Organisée par l'association Carthage, la 9e édition du Marathon des oasis allie respect de l'environnement, tourisme et sport Mille athlètes de Tunisie, d'Europe et du Maghreb se sont inscrits cette année au Marathon des oasis. Les participants effectueront en 6 étapes une traversée de 120 km, de Tozeur à Djerba, à partir du 19 novembre. Le rendez-vous sportif a ses adeptes. Pour cette neuvième édition, des nouveautés leur sont réservées, tant au niveau du parcours, en introduisant par exemple une étape nocturne à Douiret, qu'au niveau du concept. «On va profiter de l'évènement sportif pour faire connaître la culture et le patrimoine tunisiens», affirme Azdine Ben Yacoub, président-fondateur de l'association Carthage. Tout un programme a été établi en marge de la course pour donner aux participants la possibilité d'être au plus près de la population locale : «On va manger des spécialités de Tozeur chez des nomades, on dormira au pays du Grand Erg Oriental sous des tentes, on va déjeuner à Matmata chez l'habitant, et à Djerba on sera avec des pêcheurs», énumère Ben Yacoub. En outre, un ensemble de mesures seront prises par les organisateurs afin de réduire autant que possible l'impact écologique de la manifestation et en faire un événement «éco-sportif». Ainsi, des opérations de nettoyage éco-responsable seront effectuées, notamment à Ras Rmel (Djerba), et des arbres seront plantés à la fin de la manifestation pour compenser les émissions en gaz carbonique générées par le transport des participants. «L'association organise plusieurs évènements sportifs : le marathon de Djerba, qui existe depuis 20 ans, celui de Hammamet (10 ans), le Trail Tozeur, l'évasion Trail à Tataouine, ainsi que le festival international du tourisme sportif à Djerba. Au fil de ces manifestations on a constaté que l'environnement en Tunisie était de plus en plus massacré et saccagé. (...) On veut passer un message pour la jeunesse tunisienne, la mobiliser et la sensibiliser», soutient Azdine. «Après tout, le sport c'est un vecteur de citoyenneté exceptionnel», ajoute-t-il. Collaboration avec SVPlanète Pour mener à bien son projet, l'association Carthage s'est associée, dans le cadre du Marathon des oasis, avec une ONG française, SVPlanète. Cette organisation, présente dans 40 pays, a pour vocation de repenser le sport et en faire évoluer les pratiques. Elle agit pour faire prendre conscience des enjeux du développement durable, organise et appuie des évènements sportifs éco-responsables. «Pour rendre la société viable, vivable et équitable, il faut que, quel que soit le projet mis en œuvre, on prenne en considération les impacts sur l'environnement, les populations locales et l'économie, et qu'on essaye de faire interférer ces trois secteurs pour que ce soit profitable sur tous les plans», estime Didier Lehénaff, président-fondateur de SVPlanète. Certaines activités sportives, bien qu'elles mobilisent des fonds importants, ne profitent que très peu aux populations locales. «Le Dakar, par exemple, est une catastrophe, au sens où il représente une histoire du passé, celle des colonies. Des gens très riches s'emparent du territoire, le colonisent, et ne laissent que des miettes aux locaux», explique Lehénaff. D'autres activités ont des conséquences très lourdes sur l'environnement. «Les 1.000 écoles de voile françaises usent 800.000 m3 / an pour le rinçage du matériel. Le golf, lui, consomme au niveau mondial 75% de la consommation d'eau annuelle totale de la Tunisie pour arroser les greens», informe l'ancien président de l'Union européenne de triathlon. A partir de cette nouvelle édition du Marathon des oasis, les deux associations organisatrices essayeront d'instaurer de nouvelles pratiques et de lancer les bases d'un tourisme d'un nouveau genre en Tunisie, respectueux de l'humain et de la nature. «Le tourisme éco-sportif donne la possibilité à la Tunisie de relancer le tourisme pour le rendre plus qualitatif», estime Lehénaff. «La France et les Français adorent la Tunisie. Offrons-leur ensemble l'immense plaisir de leur proposer une découverte renouvelée de votre territoire, de votre histoire, de votre culture !», conclut-il.