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Un impératif : proclamer l'illégitimité des pouvoirs qui ont failli
Opinion
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 11 - 2013


Par Khaled DELLAGI
Près de trois ans après le soulèvement du peuple tunisien contre Ben Ali le 14 janvier 2011, quel bilan peut-on tirer de l'évolution du pays depuis cette date et quelles perspectives peut-on esquisser? Le Printemps tunisien n'a-t-il été, en définitive, qu'une illusion ou ne fait-il qu'annoncer un Hiver islamique ? Comment et pourquoi est-on arrivé à l'échec politique, aujourd'hui patent, aux antipodes de ce que la jeunesse révoltée de notre pays espérait ? Autant de questions auxquelles il est indispensable de répondre avec honnêteté, pour espérer tirer le pays du gouffre où il est tombé.
Le bilan est certes calamiteux : faillite institutionnelle, sociale, morale, économique, sécuritaire, sanitaire, éducative et même plus encore ! Désespérance de tout le peuple devant l'immense faillite de la classe politique. Celle-là même qui devait conduire au changement ne mobilisa en définitive que de pâles personnalités endossant certes les habits de la représentation nationale mais habits qui se révèlent à l'usage trop larges pour leurs épaules. Que la comparaison est cruelle avec la première constituante de la République tunisienne et ceux qui guidèrent ses pas ! Il est vrai que ceux-ci furent élevés à l'école (et qu'elle école !) de la lutte pour l'indépendance : école de l'abnégation, du courage et du sens de l'Etat ! Nos néoconstituants, eux, se sont retrouvés là où ils sont, par le hasard d'une élection conduite à la va-vite et d'une post-révolution où le vent de la liberté souleva une poussière de partis sans légitimité historique, mal préparés à la confrontation électorale, où la naïveté des uns avoisina la roublardise des autres, et surtout l'appétit prédateur de partis religieux. Ceux-ci, qui n'avaient strictement rien fait pour la révolution, se tenaient à l'affût pour ramasser les fruits mûrs tombés à portée de main.
La classe politique et ses experts en post-révolution portent la responsabilité de la grave décision dont la Tunisie ne s'est pas relevée à ce jour : faire table rase du passé là où il fallait préserver coûte que coûte la continuité de l'Etat et capitaliser sur ce que le passé avait apporté de bon et réformer ce qui ne l'était pas. Que non ! Il fut décidé que la seconde République naîtra ex nihilo et ne devra rien à personne et surtout pas à Bourguiba, mêlé dans un amalgame ô combien injuste, aux errements de son successeur qui le déposa. Exit donc la Constitution de 1959. De cette décision date la descente aux enfers de notre pays (mars 2011).
Certes, il eut été possible de maintenir en vie l'ancienne Constitution pour permettre à l'Etat de poursuivre la transition tant que la deuxième serait en gestation. Il eut été sage de réserver la deuxième Assemblée constituante à sa vocation première : rédiger la Constitution sans diluer son action dans la gestion des affaires de l'Etat. Telles ne furent pas les solutions choisies. Funeste décision. L'Etat tunisien, dévêtu de sa Loi Fondamentale devint un corps sans défense, offert au bricolage bâclé de textes provisoires et au travail de sape, de déconstruction et d'infiltration par le mouvement islamiste. Incroyable mais vrai, on oublia même de fixer un terme fixe à l'Assemblée constituante ! Du coup, elle pourra durer autant que nécessaire, le temps qu'il faudra c.à.d. indéfiniment, et aux élus de se prévaloir d'une légitimité sans fin. Plus encore, en décidant de confier la rédaction de la nouvelle Constitution à une assemblée du peuple, les responsables politiques ont ouvert la boîte de Pandore : le mode de scrutin choisi, la proportionnelle à un tour, s'il ne donne pas la majorité absolue à un seul parti donne en effet au parti prédominant la maîtrise du jeu politique en jouant sur l'atomisation de l'Assemblée Constituante. Aujourd'hui, deux partis de la Troïka aux poids électoraux insignifiants, le C.P.R. et Ettakatol, permettent au mouvement Ennahdha d'asseoir son pouvoir alors qu'il ne représente au mieux que 20% du corps électoral et aux deux partis acolytes d'être visibles et de faire du bruit malgré leur insignifiance. Imposant un mode de gouvernement de type parlementaire, elle donne au Premier ministre islamiste, quasiment tous les pouvoirs, du moins ceux qui lui sont indispensables pour la maîtrise des rouages de l'Etat (... pour les échéances futures bien sûr...). C'est ainsi que le mouvement Ennahdha fut propulsé à la tête de l'Etat par la trahison des uns et la bêtise des autres. Faut-il encore rappeler que les islamistes n'ont joué aucun rôle dans le soulèvement du 14 janvier ? Leur victoire électorale toute relative du 23 octobre 2011 s'explique, d'abord et avant tout par la récompense de leur posture d'opposants traditionnels à la dictature de Ben Ali qui leur assure la visibilité politique. En face, les autres partis se créaient par dizaines, jour après jour, s'affublant de dénominations redondantes qui finirent par égarer l'électeur le plus motivé.
