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Tunisie 2013 : enrayer la spirale régressive de notre economie
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 04 - 2013


Par Mourad GUELLATY*
«Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait» (Mark Twain)
Faut-il attendre que notre économie touche les abysses pour s'en émouvoir et tirer la sonnette d'alarme ?
L'économie n'est pas un ballon qui rebondit instantanément.
De surcroît, elle se «grippe» à mesure que sa descente se prolonge.
Le déclin économique d'un pays ne se mesure pas à la seule présentation des chiffres, indicateurs incontournables, mais pas suffisants.
Il s'apprécie, aussi, par une vision prospective de son devenir, par les fondamentaux de son environnement politique, géopolitique, social, sociétal, cultuel, culturel, etc.
Mais aussi par les qualités inhérentes à son peuple, à ses élites, ses politiques, gouvernants et opposants confondus, tout comme par ses capacités futures, à relever les défis qu'il aura à affronter, autant d'éléments qui forment le ressort, fort ou faible, qui déterminera l'amplitude du rebond escompté.
Et enfin, par la fiabilité de ses programmes à moyen et long termes, incluant les flux d'emplois et de ressources, nécessaires pour leur mise en œuvre.
Cependant, l'établissement de tels programmes ou plans est généralement exposé aux difficultés, car les aléas sont nombreux, et les paramètres d'autant moins maitrisables, quand l'économie, à l'instar de la nôtre, traverse des moments prolongés de turbulences.
Notre économie aujourd'hui
Elle offre un visage inquiétant : les chiffres sont concordants et indiquent une détérioration des principaux paramètres.
Certes, ici ou là des améliorations sont annoncées, souvent vraisemblables, mais qui ne changent pas la tendance lourde de son affaiblissement : un endettement massif qui avoisine les quarante-huit pour cent de notre Produit intérieur brut, une dégradation de notre note souveraine, et de celles de cinq grandes banques de la place, qui compliquent la donne, en alourdissant le fardeau de tout nouveau recours à l'extérieur, un déficit budgétaire qui devient élevé, autour de 6%, celui de nos balances commerciale et des paiements, le glissement de notre monnaie, et une faiblesse de l'investissement productif.
L'énumération des zones d'ombre ne s'arrête pas à ce stade, et si nous voulons être un peu plus complet, il y a lieu d'observer les multiples interruptions de travail «sit in», grèves, phénomènes généralisés d'indiscipline collective et tutti quanti, qui gèlent la bonne volonté des hommes d'affaires tunisiens, et font fuir leurs homologues étrangers.
De plus, les phénomènes de déni de la sécurité, de grand banditisme, et de trafic transfrontalier d'armes, de devises, et de produits alimentaires, propulsent notre indice de hausse des prix à des niveaux rarement atteints (plus de 6%) et attisent les revendications sociales, souvent légitimes, mais malheureusement pas très opportunes pour une économie qui se dérobe.
Les chiffres ne disent pas tout, car le manque à gagner qui résulte de la nouvelle topographie du pays n'est pas mesurable instantanément : le laisser-aller, l'irresponsabilité, la culture de la revendication tous azimuts, légitime en beaucoup de circonstances, mais excessive et improductive en d'autres, ont-ils eu leurs impacts cernés ?
Tout comme les atteintes répétées, à l'outil de production, aux biens publics, aux personnes et surtout à notre infrastructure, qui n'en avait pas besoin.
Nos paysages sont désormais défigurés, nos autoroutes et nos forêts sont maltraitées, nos routes et même nos rues se sont transformées en pistes, à Sidi Bouzid, Siliana, Kasserine, mais pas seulement, près des grandes villes côtières et même dans la capitale, le même phénomène se répand.
Mais ce qui vient d'être décrit n'est rien en comparaison avec le mal fait à l'image de notre pays aux yeux du monde et plus prosaïquement à la «destination Tunisie».
La «destination Tunisie» cruellement altérée
Nous avons développé depuis l'Indépendance un secteur touristique, qui présente beaucoup de lacunes, mais qui a eu le mérite de faire travailler, dans un passé récent, bon an mal an, 450 000 personnes.
