. «Les retraits de stocks sont exceptionnels. En toutes circonstances, des médicaments génériques ou de substitution sont à coup sûr accessibles aux consommateurs», fait remarquer la responsable. Anticancéreux et thérapie ciblée Etant sur un pied d'égalité avec les anti-infectieux, les médicaments anticancéreux suivent une courbe croissante. Cette année, leur chiffre d'affaires a largement dépassé les 150 MD contre seulement huit millions de dinars en 2000 et 30 MD en 2005. Disponibles et pris en charge par la Cnam, les anticancéreux sont entièrement importés. La thérapie ciblée, qui est une nouvelle technique de traitement anticancéreux, connaît depuis quatre ans une demande consistante qui accapare à elle seule 50% de l'enveloppe consacrée à l'approvisionnement en anticancéreux. Pour les médicaments préconisés dans le traitement des maladies chroniques ou autres, Mme Fenina précise que le manque d'un produit médicamenteux sur le marché — si manque il y a s'explique par l'usage strictement hospitalier du produit (comme les médicaments nécessaires au traitement de l'hépatite C par exemple), par le changement de son appellation ou encore par son retrait pour non-conformité aux normes.