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Cent jours pour convaincre
Tribune - TUNISIE 2014 — REFORMES ECONOMIQUES
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 12 - 2013


Par Mourad Guellaty
La situation de la Tunisie est jugée, par les analystes et observateurs, fâcheusement délétère à tous les égards. Vue sous un angle moins glauque, elle pourrait être une opportunité pour redessiner les contours de notre économie
Toutes les composantes de l'économie sont sinistrées, et l'étaient aussi avant la révolution même si, globalement, le quantitatif de nos indices faisait de l'ombre au qualitatif de notre réalité.
Réécrire notre économie, c'est profiter de cette chute abyssale de notre quotidien, pour repartir sur des fondements qui nous permettent, de réparer ce qui vient d'être détruit, et au-delà de la projeter dans le vingt et unième siècle avec la force du survivant et l'esprit d'avant-garde que le Tunisien est en mesure de faire sien.
Ce Tunisien qui, par ailleurs, continue de briller au-delà de nos frontières (en Europe, aux USA, au Moyen-Orient et même en Chine) dés lors qu'il y bénéficie d'un environnement propice à son esprit créatif, est en mesure de réaliser des prouesses dans son propre pays quand les conditions de son épanouissement s'y trouvent réunies, par une volonté de la société dans son ensemble et des pouvoirs publics en particulier.
La conjonction des efforts de tous pour sortir le pays de cette période grisâtre est la condition et le point de départ de la mise en œuvre des réformes économiques nécessaires au redressement, par le haut, de notre économie.
Ces réformes, ne peuvent être entreprises, de manière sérieuse, innovante et pérenne que si elles s'inscrivent dans un plan à un horizon raisonnable (dix ans) pour tenir compte de notre capacité à réécrire les différentes composantes de notre économie.
Ce plan doit s'appuyer sur des pré-requis, un défi et un double constat.
Diagnostic de l'existant Les prérequis
Pour que les réformes économiques soient le fer de lance de notre renouveau, il est nécessaire que des conditions préalables s'implantent dans la durée, dans notre quotidien, sans quoi toutes les mesures prises seront fragilisées, entre autres, par l'instabilité politique, le manque de sécurité, et «last but not least», l'absence d'une adhésion citoyenne.
Cette dernière est, quand elle n'est pas acquise, le talon d'Achille de toute opération d'envergure, qui fait appel à l'esprit de sacrifice, de l'effort et du don de soi pour une cause qui dépasse l'individu dans son quotidien, et qui lui demande de se transcender pour un objectif plus grand que sa personne.
Pour atteindre un niveau d'adhésion nécessaire pour les gouvernants à la conception et à la mise en œuvre d'un plan économique innovant, il est nécessaire d'abord de gagner la confiance de tous.
A cet égard, la classe politicomédiatique est invitée à donner l'exemple en «jetant à la rivière» les rancunes tenaces et les querelles de boutiquiers qui traversent la quasi totalité de ses composantes.
Comment voulez vous qu'un citoyen lambda fasse don de son temps, et quelque part d'une partie de sa vie, quand le spectacle qui lui est offert, par la supposée élite, est un déchirement continuel sur tous les sujets ?
Le défi
Notre élite visible, de ce monde outrancièrement médiatisé, se devrait d'être au rendez-vous de l'Histoire, et par sa rectitude retrouvée et affichée, créer l'effet d'entraînement nécessaire à la conjugaison de ses propres efforts et de ceux du peuple souverain.
C'est justement-là que se trouve le vrai défi : que l'élite se comporte comme telle, qu'elle contribue à nous faire accepter, y compris le moins commode, voire le plus dur qui reste à venir.
Le défi dans les circonstances actuelles, c'est aussi un discours de vérité de notre élite politique.
Quand devant les députés britanniques le nouveau Premier ministre Winston Churchill, en pleine Deuxième guerre mondiale, déclare lors de la présentation de son programme : «Je n'ai rien d'autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur. Nous avons devant nous une épreuve des plus douloureuses. Nous avons devant nous de nombreux mois de combat et de souffrance. Vous demandez quelle est notre politique ? Je peux vous dire : C'est d'engager le combat ....... Vous demandez quel est notre but ? Je peux vous dire en un mot : la victoire !». Il reçoit une ovation et gagne la confiance de tous, avant de contribuer de manière décisive à la défaite des nazis.