Ce secteur, est aujourd'hui en souffrance, et certaines destinations touristiques à l'instar de l'Ile de Djerba sont quasiment à l'arrêt.
Djerba est un exemple de la dilapidation de notre patrimoine : l'île est probablement la destination touristique la plus prisée de notre pays, en raison de la richesse de son histoire, de la beauté de ses paysages et de ses plages, de sa population accueillante, et de la qualité de ses unités touristiques, dont certaines sont dans le «Top 10» de nos hôtels.
Tous les problèmes que connaît Djerba aujourd'hui (l'amoncellement et l'enfouissement des ordures n'étant pas des moindres) ont — le nombre de clients actuels et celui des réservations pour les mois à venir enregistrent une chute vertigineuse — et auront un impact négatif, non seulement sur l'île, mais sur la destination Tunisie dans son ensemble.
Le tourisme ne sera évidemment pas le seul secteur à souffrir de la situation nouvelle, globalement négative, de notre pays : tous les autres seront affectés par les images véhiculées en temps réel par les médias, de l'insécurité, principalement, et du «mal-vivre» des habitants.
Ce «mal-vivre» transparaît dans les chiffres qui indiquent un nombre inhabituel de personnes en situations de déviance et de difficultés psychologiques.
Il apparaît dans les discours conflictuels, plein de véhémence, dans les invectives et les anathèmes échangés dans tous les lieux de débats y compris au sein de l'Assemblée nationale constituante.
Nous vivons une ère de discorde et de divergences permanentes, alors que la situation du pays exige l'inverse, conjuguée à la sagesse, et à l'esprit de sacrifice et de raison.
Comment voulez-vous que les investisseurs et les visiteurs, «chouchoutés» par les destinations concurrentes, aient un excès de bonté d'âme, et viennent dans un pays dont les siens se méfient et le font savoir dans les espaces médiatiques ?
Pourtant la Tunisie, ce si beau pays, à l'histoire glorieuse et multiséculaire, mérite t-il le sombre destin qui se profile à l'horizon ?
Que non ! Et cela dépend de nous tous, pour tordre le coup à cette dérive, en se répétant cette phrase de William Shakespeare «l'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l'amitié le console».
Le cercle vertueux d'une nouvelle économie
Au lendemain de la crise économique de 1929, qui a endommagé les économies de très nombreux pays, celle des USA n'étant pas des moindres, Franklin Roosevelt, pas encore président des USA, annonce la nécessité de la mise en œuvre d'une politique économique, de type keynésien, baptisée le «New Deal».
Il décrit les différents moyens liés à cette politique de redressement économique, nécessaires pour mettre un terme aux conséquences négatives de la crise économique et financière, dont tout le monde s'accorde à qualifier de point de départ d'une chaîne d'évènements qui ont conduit à la Seconde guerre mondiale, avec son cortège funèbre et ses conséquences dévastatrices.
Elu président des USA, Roosevelt mettra en œuvre cette politique, de 1933 à 1938, faite de réformes majeures telles que celle du système bancaire, la dévaluation du dollar, l'abandon de l'étalon or, les aides économiques et sociales, et le lancement de grands travaux.
Même si cette politique n'a pas été, dans toutes ses composantes, un succès total, elle a permis aux USA d'atténuer les effets ravageurs de la crise économique et financière de 1929, et pour beaucoup d'analystes, ses effets se sont perpétués jusqu'aux lendemains de la Seconde guerre mondiale, qui a permis à ce grand pays de sortir moins malmené que toutes les autres nations associées à ces moments sanglants.
Bien évidemment, comparaison n'est pas raison, mais elle est souvent source d'inspiration, dès lors que les situations ne sont pas totalement divergentes.
Pour un «new deal» tunisien
La Tunisie connaît, depuis plus de deux années, de grandes difficultés économiques et sociales, que jusqu'à présent, rien ni personne n'ont pu juguler.
Il est grand temps donc de s'inspirer du «New Deal», de son approche courageuse et volontariste, défiant les difficultés, avec la culture et la volonté particulières qui sied pour les combattre et les vaincre.
