Un projet de la Banque mondiale d'une valeur de 4.7 millions de dollars vise à renforcer et à améliorer le ciblage des programmes de protection sociale La Banque mondiale a décidé de continuer à soutenir notre pays dans sa transition démocratique en lançant un nouveau projet à caractère social. Celui-ci vise à renforcer et à améliorer le ciblage des programmes de protection sociale. Une telle initiative entre dans le cadre d'un soutien à la croissance inclusive et à la lutte contre la pauvreté. Les régions intérieures comptent encore plusieurs citoyens vivant au-dessous du seuil de pauvreté. Ainsi, un financement d'appui aux réformes de la protection sociale en Tunisie de 4.7 millions de dollars a été signé par la Banque mondiale et le gouvernement tunisien. Malgré les actions menées pour réduire un tant soit peu la pauvreté, on constate encore une marginalisation d'une grande partie de la population. Le soutien de la population pauvre s'explique essentiellement par des aides octroyées aux familles démunies qui comptent des jeunes au chômage. L'abandon ou la rupture scolaire est également constaté dans plus d'un foyer en milieu rural. Certes, le financement de la Banque mondiale ne va pas résoudre tous les problèmes de cette population qui manque aussi de services médicaux adéquats, mais il sera question, au moins, d'améliorer la soutenabilité du système de protection sociale et d'orienter les ressources publiques vers ceux qui en ont le plus besoin. En dehors du circuit Certaines personnes, considérées pourtant comme pauvres, ne sont pas encore couvertes par la sécurité sociale et sont obligées de se débrouiller comme elles peuvent pour se soigner. La Tunisie a pourtant alloué près de 60% de son budget public aux dépenses sociales en 2013. Cependant, les transferts sociaux ne semblent pas ciblés d'une façon optimale. Etant principalement consacrés aux subventions des produits de base et énergétiques, ils profitent surtout aux ménages les plus aisés, même si la classe moyenne est en train de s'appauvrir. Les programmes consacrés à l'emploi et au logement ne ciblent pas correctement les ménages les plus nécessiteux qui restent, de ce fait, en dehors du circuit. Par ailleurs, le système de sécurité sociale n'est pas viable, selon la Banque mondiale. En effet, selon les prévisions établies, les caisses sociales devraient connaître de graves difficultés financières au cours des années à venir. Les transferts sociaux sont principalement consacrés aux subventions des produits de base et énergétiques, ce qui profite essentiellement aux ménages les plus aisés. En outre, les programmes axés sur les transferts monétaires, l'emploi et le logement sont fragmentés et ciblent mal les ménages les plus pauvres. Le gouvernement provisoire s'est engagé à améliorer ces programmes. D'où les solutions urgentes à apporter à cette population en orientant au mieux les ressources de l'Etat. Le projet, financé par le Fonds de transition du Partenariat de Deauville et administré par le Groupe de la Banque mondiale, entre d'ailleurs dans ce cadre, puisqu'il s'est fixé pour objectif d'aider le gouvernement tunisien à créer un système national de protection sociale qui soit financièrement viable et qui cible mieux les personnes les plus vulnérables et qui n'ont pas assez de ressources pour se faire soigner ou même se procurer les produits de base. Le projet va soutenir un processus participatif qui devrait permettre au gouvernement et à la société civile de mener un certain nombre de travaux comme, à titre d'exemple, l'analyse des systèmes de subvention et de sécurité sociale et d'élaborer une stratégie globale de réformes dans ce sens. La création d'une base de données nationale unifiée et d'un système de ciblage pour renforcer et mieux orienter les programmes de protection sociale trouvera également l'appui nécessaire de la part de ce projet dont la gestion sera confiée à un comité interministériel regroupant les départements concernés, à savoir la présidence du gouvernement, les ministères des Finances, des Affaires sociales, du Commerce et de l'Industrie, du Développement et de la Coopération internationale en impliquant, bien sûr, les représentants de la société civile en coordination avec le processus de dialogue social. Rappelons que le Fonds de transition Mena, mis en place en 2012, fait partie du Partenariat de Deauville. Il engage les membres du G8, la Turquie et des partenaires régionaux et du Golfe qui ont décidé de soutenir les pays de la région Mena. La Tunisie fait face depuis la révolution à des défis énormes qui consistent notamment à trouver de l'emploi pour des milliers de jeunes, d'élargir autant que possible la couverture sociale surtout pour les personnes nécessiteuses. C'est vers ces personnes que les programmes d'aides sociales et de compensation doivent être orientés pour améliorer leur niveau de vie et leur donner la possibilité d'intégrer la vie active.