Après deux ans de gouvernance des islamistes, le peuple tunisien est pris dans la nasse. Tous les sondages actuels soulignent le découragement et le pessimisme de nos concitoyens. On peut le comprendre : après la trahison du C.P.R. et d'Ettakattol, après les mensonges d'Etat et les assassinats politiques, après la banalisation du fanatisme religieux qui se déclame du haut des prêches des mosquées, après les exactions des milices (fascistes) des Ligues de Protection de la (contre)Révolution, après la destruction méthodique des institutions de l'Etat par des nominations sectaires et illégitimes, après le naufrage de l'économie et la flambée du chômage et de l'inflation, et surtout après l'inoculation dans notre société de ce cancer qu'est le terrorisme djihadiste. Un constat qui laisse de marbre la Troïka et les députés de la Constituante. La Maison Tunisie brûle et les partis politiques palabrent, manipulés qu'ils sont par le mouvement Ennahdha.
Nonobstant ce constat désastreux, le parti islamiste continue à user de la rhétorique démocratique et se référer à sa légitimité sans fin pour faire avancer envers et contre tout sa stratégie de prise de pouvoir (un citoyen, une voix, et qu'à Dieu ne plaise .... une seule fois). Un fait est certain : au-delà des affirmations lénifiantes et des postures de circonstance, le mouvement Ennahdha persiste à vouloir imposer au peuple tunisien la référence divine dans la gestion des affaires civiles ; il est décidé d'arriver à ses fins, quel que soit le temps qu'il faudra y consacrer. Rappelons, nous le fameux « soyez patients » délivré par le chef de ce parti à ses « chers enfants » djihadistes.
Pourquoi le printemps tunisien se solde-t-il par cet échec retentissant ? Y a-t-il eu une volonté délibérée pour le faire échouer ? La réponse est sans conteste oui. Notre révolution, qui aurait pu rester isolée, créa en fait une puissante onde de choc politique qui se propagea très rapidement aux pays voisins, emportant sur son passage les régimes égyptien et libyen et menaçant les régimes despotiques du Golfe. Pour contrer l'onde de choc et faire échouer la transition démocratique, ceux-ci ont choisi de noyauter les soulèvements populaires arabes en aidant — logistiquement et financièrement — l'Internationale islamique à confisquer le pouvoir, certes par la voie des urnes, mais dans les faits par effraction, en profitant de l'effet de surprise et de l'euphorie post-révolution. C'est ainsi qu'en Tunisie, le loup s'installa dans la bergerie. L'instrumentalisation de la religion sema la discorde entre les citoyens. Le chaos organisé en moins de deux ans masque opportunément l'incapacité criante du parti religieux à assumer la gouvernance de la Tunisie. Le fait est qu'il n'a pas le moindre programme convaincant ni le moindre plan cohérent pour relever les immenses défis socioéconomiques et éducatifs de notre pays et lever les blocages créés par des décennies de gouvernance despotique. L'objectif principal du mouvement Ennahdha n'est pas de guider le relèvement économique de la Tunisie ou d'assurer le mieux-être des Tunisiens ! Son objectif est d'abord et avant tout de refonder l'ordre social selon les principes de la Charia et concrétiser ainsi leur vision illuminée d'un Etat théocratique. Tout le reste est secondaire. Alors on reparle de polygamie, de mariage orfi, de voiler les petites filles, de séparer filles et garçons dans les écoles, d'autoriser de nouveau les biens habous alors que ces biens dits de main-morte sont reconnus être un gâchis économique. Sont-ils ceux-là les vrais problèmes de la Tunisie, ses urgences ? Bien sûr que non. En fait, le chaos et l'insécurité serviront d'alibi au pouvoir religieux pour