Au Zouiten, on a découvert un courageux Stade Tunisien qui s'est imposé grâce aux idées d'un jeune entraîneur qui pousse ses jeunes joueurs à construire et à attaquer. A Sfax enfin, on condamne la fuite de Krol mais on oublie que son contrat comporte une clause libératoire claire. Enfin, on ne comprend toujours pas pourquoi la Ligue a programmé le derby à l'heure de la finale de la coupe de la CAF. Un derby détestable... Les Clubistes ont sans doute raison de laisser éclater leur joie suite à la victoire au derby. Les «Sang et Or» ont, eux, mesuré toute l'étendue de leurs limites actuelles et de ceux qui continuent à entretenir l'illusion qu'ils sont des vedettes. Mais sur un plan footballistique pur, ce derby a été d'une insoutenable faiblesse, avec des joueurs moyens, voire médiocres, comme en témoigne le double exploit de Dhaouadi, qui revient pourtant de loin, de très loin. Mais ce que nous avons détesté le plus dans ce derby, c'est l'état d'esprit et le comportement des joueurs. Plus de 90 minutes durant, les 22 acteurs ont passé plus de temps à contester l'arbitre, à se chamailler et à se provoquer qu'à jouer au football. Cela avec la complicité de leurs bancs respectifs qui n'ont pas bougé le doigt pour les en dissuader. Exception faite des deux gardiens, tous s'en sont donnés à cœur joie avec une insoutenable légèreté. Ces pseudo-vedettes qui croient pouvoir faire la loi, leur loi, sur le terrain et qui donnent une image honteuse de ce que doit être un footballeur sur le terrain et en dehors, qui demeurent dans l'impunité tant au niveau de leurs clubs que celui de l'arbitrage, sont responsables de la chute de notre football et de l'image qu'ils donnent aujourd'hui. Enfin, nous attendons toujours que Slim Riahi et Hamdi Meddeb publient la grille des salaires de ces footeux pour que les Tunisiens sachent que leur vaut ce genre de spectacle pourri! Lassaâd Dridi : nouvelle vague Si certains «vieux» s'accrochent encore, qu'ils continuent à faire la loi dans notre football et à squatter notre moribonde fédération, de jeunes entraîneurs tentent de se frayer un chemin dans la jungle de notre football et d'y apporter une bouffée d'air frais. Notamment sur le plan de la témérité tactique. En effet, ces jeunes entraîneurs veulent rompre avec la frilosité de leurs aînés qui ont longtemps dénaturé le football tunisien par leur obsession défensive. Prenons le cas de Lassaâd Dridi du Stade Tunsien. A ses jeunes joueurs il demande toujours de construire et d'aller de l'avant. Cette équipe ne gagne pas toujours et c'est normal, mais elle progresse à vue d'œil et n'a jamais refusé le jeu, quel que soit le nom de l'adversaire. Face à l'Etoile, les jeunes Stadistes ont toujours cherché à construire, osé et fini par s'imposer. Comme quoi, le travail et le courage finissent toujours par payer. Pourvu que les dirigeants du club, anciens et ceux qu'on annonce, fassent confiance à Lassaâd Dridi et ne commettent pas l'erreur de le changer pour... changer. Contrats et sentiments Les supporters sfaxiens ont peut-être raison d'être en colère contre Krol qui a abandonné le navire en pleine saison, et surtout gâché la fête à toute une ville. Cela pour le côté sentimental. Mais Krol a un contrat et une clause libératoire lui permettant de partir à n'importe quel moment. Fort de l'excellent travail accompli au CSS et de ses brillants résultats, il ira monnayer son talent ailleurs pour un bon paquet de dollars. Légitime, même si l'on sait que le football est de plus en plus immoral et qu'il n'obéit qu'à l'implacable loi de l'offre et de la demande. Par ailleurs, ce qui a ultérieurement «pourri» ce départ, c'est cette rumeur qui grossit depuis quelque temps déjà faisant état du passage du Hollandais du CSS à l'Espérance. Les dirigeants «sang et or» n'ont pas été éloquents à ce sujets mais dans une conversation téléphonique dimanche soir avec Riadh Bennour, vice-président de l'EST, président de la section de football et porte-parole de l'EST, celui-ci a clairement dit : «L'EST s'apprête à recruter un technicien français et nous n'allons tout de même pas répondre à chaque fois à l'intox». Voilà qui est dit. Pourvu que ce soit vrai! L'insoutenable légéreté de la Ligue Que la Ligue n'ait aucun pouvoir et aucun poids dans un championnat qu'elle est censée gérer et contrôler, ça on le sait déjà. Mais on croyait tout de même qu'elle a la latitude de programmer au moins les rencontres. Ce week-end, elle a perdu ce dernier privilège avec la programmation du derby au même horaire de la finale de la coupe de la CAF. Par cette décision incompréhensible et ridicule à la fois, elle a divisé la Tunisie entière en deux, cela sans parler de nos compatriotes à l'étranger qui ont été privés de suivre l'un de ces deux évènements et de nous autres journalistes dont la moitié ne sauront rien sur la finale de la coupe de la CAF ou alors le derby. Pis encore, au moment où nous écrivions ces quelques lignes, aucune explication, aucune justification de la part de la Ligue. Inconcevable!.