La Tunisie , elle aussi , est dans une situation de guerre : contre le népotisme et la corruption hérités de tant d'années de pouvoir non partagé, contre le déclin économique qui s'aggrave chaque jour, contre nos divisions, incompréhensibles dans un pays traditionnellement uni.
Elle est en guerre, contre la violence importée, et enfin contre elle-même.
Le défi, encore une fois, c'est un discours de vérité de tous, pour gagner la bataille de la confiance, réconcilier les cœurs et obtenir le maximum des Tunisiens.
C'est aussi, par un tel discours, obtenir l'adhésion de nos amis, pays, organismes et marchés internationaux, qui n'attendent que cela, avec en prime un horizon enfin dégagé et une assurance tous risques sur l'avenir de la Tunisie et sur le recouvrement de leurs créances.
Le double constat
En effet, un plan économique pour la Tunisie de demain devrait s'appuyer sur un double constat : de l'existant qui nous donne une idée sur nos moyens et celui de nos ambitions, qui nous permet de mesurer notre force de propulsion.
L'analyse de l'existant, en plus de la photographie de notre présent, nous offre beaucoup d'enseignements sur ce dont nous sommes et nous serons capables de réaliser dans différentes situations.
Une difficulté se présente à nous cependant, car l'existant à la date d'aujourd'hui, n'est pas très significatif, ni représentatif de ce potentiel compte tenu des caractéristiques inhabituelles voire extrêmes des trois dernières années.
Celui à la date de fin 2010 est à cet égard plus éloquent.
Néanmoins, on ne peut pas rayer d'un trait de plume la situation économique à ce jour. Elle servira de point de départ pour le démarrage du plan économique, en plus de quelques enseignements sous-jacents.
Ainsi, sans entrer dans les détails, par ailleurs largement commentés, notre pays, sur le plan des données économiques, n'était pas dans une très mauvaise posture à la fin de 2010 : premier pays africain et quarantième au classement mondial de la productivité du World Economic Forum, il pouvait se targuer d'une croissance moyenne de 5% sur la décennie 2000-2010, même si un essoufflement a été constaté sur les deux dernières années.
Il pouvait également se prévaloir, notamment, d'un déficit budgétaire maintenu dans les limites de 3% et d'une couverture atteignant prés de 150 jours de nos importations par nos réserves.
Ceci montre que ce que nous avons fait précédemment, nous pouvons le refaire et peut-être même en mieux.
Car les données précédentes, bonnes quantitativement, cachaient une réalité qualitative menaçante, qui s'est conclue par les évènements du 14 janvier 2011 : une croissance non inclusive, avec un chômage de prés de 10%, celui des jeunes diplômés passant entre 1985 et 2010 de 2,4% à 20% —c'est la courbe révolutionnaire dixit la Banque Africaine de Développement— et des inégalités sociales et régionales profondes, un manque d'infrastructures égal à 50% des besoins annuels et qui nous coûtait, bon an mal an, 4% de croissance, toujours selon la BAD, , en plus des 2% subis du fait de l'existence d'une corruption qui s'assumait et s'étalait.
Elles cachaient l'existence d'un tissu économique composé de plus de 75% de PME et de TPE, largement endettées, exerçant en grande majorité dans des secteurs à faible valeur ajoutée, et étranglées par un endettement massif, une ignorance des outils de gestion et de l'exigence d'une gouvernance minimale.
Notre économie souffrait directement de ces faiblesses, mais aussi et surtout de l'absence d'un plan de redéploiement régional, de celui de la réforme de l'éducation, et d'un autre d'encouragement réel à l'innovation, etc.
L'ancien Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, reconnaissait à la fin de 2010, toutes ces faiblesses, dans une interview télévisée à un journaliste anglophone, et se proposait de corriger le tir, notamment en modifiant cette image d'une Tunisie des régions côtières et du désert régional, et celle d'une industrie largement dédiée à la sous-traitance.
Il est important de connaître la situation à la fin de 2010, c'est-à-dire celle d'une économie fonctionnant en situation «normale» avec ses points forts et ses faiblesses.
Mais il est tout aussi nécessaire de connaître la situation de notre économie à ce jour, car elle sera le point de départ de tout nouveau plan de réformes économiques.