expliquer au peuple son échec quand il se représentera devant lui : « Ce n'est pas notre faute mais la faute à l'insécurité »! Tout cela est réfléchi, planifié et mis en application même si le prix à payer sera une fracture de la societé et sa paupérisation, voire la faillite de l'Etat. Dans sa grande majorité, le peuple tunisien, même sa composante traditionnaliste, est choqué par cette incroyable incompétence aux sommets de l'Etat et par cette épée de Damoclès brandie sur sa tête : le terrorisme. Aujourd'hui sont réunis les mêmes ingrédients que ceux qui jetèrent pendant les années 1990 l'Algérie dans la guerre civile déclenchée par le G.I.A. (Groupe armé islamique) bras armé du F.I.S. (Front islamique du salut). Question : dans notre pays, sous quels gouvernements le parti Ansar Echaria (le sosie du G.I.A.) a-t-il été créé, protégé et prospéré ? Le peuple tunisien connaît la réponse et, espérons-le, saura s'en rappeler.
Le monde bascule sous nos yeux. La genèse d'un nouvel ordre ne peut se comprendre que si on a analysé au préalable les rapports de force régionaux et internationaux et démasqué ceux qui tirent les ficelles. A la volonté des peuples arabes de vivre libres, s'oppose la volonté des pétromonarchies d'écrire notre histoire sous des dictatures islamiques à leur solde. L'Histoire nous enseigne que les passions politiques dans un climat de terreur finissent dans un bain de sang. Hier l'Irak; aujourd'hui, la Libye et la Syrie. Demain, le Liban ? La Tunisie ? Dans sa tentative de wahhabisation forcée du monde arabe, l'Arabie Saoudite (et les autres pétromonarchies alliées) trouve en Israël un précieux allié, silencieux mais actif en sous main. L'Etat hébreu trouvera dans une région éclatée en multiples entités ethno-confessionnelles la justification de son ultime argument (biblique) pour l'usurpation de la Palestine : une terre juive pour le peuple juif.
Comment les Tunisiens peuvent-ils échapper au piège islamiste ? Trois ans après le soulèvement, les mêmes acteurs politiques sont toujours réunis autour de la même table, celle du Dialogue national — qui bégaie — pour jouer pour la nième fois la même partition sur le même thème, celui de la recherche d'un consensus que tous savent impossible. Et quand bien même ils arriveraient à ce consensus il sera de pure forme. Les prises de position contradictoires des ténors du parti Ennahdha qui reprend d'une main ce qu'il a cédé de l'autre entretiennent la cacophonie et relancent un débat sans fin. La formule magique — la recherche d'une solution consensuelle — a trop longtemps enfumé l'opinion publique. Du chapeau sortira–t-il une colombe (noire) ou un lapin ? Ces tractations sans issue sont un piège pour l'opposition laïque. L'impression détestable ressentie face à ce débat sans fin est celle d'une classe politique qui oublie la raison même de ce débat pour en faire une fin en soi : «Débattre pour débattre ». Elle ressemble de plus en plus à une oligarchie professionnelle de la politique politicienne coupée des difficultés quotidiennes dans lesquelles le peuple se débat. Cette impression négative pourrait motiver une désaffection des électeurs pour les prochaines échéances électorales alors que la mobilisation maximale est absolument indispensable pour que les prochains scrutins corrigent de façon indiscutable les erreurs du précédent. Rappelons-nous combien la faible mobilisation des jeunes en 2011 a pesé sur le résultat final des élections. Le mouvement Ennahdha qui sait pouvoir compter sur le noyau dur de ses fidèles et sa large implantation territoriale serait le plus grand bénéficiaire du discrédit que la recherche sans fin du consensus impossible risque de jeter sur les partis d'opposition.
