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Amman, la ville blanche
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 12 - 2013

De notre envoyée spéciale en Jordanie : Souad BEN SLIMANE
Le cœur de l'une des plus vieilles villes du monde bat au rythme des évènements sanglants e la Syrie et ses acteurs culturels s'emploient à donner un sens au mot «dignité».
Quatre jours d'un festival, où il y a une sélection aussi intéressante de films et un programme aussi chargé, ne suffisent pas pour connaître une ville. Surtout que Amman, la capitale du royaume hachémite, nommée «la ville blanche», parce que construite en pierres blanches, est, à première vue, difficile à pénétrer. Il fallait faire un peu l'école buissonnière pour profiter du voyage et comprendre le contexte dans lequel évolue «Karama», le festival du film des droits de l'homme dont la quatrième édition a eu lieu du 5 au 10 décembre 2013.
Amman, installée sur de nombreuses collines, a l'air et pas l'air du tout d'un grand village tranquille. Le trafic assez lourd nous donne quand même le temps de découvrir qu'à côté de ces bâtiments construits en parfaite harmonie, il y en a d'autres qui s'acharnent à imiter Dubaï. On nous apprend que Saâd, le fils de feu Rafik Al Hariri ex-Premier ministre du Liban assassiné, investit dans cette ville, qui devient de plus en plus, suite à ce qu'on appelle le «Printemps arabe», une destination de choix pour les touristes en mal d'orientalisme. De nouveaux centres de villégiature, des hôtels et des tours luxueuses sont en chantier.
N'empêche qu'une fois échappés aux embouteillages, nous découvrons l'âme de Amman qui nous réapparaît dans ses rues qui épousent souvent des courbes de niveau, ses ruelles sinueuses, son centre-ville animé, ses commerces authentiques, ses cafés aux décors inspirés des contes et légendes, de la littérature et des arts arabes, ses restaurants populaires qui ne désemplissent pas et ses boutiques d'épices qui dégagent des senteurs parfumées aux mélanges de cannelle, de gingembre, de cardamome et de clou de girofle...
Pour le visiteur, c'est assez impressionnant de voir qu'au milieu des habitations et des centres commerciaux modernes, l'Amphithéâtre romain d'Amman résiste au temps et aux changements, et ce, depuis que la capitale de la Jordanie se faisait appeler Philadelphia.
Cette ville cache bien des surprises. Une promenade rapide en pleine nuit, guidée par le directeur artistique de Karama 4, nous fait découvrir quelques espaces culturels et galeries d'art qui défilent le long des ruelles aux côtés des veilles bâtisses. Malheureusement, nous n'avons vu que les façades, aux décors créatifs et raffinés, et des escaliers qui lient un espace à un autre, peints en couleurs et formes de tapis traditionnel. En montant encore et encore dans ces collines peuplées, on rencontre des boutiques spécialisées en vente d'alcool. Leurs vitrines soigneusement éclairées et décorées avec toutes les marques de liqueur, de vin et de Whisky, n'ont rien à envier à celles de l'Europe, les soirs de Noël.
Sacrée Amman! On dirait que son cœur oscille entre conservatisme et modernité.
Il faut l'avouer, encore une fois, cette ville est difficile à comprendre en si peu de jours.
Qui sont ces jeunes femmes voilées qui fument le narguilé de bon matin dans les cafés de la vieille ville?
Que font tous ces jeunes plongés dans leurs i phones, et qui oublient de goûter à leurs beignets chauds parfumés d'huile d'olive et de «zaâtar»?
Pourquoi est-ce que les hommes d'un certain âge sourient à peine?
Sont-ils des réfugiés irakiens ou des Jordaniens d'origine palestinienne dont le corps est à Amman et le cœur en territoires occupés?
Qu'est-ce qui fait que partout où l'on va, ou presque, il y a un contrôle de sécurité?
C'est pourtant l'hiver à Amman. La Jordanie n'a pas réussi à basculer dans le Printemps arabe. Tout le monde sait qu'il y a eu plusieurs manifestations de colère et de mécontentement et des rassemblements au Cercle Intérieur (dowar dakhliah), un rond-point de la capitale, situé face au ministère de l'Intérieur. On sait aussi que, depuis 2011, le roi a dû changer quatre fois de Premier ministre et convoquer, à un certain moment, des élections anticipées, pour calmer les ardeurs.
Mais il est évident que cette tension que nous avons sentie, lors de notre séjour à l'occasion du festival du film des droits de l'homme, est surtout due à ce qui se passe au pays voisin, la Syrie. Ce dernier est sur toutes les lèvres, dans tous les esprits. Les événements sanglants sont commentés par tout le monde et tous les médias. Il faut dire qu'Amman est le premier concerné. Le dernier passager, un des documentaires proposés au programme de Karama 4, le prouve. Il s'agit d'un film qui traite de la vie des réfugiés syriens d'un point de vue assez particulier : des courtiers jordaniens et syriens traitent avec les familles réfugiées pour les aider à fuir du camp «Zaâtari».
Le gouvernement doit gérer ce problème et maintenir l'ordre.
Comment s'y prend-il? Quel est le feed-back des médias concernant ces milliers de réfugiés qui affluent tous les jours en Jordanie? Qu'en pense la société civile? Les victimes de cette guerre absurde, arrivent-elles à sauver leur dignité?
Karama 4 s'est employé à trouver des réponses en organisant un colloque autour des droits de l'homme et des médias en périodes de crise.
Nous y reviendrons.


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