L'objectif majeur, contre la Jordanie, est de rester dans une dynamique de victoires Le test de Amman peut sembler une simple péripétie dans le parcours des Aigles de Carthage. A plus forte raison quand on sait qu'ils seront privés des services de la colonie des expatriés. Pourtant, ce serait bien plus qu'un coup d'arrêt contrariant si d'aventure les hommes de Sami Trabelsi venaient à s'incliner devant un ensemble jordanien, 91e au dernier classement mondial Fifa et, par conséquent, bien loin du gotha mondial. Dans la foulée, il y aura le safari de Blantyre qu'il sera fondamental de négocier dans les meilleures conditions psychologiques. Surtout qu'on prête à Sami Trabelsi la baraka et une insoupçonnable qualité de gestion de son effectif. Au bout de trois heures de vol, la délégation tunisienne a débarqué vendredi à 19h30 (heure locale) dans la capitale jordanienne. Il lui a fallu tout juste une vingtaine de minutes de route pour rejoindre son quartier général, le Landmark Amman Hotel. Le travail a été entamé juste après le dîner, avec une séance de décrassage de plus d'une heure, conduite par le préparateur physique, Adel Moalla, au stade de la cité Roi Abdallah. Hier à 22h30, une deuxième séance était prévue au stade annexe du complexe des jeunes Cité Al Husseïn. Dans l'après-midi, quartier libre et promenade pour les dix-sept joueurs. Ce soir, à l'heure de la rencontre, une dernière session de travail est prévue sur le central du stade international de Amman. Attention à la marche ! Les analystes avaient déjà snobé un test semblable contre une autre nation arabe d'Asie, Oman, s'interrogeant sur l'utilité et la crédibilité d'une telle rencontre. A l'arrivée, les Aigles de Carthage, pourtant renforcés par leurs meilleurs éléments, y compris les «pros» d'Europe, mordaient la poussière à Mascate, essuyant une défaite (1-2). Une baisse de tension peut rendre accessible et très vulnérable le club Tunisie, pourtant capable de hisser son niveau de jeu à des hauteurs remarquables, comme cela a été le cas le 10 août devant le Mali, ou encore tout au long du Chan du Soudan, dans la version «joueurs locaux». D'ailleurs, si beaucoup trouvent rébarbatif un tel test et anachronique le choix d'une nation asiatique pour préparer un choc face à un pays d'Afrique noire, le sélectionneur adjoint, Nizar Khanfir, retient un ensemble de priorités pour demain soir : «Ce test va nous aider à procéder au meilleur choix possible des 23 pour Blantyre en prenant en considération la forme actuelle des joueurs qui n'ont pas été alignés le 10 août contre le Mali. Il appartient aux remplaçants de confirmer leur potentiel et de marquer des points dans la course aux précieux postes de titulaires contre le Malawi», plaide l'assistant du sélectionneur national. Priorité aux éléments d'expérience Sur la bouche du staff technique jordanien, on répète à l'envi que «la Tunisie représente le test idéal, d'autant que, si les pros ne viendront pas à Amman, les internationaux de l'Espérance de Tunis et du Club Africain seront là, apportant leur expérience continentale.» Adnène Hamed, l'entraîneur irakien de la Jordanie, n'est sans doute pas au fait des contorsions imposées à son collègue Sami Trabelsi pour ménager certains joueurs appartenant aux deux représentants sur le circuit africain. Et de décider de les exempter du voyage au Moyen-Orient. Un épisode anecdotique que ces lacunes constatées dans la collecte des informations sur son adversaire. Mais pour Adnène Hamed, le plus important consiste en les progrès qu'il attend des siens. Un contingent de 23 joueurs qui enregistre le retour de l'attaquant d'Al Wahadat, Mohamed Chelbaya et du défenseur d'Al Fayçali, Hatem Akl et la mise à l'écart du portier d'Al Wahadet, Firas Salah, du demi d'Al Yormouk, Yassine Al Bakhit, et des attaquants de Gaz Metan Medias (Roumanie), Thaer Baouab et d'Al Fayçali, Raed Nwatir, le manager technique du «Nachami» s'en remet à l'expérience de deux éléments chevronnés, Akl et Chelbaya pour espérer tenir la dragée haute à la Tunisie, certes privée de ses piliers «européens», mais dont il ne faut pas oublier qu'elle est le champion d'Afrique en titre dans sa version cent pour cent tunisienne. Il faut rappeler que l'affiche Jordanie-Tunisie qui, sans être vraiment inédite, n'en reste pas moins une «denrée rare», qui va servir de jubilé pour Adnène Awadh, l'ancienne star d'Al Fayçali et de la sélection jordanienne, vainqueur de la médaille d'or aux Jeux arabes de Beyrouth en 1997 et du tournoi Al Hussein de 1999. Autant dire que l'ambiance sera festive, demain après la rupture du jeûne à Philadelphia, l'appellation romaine de cette ville, l'une des plus vieilles du monde à être toujours habitée.