En s'accrochant au pouvoir malgré sa faillite et son rejet par l'opinion publique, le mouvement Ennahdha joue désespérément les prolongations pour rendre irréversible son rapt sur le pays. Considérant la mainmise d'Ennahdha, mouvement contre- révolutionnaire et antidémocratique, il y aura fort à faire pour mettre en place des institutions qui garantissent l'alternance du pouvoir par le jeu démocratique. Il reste l'espoir de voir émerger un homme charismatique portant très haut le sens de l'Etat pour regrouper les Tunisiens autour d'une vision, leur redonner espoir en leur pays et bannir l'insécurité et écraser le terrorisme. Malgré la méfiance qu'inspire à beaucoup la notion de chef, synonyme sous nos cieux de despotisme fut-il éclairé, l'histoire nous enseigne que les phases post-révolutionnaires agitées sont maîtrisées quand un leader émerge et dont la figure et le dévouement à la cause publique inspirent à la majorité la confiance et l'adhésion au-delà des nuances politiques ou dogmatiques. Un leader qui aura à cœur l'avenir de la Tunisie avant celui de son parti. Un leader qui redonnera la fierté citoyenne dans l'action publique et permettra de retrouver l'esprit pionnier des premières années de l'indépendance quand le développement de la société dans le souci de toutes ses franges était promesse d'ascension sociale et le vrai ciment de l'adhésion citoyenne. Face au projet théocratique qui enferme l'avenir dans une coque rigide et immuable pour l'éternité, il faut plaider, encore plaider, toujours plaider le projet humaniste centré sur la promotion de l'individu et l'exaltation de sa responsabilité dans sa famille, dans son pays, dans le monde globalisé qu'il habite et la planète qui le nourrit. Ce n'est pas parce que cette vision séculière a été instrumentalisée par l'Ancien Régime dans sa lutte contre les islamistes qu'il faut abandonner l'idée de laïcité. Le rejet par les Tunisiens de la tentative de greffer le wahhabisme et d'imposer un régime théocratique basé sur la charia a été obtenu non par la désobéissance civile mais par une rébellion massive de la société civile, devenue actrice incontournable dans le jeu politique .
Il est impératif de briser le cercle vicieux et de proclamer aujourd'hui l'illégitimité des pouvoirs qui ont failli. Elus, soi-disant pour une durée d'une année afin de rédiger en priorité la nouvelle Constitution, les députés de l'Assemblée constituante ressemblent à des docteurs Knock ergotant au chevet du malade et ne sachant lui prodiguer que des saignées itératives dans l'espoir de prolonger sa survie pour prolonger le bénéfice qu'ils tirent de leurs interventions. Ayant failli à leur mission au-delà des délais acceptables, ils sont devenus aujourd'hui illégitimes. Deviennent par conséquent illégitimes, également, le président de la République, le chef du gouvernement et tous les pouvoirs qui en émanent. Au spectre agité par le parti islamiste – moi ou(et) le chaos – il faut opposer la seule solution raisonnable de sortie de crise, solution qui s'impose par défaut : le retour à la situation d'après le 14 janvier avec formation d'un gouvernement d'union nationale dirigé par un leader incontesté.
Renouant avec l'esprit révolutionnaire, une commission d'experts sera alors chargée de moderniser notre Constitution fondant la deuxième République : un Etat de droit, civil, démocratique et où la référence religieuse s'inscrirait comme déterminant d'une éthique personnelle de vie et non en tant que gestionnaire des affaires de la Cité. La promulgation de cette nouvelle Constitution annoncera les élections générales présidentielle et législatives qui remettront le pays sur le chemin du renouveau.
C'est au prix de ce sursaut courageux que nous nous épargnerons la honte d'avoir tourné le dos à l'Histoire. Dans le cas contraire, nos enfants n'auront que leurs voix pour crier à la trahison et leurs yeux pour pleurer.
K.D.


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