Une opportunité d'échange et de réflexion sur les stratégies susceptibles de faire du numérique un réseau d'appui à la promotion des systèmes éducatifs C'est à partir d'aujourd'hui, à Gammarth, dans la banlieue nord de la capitale, qu'un premier forum ministériel africain se tient officiellement sous le signe « Intégration des technologies de l'information et de la communication dans l'éducation et la formation ». Une rencontre organisée à l'initiative de l'Association de développement de l'éducation en Afrique (Adea), avec le concours de la Banque de développement africaine, l'Unesco, Intel et l'Organisation internationale de la francophonie. La manifestation, qui verra la participation de ministres concernés venant des quatre coins du continent, se veut une opportunité d'échange et de réflexion autour des stratégies susceptibles de faire du numérique un réseau d'appui à la promotion des systèmes éducatifs et d'apprentissage professionnel. L'objectif est d'autant plus nécessaire que le monde est plus que jamais un village planétaire, où l'analphabétisme revêt plusieurs dimensions. L'illettré n'est plus seulement celui qui ne sait ni lire ni écrire, il est plutôt celui qui n'a pas la capacité ou les moyens d'accès aux nouvelles technologies. C'est là, en fait, l'essence de la révolution numérique dont les bienfaits ne sont plus à démontrer. Mais à qui cela profite-t-il réellement ? A ceux qui y croient le plus, certainement. Bref, au monde le plus avancé, où le savoir s'est hissé à des paliers supérieurs, en tant qu'acquis irrévocable. Mais qu'en est-il de l'Afrique, de ce continent qui semble être en mal de restructuration technologique ? Où l'on fait le constat, non seulement d'un déficit de moyens, mais aussi de volonté politique ? On relève quand même des initiatives onusiennes multiples dans ce sens, interpellant les gouvernements africains afin qu'ils adhèrent à cette révolution. Il faut également mettre en exergue les objectifs de développement millénaire (ODM), qui ont chargé plusieurs instances internationales afin d'améliorer la qualité pédagogique de l'enseignement et de relever le taux de scolarité. Ce qui englobe l'encouragement à apprendre l'informatique, comme outil nécessaire dans la numérisation de l'école. La rencontre ministérielle d'aujourd'hui, dont l'ouverture sera assurée par M. Mongi Marzouk, ministre des Technologies de l'information et de la communication, aura à se pencher sur l'ensemble des défis à relever. Mais aussi sur les vraies difficultés qui continuent de tirer nos systèmes éducatifs vers le bas. Demain, la séance de clôture, présidée par le ministre de l'Enseignement supérieur, M. Moncef Ben Salem, devrait déboucher sur une série de recommandations qui pourraient jeter les bases de nouvelles relations de partenariat et tracer les contours d'une autre école, à savoir l'école numérique.