Quelle est cette réalité ? Un déficit budgétaire qui se creuse, atteignant 8% tout comme l'inflation qui culmine à la même hauteur, et nos réserves extérieures qui oscillent entre 95 et 105 jours selon les paiements et les déblocages, de plus en plus rares, des emprunts étrangers.
De plus, le taux de chômage toutes classes confondues n'est pas loin d'atteindre les 20%, alors que Fitch a pris le même chemin que Moody's et S&P, dégradant drastiquement, récemment, notre note souveraine de BB+ à BB-.
L'investissement est à l'arrêt, victime de plusieurs aléas auxquels s'est ajoutée une politique dispendieuse d'aide aux dépenses de fonctionnement et donc à la consommation, qui a entretenu dans le proche passé l'illusion d'une croissance possible.
Cela n'était qu'un feu de paille, car l'Etat ne peut plus recruter, sans compter, des fonctionnaires comme il l'a fait l'année dernière.
Notre dinar pique du nez, résultat de tous ces agrégats affligeants, auxquels s'ajoutent l'économie parallèle, les trafics de tous acabits et la violence.
La violence parlons-en, nouvelle venue dans notre quotidien, c'est celle qui tue, qui blesse et qui corrompt.
Oui, elle corrompt, comme l'atteste le dernier rapport (présenté à la communauté internationale il y a quelques jours seulement), de Transparency International qui établit une relation entre violence et corruption et cite, tout particulièrement l'exemple des pays du printemps arabe (essentiellement la Libye, l'Egypte et la Syrie).
Et c'est sur cet existant que nous devons reconstruire une économie pour le futur immédiat et pour les générations à venir.
Cette opération d'envergure devrait faire de nos faiblesses actuelles une force en en tirant la substantifique moelle, c'est-à-dire celle de la réorientation vers des secteurs à plus forte valeur ajoutée, en réévaluant à court (c'est urgent et c'est à rendement rapide) et long termes la formation professionnelle, l'éducation et toutes les autres insuffisances structurelles précédemment mentionnées.
De plus, travailler sur du vide ou presque pourrait être plus commode que sur un existant mal calibré, car cela laisse une plus grande liberté aux concepteurs du renouveau économique, pour mieux orienter leurs décisions sans avoir à subir la lourdeur d'un terreau peu adapté au changement.
Cela pourrait être le cas en matière de redéploiement régional, que ce soit pour l'infrastructure routière et autres, pour la réorientation de notre industrie vers des secteurs plus chargés en valeur ajoutée, ou bien encore pour faire des PME et TPE des foyers dédiés aux activités innovantes.
La mise en œuvre du plan de redressement économique
Elle est subordonnée à l'instauration de la confiance et de la cohésion nationale autour d'un programme établi, annoncé et expliqué par le gouvernement.
La confiance et la cohésion nationale ne se décrètent pas.
Elles se gagnent par une pratique vertueuse de la direction de la vie publique. C'est une façon de faire pérenne, mais qui nécessite du temps.
Elles peuvent se gagner, plus rapidement, par ce qui est d'usage appelé, un choc de confiance.
Nous l'avons vu dans l'exemple de Winston Churchill : un discours qui enflamme, mais pas seulement, qui apaise et qui rassure, parce que dans leur connaissance ou dans leur ignorance de la chose publique, les citoyens y décèlent cet attribut si rarequ'on appelle la sincérité.
Bien entendu, la sincérité ne suffit pas si elle ne porte pas en elle les signes d'un changement vertueux dans le fond et dans la forme.
Sans être un politologue averti, nous pouvons croire que si un gouvernement ramassé et homogène, s'installe —il est grand temps—, il pourra créer ce choc de confiance.
Par exemple, si à la cacophonie actuelle, il substitue le silence de ses ministres, laissant au premier d'entre eux le soin de présenter tous les contours de sa politique et à son porte-parole celui de répondre aux médias pour les explications complémentaires, il se distinguera positivement de la présente situation et créera un préjugé favorable dès les premiers jours.
Un choc de confiance, nécessaire pour permettre au gouvernement de se concentrer sur l'essentiel, peut être obtenu par un effet de surprise d'une équipe qui travaille solidairement, et dont les membres ne passent pas leur temps dans les espaces médiatiques, tâche qui serait dévolue désormais à un nombre très réduit de porte parole désignés pour cette charge.