S'il existe un combat, que nous devons mener, plutôt que de se quereller, pour des sujets qui n'en valent pas la peine, c'est bien celui-ci : mettre en œuvre une nouvelle politique économique, qui tienne compte du qualitatif, oublié dans les précédentes, et installe l'humain, et ses composantes essentielles – sa jeunesse, ses femmes, ses créateurs, ses innovateurs et tous les autres, qui se dépensent sans compter pour l'amour et le futur de ce pays — au centre des préoccupations.
Certes, les moments sont difficiles pour une telle entreprise : environnement national chaotique, avec une faiblesse des institutions de transition, des gouvernements fragilisés par des divisions et des recherches de compromis politiques, de tous ceux et celles qui ont l'œil rivé sur le guidon des élections, situation internationale précaire, avec l'Europe notre principal partenaire, à la recherche, elle-même, d'un point introuvable d'équilibre de son économie, et nos voisins maghrébins et africains confrontés à l'instabilité, aux intrusions, quand ce n'est pas au chaos des guerres et des règlements internes.
Avec une difficulté supplémentaire, mais de loin la plus importante, l'impression que nous donnons à nous-mêmes et aux partenaires étrangers d'une dangereuse sous estimation, pour ne pas dire déni de prise de conscience, du gouffre économique que nous nous sommes créé en un si faible laps de temps, et qui ne pourra être comblé que par un effort au long cours, la détermination inébranlable de renforcer le pilotage économique du pays, et le sacro-saint établissement d'un programme économique cohérent.
Cela ne sera toujours pas suffisant, car les acteurs nationaux et internationaux de notre vie économique, même dans l'hypothèse de leur adhésion à ce programme, auront dès les toutes premières échéances, les yeux fixés sur son degré de réalisation, indicateur éminent, pour la confiance qu'ils peuvent nous maintenir ou nous retirer.
Beaucoup d'incertitude nous entoure, et beaucoup de difficultés attendent le pays !
Faut-il pour cela renoncer à une entreprise de cette nature, la seule qui vaille la peine d'être menée : un «New Deal» tunisien ?
A nouveau non ! Pour de multiples raisons qui viennent, relativiser la portée des situations handicapantes, précédemment évoquées.
D'abord le Tunisien, un homme libre, peut-il abdiquer, à ce qu'il a fait ses valeurs tout au long de l'histoire de notre nation : patriotisme, courage, et volonté de vaincre le signe indien de l'échec ?
Peut-il se résoudre à devenir un citoyen résiduel du monde, celui qui renonce et s'enfonce sans combattre l'adversité ?
Peut il limiter son ambition, à des causes faibles — les querelles intestines — au regard de l'enjeu qui nous est proposé par les circonstances ?
Le Tunisien, sans distinction, qui a ébloui le monde il y a seulement deux années, peut-il accepter, longtemps, l'image actuelle qu'il renvoie, indigne de lui, de son identité, de son unité ?
Ces questions méritent des réponses, qui vont ouvrir le chemin de notre sursaut économique.
Certains répètent que l'économie est une victime collatérale de la situation de nos institutions.
Elle est plus que cela ! Elle est bien la victime principale, l'ignorée du débat public, réduite à la portion congrue de ses préoccupations, au point qu'on en a oublié son Conseil économique et social, curieusement absent depuis deux années, du paysage national.
Pourtant, la Tunisie, est un petit pays, tous critères confondus, avec au regard du monde, en principe, des petits problèmes, qui devraient trouver, plus facilement que ceux d'autres pays, une issue positive.
Elle dispose de nombreux atouts, géographiques notamment, située qu'elle est, aux portes de l'Europe, et de celles de l'Afrique, continent émergent, prometteur par sa démographie — dans les cinquante ans qui viennent, un nouveau ressortissant du monde sur deux sera africain — et par ses ressources naturelles nombreuses.
C'est aussi un pays qui a toujours agi, dans le concert des nations, avec une voix et une aura qui dépassent sa taille et ses richesses.
