60 associations invitées, des ateliers et des recommandations La ville de Nabeul a accueilli, au cours de la semaine dernière, une rencontre d'une journée consacrée aux associations culturelles. Cet événement est, en fait, le premier forum national pour ces associations. Une initiative lancée par le ministère de la Culture en vue d'en faire un rendez-vous annuel pour la société civile active dans le secteur culturel. Le forum a été pour l'occasion inauguré par le ministre de la Culture, Mehdi Mabrouk, qui a précisé que la transition démocratique doit passer par une transition culturelle et que le forum vise à installer le dialogue entre les associations. Ces dernières bénéficient, selon le ministre, de 558 mille dinars du budget de la culture. 60 associations sont venues de toutes les régions de Tunisie, choisies par les délégués régionaux, afin de refléter les spécificités des différentes actions culturelles. Ces actions riment souvent avec difficultés, c'est ce que les présidents des associations ont exprimé dans leurs interventions. Ils ont, de plus, avancé plusieurs critiques concernant le volet organisationnel de ce premier forum. Action et réflexion Les ateliers étaient l'activité principale du forum. Les participants ont été affectés à quatre ateliers portant sur les thèmes suivants : Les difficultés et les moyens de les dépasser ; Les enjeux nouveaux et le développement des initiatives culturelles ; Renforcer le partenariat avec la société civile, et Stratégies et formation. Des thèmes génériques dont le but est d'installer un échange et un dialogue entre les associations, et de fournir au ministère de tutelle une feuille de route à partir des recommandations et des propositions collectées à la fin de la journée. Le premier atelier, modéré par Lassaâd Saied, secrétaire général de la commission culturelle nationale, a révélé, dès le premier tour de table, les nombreux obstacles que rencontrent les associations dans les régions. Cela commence par l'absence d'infrastructure et le manque de subventions, s'ajoute à cela la récente imposition du code fiscal sur l'activité associative. Certains intervenants ont insisté sur le contrôle des activités et des finances des associations culturelles afin de séparer le bon grain de l'ivraie et surtout la mise à jour de la législation du secteur afin de répondre à ses besoins actuels. Certaines propositions des participants ont débordé sur les thèmes des autres ateliers, comme celui des stratégies et de la formation. Ils ont appelé à la création de centres de formation pour les membres des associations, des maisons d'associations régionales ainsi que la réflexion sur de nouvelles formes d'action qui iraient plus avec les spécificités culturelles régionales... « Il est de plus en plus difficile de compter sur l'esprit de bénévolat», les intervenants semblent unanimes sur les limites du volontariat d'autant plus que le système de contrats d'embauche des jeunes diplômés du supérieur dans les associations n'est pas valorisant, et qu'il faudrait trouver une formule plus motivante. Quant au manque de moyens, on propose d'imposer aux entreprises de subventionner les activités culturelles et de créer une caisse de soutien aux associations. Les recommandations ont enfin porté sur la sensibilisation à l'importance de l'activité associative dès l'école primaire, en intégrant un chapitre dans les programmes éducatifs relatif au travail associatif. Par ces propositions, les participants au premier forum national des associations culturelles ont tenu à faire entendre leur voix afin de faire évoluer leurs activités. Ils ont appelé à se rallier afin d'insuffler de la force à ce secteur qui les unit et ont proposé la création d'un site internet qui permettrait une meilleure communication et un vrai travail de mapping. La balle est maintenant dans le camp du ministère de la Culture.