Bien évidemment, le gouvernement ne pourra pas interdire à la représentation nationale son droit de commenter et de critiquer.
Mais avec un peu d'habileté et de dévouement de tous au bien public, il peut obtenir de cette dernière un moratoire de cent jours, le temps que les mauvaises habitudes s'estompent et d'avoir le temps de conforter les grandes lignes de sa politique.
Certes, le prochain gouvernement sera lui aussi transitoire, mais il devra travailler dans la durée, sans économie ni dosage et transmettre à son successeur, voire à lui-même s'il est reconduit des dossiers achevés ou à finaliser.
C'est cela l'esprit citoyen, c'est cela la conduite démocratique d'un pays : tenir compte de la durabilité des institutions et de la marche pérenne de l'action gouvernementale.
Il est arrivé à des pays, l'Italie en est un exemple, mais pas le seul, d'avoir un gouvernement tous les six mois, voire moins.
Cela n'a pas empêché ce pays proche de se maintenir dans le «top ten» des plus importantes nations économiques du monde.
Le plan économique auquel le prochain gouvernement devra s'atteler, sans délai, devra tenir compte de nos ambitions, de nos besoins, d'un côté et de nos moyens à pouvoir y répondre, de l'autre.
Il devra être suffisamment ambitieux pour créer l'espoir et susciter l'adhésion, sans être irréaliste, pour ne pas faire fuir les contributeurs ciblés, principalement les concours extérieurs, qui veulent de la précision, du sérieux, sans repousser la témérité voire le «culot» quand ils apparaissent vertueux et donc réalisables.
D'un point de vue pratique, le plan de redressement économique n'est pas très différent de celui d'une institution commerciale : il comporte les objectifs, un échéancier de leurs coûts, les modalités de leur financement endogène, la différence exogène étant identifiée, valorisée et supposée être couverte par des contributeurs extérieurs qui adhèrent aux caractéristiques du plan, à savoir : le sérieux de son établissement, l'intérêt pour le pays des besoins exprimés et leur faisabilité, la plus-value à terme obtenue de sa réalisation et, bien évidemment, la capacité du pays à honorer ses engagements aux échéances prévues.
Conclusion
La Tunisie a peur, le Tunisien est las.
Ils souffrent de la violence, celle physique qui tue, et celle de tous les jours distillée dans les propos de la grande cacophonie du cirque médiatique.
Nous sommes tous responsables de cette grande braderie des valeurs, qui est le résultat d'une éducation au rabais des dernières décennies, et de la mise au rancart de la culture.
L'économie elle-même a prospéré et fait prospérer des hommes vertueux, il y en a qui travaillent dans la rigueur et d'autres de moindre calibre sont de peu d'exigence et de faible conscience.
Ceux qui ont profité d'un fonds de commerce qui s'épuise : le soleil qui n'intéresse que les moins ouverts à la connaissance du monde et de ses particularismes, et dont le carnet de chèques est oublié à demeure, les subventions qui s'épuisent et qui s'apprêtent très justement à disparaître par mesure de justice et tous les autres, les proches et les affidés qui détruisent les règles du jeu économique, enfin l'opacité synonyme, souvent, elle aussi de corruption, que la sphère économique mondiale ébranlée par des crises violentes condamne et dénonce.
Notre économie aujourd'hui exsangue, martyrisée qu'elle est par des faiblesses structurelles des temps anciens et des plus récents, attend de tous qu'on vienne à sa rescousse.
On dit communément, pour un nouveau gouvernement, qu'il dispose de cent jours pour convaincre. La Tunisie d'aujourd'hui n'est pas tout à fait en mesure de tenir encore si longtemps pour voir le bout du tunnel, traversée qu'elle est par des forces antagonistes, beaucoup de misère, de souffrances et de blessures physiques et morales. Sans compter un Dialogue national improbable et le choix du futur chef du gouvernement qui s'éternise.
Mais elle se doit d'accorder sa bénédiction à celui qui saura rapidement gagner sa confiance.
Il faudra beaucoup d'exigence, d'engagement et de détermination au prochain gouvernement pour délimiter son territoire, prendre de la hauteur, panser les plaies, remettre de l'ordre, tous azimuts, et surtout dessiner un plan de redressement et de modernisation de l'économie dont le pays a un urgent besoin.
Cent jours. Oui, cent jours pour convaincre !


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