Ces dernières ne sont pas négligeables : humaines, géographiques, nous l'avons vu, mais les autres potentielles, de notre sol et sous-sol, dés lors, ce qui ne saurait tarder, que les scientifiques auront résolu avantageusement, et dans le respect de notre environnement, les problèmes d'extraction du gaz de schiste, de notre ensoleillement, de nos vestiges, de nos paysages, de notre agriculture qui pourrait redevenir ce qu'elle a été dans le passé, et de notre matière grise, reconnue et vantée, surtout quand elle se déploie à l'étranger.
Conclusion
Evidemment, répétons le, les temps sont difficiles, le nier serait tourner le dos à la recherche de solutions.
Faut il rappeler, qu'avec un PIB de 49 milliards de dollars, un endettement de 20 milliards, et une population de près de 11 millions d'habitants, nos soucis restent modestes au regard des ressources mondiales annuelles (près de 70 trillions de dollars), de celles d'Europe, notre voisine (17,5 trillions), des USA (16 trillions), et de la Chine (8,2 trillions), pour ne citer que les plus significatives.
Mais la Tunisie, endettée à hauteur de 48 % de son PIB, n'a pas les moyens de mettre en œuvre une politique expansionniste sans recourir, à nouveau, à l'endettement extérieur.
Or tout le monde sait, à présent, que notre capacité de remboursement, de tout endettement additionnel, est remise en cause par la communauté internationale des affaires et ses «fers de lance» les agences de notation.
Choix cornélien : adopter une politique d'austérité envers une population, dont une grande partie est en difficulté de survie, n'ajouterait que de la confusion, à notre pays, qui n'en manque pas.
Il reste l'autre alternative, celle d'une politique de type keynésien, de grands travaux d'infrastructures, de formation professionnelle, et de réorganisation totale de notre économie qui serait réorientée, désormais, vers des secteurs à forte valeur ajoutée, alliés à nos activités traditionnelles restructurées, pour asseoir leur compétitivité, le maître-mot de la concurrence internationale.
Facile à écrire, mais comment y parvenir, alors que nous sommes en manque notable de ressources et que nous avons atteint la cote d'alerte qui nous a poussés à solliciter le concours, certes à titre préventif, du Fonds monétaire international ?
Notre avenirest entre nos mains
Vous connaissez des bailleurs de fonds, qui ne veulent pas financer des emprunteurs qui s'achètent une bonne conduite ?
Si nous voulons sortir par le haut, de nos difficultés, il nous faudra redevenir les bons élèves des institutions financières internationales, des pays amis, des marchés, et de tous les autres qui voudront bien contribuer à notre redressement, à la condition que nous adoptions une politique économique qui leur permette, de récupérer, à terme, leurs fonds.
Un «New Deal» pour la Tunisie de la prochaine décennie, pourquoi pas ? A une condition, que nos institutions se stabilisent, que le nouveau gouvernement adopte une approche de concorde nationale en faisant appel aux compétences avérées, la Tunisie en regorge, et qu'il se mette au travail en assurant, à lui-même et au pays, les conditions de sécurité et de continuité.
Il faudra qu'il fasse preuve d'écoute, car «parler est un besoin, écouter est un art», dixit Goethe, et surtout qu'il aille au principal des causes de nos maux économiques, plutôt que de se disperser dans l'écume des choses, qui multiplient nos divergences et incitent au déni de l'autre, au lieu de nous rassembler.
Et donner confiance, à ceux qui prendront ce pari audacieux de contribuer à sortir notre pays de ce gouffre pesant, dans lequel il s'installe.
Une confiance encadrée, par les règles de responsabilité, de «redevabilité» et de transparence, qui font la bonne gouvernance des pays avancés, et en y associant dans tous les secteurs d'activité, les institutions de régulation, «garde-fous» désormais incontournables.
Et que désormais se lève le jour béni de la volonté et de l'effort recouvrés, de la pacification des esprits et de la fraternité retrouvées, celui d'une Tunisie riche de ses multiples couleurs, de ses différentes et belles lumières, toutes concordantes vers un seul objectif : l'union nationale de ses forces vives.
Selon Saint Augustin «la mesure de l'amour c'est d'aimer sans mesure».
La Tunisie mérite que tous ses citoyens agissent de la sorte à son endroit, afin de lui éviter un avenir incertain.
M.G.(Président d'honneur de l'Ordre des experts comptables de Tunisie)


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