Mustapha Ben Jaâfar continue ses efforts pour chercher une solution médiane à l'affaire des amendements controversés Le Dialogue national étant toujours officiellement bloqué, le Quartet continue, en l'absence de Hassine Abbassi, en mission syndicale à Barcelone, à recevoir les représentants des partis politiques qui viennent lui transmettre les noms qu'ils proposent au poste de chef du gouvernement de compétences nationales. Ces propositions seront examinées lors de la reprise du Dialogue national prévue au début de la semaine prochaine. Hier, ce fut au tour de Ayachi Ajroudi et Mohamed Tahar Ilahi, respectivement président et secrétaire général du Mouvement du Tunisien, de rencontrer les représentants du Quartet pour leur soumettre les noms qu'ils estiment les plus aptes à conduire le prochain gouvernement. D'après certaines indiscrétions, le Mouvement du Tunisien aurait proposé les noms de Lotfi Ben Jeddou actuel ministre de l'Intérieur, et du magistrat Mokhtar Yahiaoui. Du côté du Front populaire, une longue réunion tenue hier après-midi, a permis d'examiner et de décider des actions à entreprendre d'ici fin novembre pour ce qui est du Dialogue national qui observe une pause forcée d'une part et de réaffirmer les positions du Front, d'autre part, en ce qui concerne l'annulation des amendements controversés introduits sur le règlement intérieur de l'ANC et de la réponse que la Constituante doit fournir à la décision du Tribunal administratif considérant les conclusions de la commission de tri des candidats à l'Isie comme nulles et non avenues. Une source informée auprès du Front populaire indique à La Presse : «Nous organisons aujourd'hui un mouvement de protestation devant le palais de La Kasbah pour signifier au gouvernement Laârayedh que le mandat de son gouvernement a expiré, selon l'engagement qu'il a signé lui-même et qu'il a transmis au Quartet avant le démarrage du Dialogue national. Pour nous, à partir d'aujourd'hui, le gouvernement est un gouvernement démissionnaire. D'autre part, le Front populaire se prépare à organiser lundi prochain une série de manifestations en souvenir du douloureux événement où les forces de sécurité ont eu recours aux tirs à la chevrotine pour mater les manifestants à Siliana». Non aux demi-mesures Quant à la proposition de Ben Jaâfar qui a appelé à la création d'une commission restreinte (deux membres de l'opposition et deux membres de la Troïka) pour examiner la possibilité de trouver une solution médiane aux amendements contestés du règlement intérieur de l'ANC, notre source est catégorique : «Nous rejetons cette proposition et nous considérons que les amendements en question doivent purement et simplement être annulés. Il n'y a pas lieu de toiletter ces amendements pour satisfaire les uns ou les autres». L'affaire de l'Isie s'est invitée, elle aussi, à l'ordre du jour de la réunion du Front populaire. «Nous appelons, précise notre source, au respect strict de la décision du Tribunal administratif et nous refusons toute tentative de replâtrage. D'ailleurs, c'est l'une de nos conditions pour la reprise du Dialogue national. Notre sentiment est que le Dr Mustapha Ben Jaâfar penchera finalement vers l'application de l'ordonnance du Tribunal administratif. Malheureusement à l'ANC, il n'y a rien à signaler à propos de la réunion de la commission parlementaire de tri, promise et annoncée à plusieurs reprises, mais qui n'a pas encore eu lieu. Un membre de la commission révèle à La Presse : «Nous attendons toujours le fameux SMS nous convoquant pour la réunion tant attendue. Le Dr Ben Jaâfar s'est contenté jusqu'ici de sonder l'avis des conseillers juridiques exerçant au sein de l'ANC sans informer les membres de la commission, dont il est le président, des démarches qu'ils est en train d'entreprendre auprès du Quartet et de quelques autres partis politiques».